Mouise de France

Y aurait-il trop de Libanais en France, pour que le débat politique soit autant à la ramasse ?

À observer la campagne législative là-bas, on croirait que le temps s’est bloqué entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années 1960. Même les noms d’oiseaux échangés se sont figés dans le noir et blanc sépia : on s’envoie dans les gencives du Pétain, du Laval, du Hitler, du Mao et du Staline, des patronymes dont les « djeunes » décérébrés à capuche d’aujourd’hui ont à peine entendu parler. N’en jetez plus, la machine à remonter le temps a bugué !

De l’extrême droite névropathe à l’extrême gauche ringarde, en passant par les partis dits de gouvernement et le centre mou vaporeux, il est quand même bidonnant de constater comment chaque chapelle traîne derrière elle une brouettée de stars, frappées au coin de l’humour involontaire.

À commencer par Jordan Bardella, dont la bardelle jadis surchargée de promesses a déjà bien rétréci au lavage. Surnommé la « Perche à selfies » par ses détracteurs, il passe plus de temps sur TikTok que dans l’hémicycle européen, ce qui lui a valu aussi le sobriquet de Jordan « Pas-très-là ». Croisons les doigts pour qu’il n’ait jamais oublié de payer un parcmètre, sinon la meute des journalistes et des juges va se déchaîner.

À l’autre bout du spectre, on pense bien évidemment à Jean-Luc Mélenchon, dit La Méluche, un rescapé du trotskisme lambertiste enragé et du stalinisme néolithique, tombé depuis dans l’islamo-gauchisme attardé. Lui a mis du temps à comprendre qu’appauvrir les riches n’a jamais enrichi les pauvres, aussi son programme ne se résume plus qu’à piquer l’argent des pauvres pour nourrir les miséreux. Comme ils sont plus nombreux, il ramassera pour sûr beaucoup plus de pognon. À ce stade, ce n’est plus de la politique, c’est de l’art contemporain…

Vedette aussi de cette campagne législative, Éric Ciotti dit le « rétrodidacte », pour qui les banlieues de Paris, c’est l’Arabe qui cache la forêt. Depuis qu’il a obtenu l’asile politique en Bardélie, les caciques des Républicains lui sont tombés dessus… plus quelques légumes sur les marchés pour compléter la ratatouille. Il a fait sienne cette phrase assassine de Claude Lelouch sur le couple : « On est fidèle jusqu’à ce qu’on trouve mieux ! »

Quant au menu fretin fréquentable, il est illustré par François Bayrou, le centriste du juste milieu centré autour de son nombril et appelé plus communément Bayrou de secours. Ce Béarnais de pure souche, comme les mousquetaires d’Alexandre Dumas, avait acheté du Macron à la baisse et voulait en optimiser les plus-values. Raté, depuis que la macronie a mordu la poussière aux européennes !

Et puis comment oublier que la France est probablement le dernier pays au monde à élever des trotskistes en batterie. Vol au-dessus d’un nid de poubelles, avec deux guignols : Nathalie Arthaud, la harengère du marché aux poissons, et Philippe Poutou, le quasi-clodo à qui Bardella aurait quand même pu refiler un de ses trois-pièces. Techniquement, leur discours s’adresse aux ouvriers, mais ces derniers ont depuis longtemps déserté le Grand Soir et pris un billet de groupe pour le bal de la Marine. Léon Trotski doit tressauter avec force 9 sur l’échelle de Richter sous sa pierre tombale…

Allez, encore trois jours et on remballe la terrasse. Mais ce n’est qu’après la foire du 2nd tour qu’on pourra compter les bouses !

Mikou, notre Premier ministre sortant, devrait envoyer une lettre de remerciement à la classe politique française, pour avoir très vite fait oublier aux Libanais les branlées qu’il collectionne dans sa gestion du pays du Koullouna.

gabynasr@lorientlejour.com