Dawlat Abdullah Al Tanani s'en sort avec une blessure grave à la main. Cette Palestinienne de 66 ans se trouvait dans sa maison du camp de réfugiés de Jabaliya lorsqu'un chien de l'armée israélienne s'est jeté sur elle, après qu'elle eut refusé de quitter son domicile. « Ils (les Israéliens, NDLR) ont lâché le chien sur moi. Il m'a attaqué alors que j'étais allongée et m'a tiré du lit jusqu'à la porte. (...) Il a attrapé ma main et m'a mordu tout le bras », raconte-t-elle, encore visiblement sous le choc, à la caméra de la chaîne qatarie Al-Jazeera.
La scène, qui se déroule lors d'un raid mené par l'armée israélienne il y a deux semaines dans la ville du nord de la bande de Gaza, a été filmée par une caméra attachée à un chien militaire de l'unité Oketz des forces spéciales canines de l'armée. Les images, reprises par Al-Jazeera, chaîne interdite en Israël depuis le 5 mai, ont suscité un vent d'indignation sur les réseaux sociaux et font craindre l'utilisation potentielle de chiens comme arme de torture dans la guerre contre le Hamas à Gaza. Les chiens, qui auraient été formés et reçus d'Europe, sont utilisés pour la recherche d'explosifs et envoyés en premier dans les tunnels du mouvement Hamas, indiquait fin décembre le New York Times.
« Une armée méprisable », a notamment réagi mercredi l'analyste politique palestinien Khalil Sayegh sur son compte X. L'armée israélienne a, pour sa part, réfuté les allégations selon lesquelles le chien militaire aurait attaqué la femme palestinienne, ajoutant qu'il avait été enlevé par des miliciens du Hamas et qu'il était sous leur garde au moment de l'attaque, indique le quotidien israélien de droite Yedioth Ahronoth. Le corps de l'animal mort aurait été retrouvé après l'agression, chargé d'explosifs afin de piéger les soldats israéliens s'ils tentaient de le récupérer : « Truquer le corps des chiens fait partie des tactiques cyniques du Hamas », accuse le média en ligne. Rien n'indique si tel était le cas.
Pratiques dégradantes
L'incident alerte en tout cas sur la multiplication des violations du droit international dans la guerre à Gaza. Quelques jours auparavant, une autre affaire révélait une effraction flagrante des lois internationales commise par l'armée israélienne. La scène, filmée, se passe cette fois le samedi 22 juin à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, lors d'une incursion des forces armées israéliennes. On y voit un jeune Palestinien, blessé et attaché en travers du capot brûlant d'une jeep militaire, passant dans une rue étroite. L'homme, identifié comme Moujahid Raed Abbadi, 24 ans, a affirmé avoir été blessé par des tirs et serait resté plus de deux heures sans pouvoir bouger derrière le véhicule militaire israélien. « Lorsqu'ils (des soldats, NDLR) sont arrivés à ma hauteur, ils ont marché sur ma tête, m'ont frappé au visage, dans les jambes ou sur mes mains, qui avaient été blessées, ils riaient », a-t-il a témoigné à l'AFP, après avoir été transféré au Croissant-Rouge palestinien pour recevoir des soins. L'armée a reconnu que cette arrestation a été faite en « violation des ordres et des procédures opérationnelles standard », précisant qu'une enquête sera menée.
En début d'année, plusieurs vidéos montrant des prisonniers palestiniens dénudés