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Politique - CONFLIT

Un combattant du Hezbollah tué, le premier en une semaine

Le contrôleur de l’État israélien affirme que son pays « n’est pas suffisamment préparé » à la perspective d’une guerre au nord.

Un combattant du Hezbollah tué, le premier en une semaine

Le village de Kfarchouba, au Liban-Sud, après une frappe israélienne, le 26 juin 2024. Rabih Daher/AFP

Après presque une semaine sans un combattant tué, le Hezbollah a annoncé jeudi la mort de Ali Ahmad Alaeddine, né en 1975 et originaire de Sohmor, localité de la Békaa-Ouest où il a été tué dans une frappe ciblée israélienne contre sa moto. Cela porte à 353 le nombre de combattants du parti chiite tués par Israël au Liban et en Syrie depuis le 8 octobre, selon notre décompte.Outre l’attaque sur Sohmor, l’aviation israélienne a frappé la localité de Haddatha, faisant trois blessés, selon une source médicale, ainsi que le village de Aïtaroun, selon notre correspondant au Liban-Sud Mountasser Abdallah. Un drone israélien a également ciblé une habitation dans la localité de Houla. De même, l’artillerie israélienne a bombardé la périphérie de Alma el-Chaab, de Hebbariyé, de Kfar Kila, de Labbouné, de Naqoura et de Rachaya el-Foukhar.Dans la nuit de mercredi à jeudi, une frappe israélienne a ciblé un petit immeuble de Nabatiyé, à une dizaine de kilomètres de la frontière. L’attaque a détruit l’immeuble et fait neuf blessés ainsi que des cas d’asphyxie. Des habitants de la ville affirment à notre correspondant être « choqués » et « effrayés », mais font part de leur détermination à « rester chez eux ». Iqbal Marwa, propriétaire d’un supermarché du quartier de Bayad, raconte que les balustrades des balcons et les portes de sa maison, située à quelques centaines de mètres du lieu de la frappe, ont tremblé lors de la déflagration. « J’étais sur ma terrasse en train de boire un café lorsque j’ai entendu le bruit du missile puis une énorme explosion. Des cris se sont élevés des maisons voisines », explique-t-elle. « Je ne m’attendais pas à ce que ma ville soit bombardée de cette manière. Pour être honnête, je ne m’attendais pas à ce que ma maison se trouve dans une zone à risques, mais je n’ai pas peur », lance la quinquagénaire, assurant qu’elle a l’intention de « rester chez elle ». Elle raconte s’être rendue sur le site de la frappe ce matin et avoir été « choquée par l’ampleur des destructions ». De son côté, Faten Sabah, qui se trouvait également à proximité de la cible, explique que lorsqu’elle a entendu le bruit des avions de chasse, elle « s’est réfugiée dans un coin d’une pièce de son logement et a demandé à (sa) fille de faire de même, craignant que les vitres des fenêtres ne soient pulvérisées » si les avions venaient à briser le mur du son. « Une énorme explosion a alors retenti, faisant trembler les murs et les portes », poursuit-elle. « Je ne quitterai pas ma maison à cause d’un raid, mes voisins non plus. C’est ce qu’ils m’ont dit ce matin, lance-t-elle avec défiance. De toute façon, avec nos poches vides, où pourrions-nous aller ? » De son côté, le Hezbollah n’a revendiqué qu’une poignée d’attaques. La première a été menée contre le site israélien de Rouaissat el-Qorn, dans les fermes contestées de Chebaa, par des missiles. Une deuxième opération a été menée à travers des drones suicide sur « le site maritime de Naqoura », qui correspond au site israélien de Rosh Hanikra, face à Ras Naqoura. Le parti indique avoir ciblé « des positions d’officiers et soldats ennemis » et affirme les avoir atteints, causant des incendies et faisant « des morts et des blessés ».

Pas un mot pour le Liban

Dans ce contexte tendu, le secrétaire général du Hezbollah s’est exprimé jeudi dans un message préenregistré à l’occasion d’une cérémonie en hommage à l’ex-président iranien Ebrahim Raïssi, mort dans un accident d’hélicoptère le 19 mai dernier. Le dignitaire chiite a appelé les Iraniens à élire « le bon président », affirmant que « l’avenir de la région dépend » de l’Iran, dans un discours prononcé à la veille de l’élection présidentielle iranienne prévue vendredi. « Nous demandons à Dieu d’aider le peuple iranien, véritable soutien de tous les peuples opprimés dans le monde, à élire le bon président, car le destin des peuples et des gouvernements de la région et l’avenir de la région dépendent des actes et des faits en République islamique », a-t-il dit. Il a également présenté ses condoléances à la famille du président Raïssi et chanté les louanges du système politique iranien, qui a « permis à la République islamique d’aller de l’avant sans encombre » malgré la mort soudaine de son président. Toutefois, Hassan Nasrallah n’a pas jugé nécessaire d’évoquer la situation au Liban, quand bien même le risque d’une guerre totale n’a jamais été aussi important. Côté israélien, l’armée a, en effet, affirmé qu’elle « continue de se préparer et de s’entraîner pour des scénarios sur le front nord », à la frontière avec le Liban, selon son porte-parole arabophone Avichay Adraee. Celui-ci a accompagné son post de photos de militaires israéliens affirmant qu’ils se sont entraînés « dans des zones accidentées » et « pour des scénarios de combat dans différentes zones ».Toutefois, le contrôleur de l’État israélien, Matanyahu Englman, a envoyé une lettre au Premier ministre Benjamin Netanyahu dans laquelle il indique qu’Israël « n’est pas suffisamment préparé à l’évacuation des habitants du nord du pays au cas où une guerre avec le Liban éclaterait », rapporte le Haaretz. Le contrôleur explique dans sa lettre qu’un « désaccord entre le ministère de la Sécurité et le ministère de l’Intérieur concernant la responsabilité de l’évacuation des civils est à l’origine du désordre qui nuit aux habitants ». « La réalité non résolue, neuf mois après le début de la guerre, à un moment où des dizaines de milliers de personnes de deux régions d’Israël sont déplacées de leurs maisons, avec la possibilité imminente d’une guerre dans le Nord, est inacceptable », a écrit Matanyahu Englman dans la lettre.

Les États-Unis déconseillent les voyages

Dans la même veine, le directeur du centre médical de Galilée, dans le nord d’Israël, le Dr Massaad Barhoum, a déclaré au personnel de l’hôpital qu’il devait « se préparer à une escalade des hostilités entre Israël et le Hezbollah », a rapporté le journal israélien Haaretz. « Le niveau de préparation qui est exigé de nous est élevé depuis près de neuf mois, mais il semble maintenant que nous devrons nous préparer davantage », a-t-il écrit au personnel de l’hôpital. Il a ajouté qu’il avait demandé aux responsables de ne pas laisser plus d’un tiers de chaque unité de l’établissement partir en vacances en même temps. Il a également indiqué que l’hôpital se préparait à travailler « hors réseau » pendant plusieurs jours. =Côté diplomatique, la France s’est dit « extrêmement préoccupée par la gravité de la situation au Liban », notant l’intensification « de manière dramatique » des violences à la frontière avec Israël, et elle a appelé « toutes les parties à la plus grande retenue », rapporte l’AFP. La France, qui demande « la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies », demeure « pleinement engagée pour prévenir tout risque d’escalade sur la ligne bleue et promouvoir une solution diplomatique », a déclaré Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères. Les Américains ont, quant à eux, appelé leurs citoyens à « reconsidérer fortement leur voyage au Liban ». « L’environnement sécuritaire reste complexe et peut changer rapidement », a indiqué l’ambassade américaine à Beyrouth sur son site officiel. « Les citoyens américains qui se trouvent au Liban ne doivent pas se rendre dans le sud du pays, dans la zone frontalière entre le Liban et la Syrie, ni dans les camps de réfugiés », a également souligné l’ambassade sans appeler ses concitoyens à quitter le pays. Plusieurs ambassades ont émis ces derniers jours des avertissements à leurs ressortissants concernant la situation sécuritaire au Liban. Il s’agit du Koweït, du Canada, de la Suisse, de l’Allemagne et des Pays-Bas.

Après presque une semaine sans un combattant tué, le Hezbollah a annoncé jeudi la mort de Ali Ahmad Alaeddine, né en 1975 et originaire de Sohmor, localité de la Békaa-Ouest où il a été tué dans une frappe ciblée israélienne contre sa moto. Cela porte à 353 le nombre de combattants du parti chiite tués par Israël au Liban et en Syrie depuis le 8 octobre, selon notre décompte.Outre...
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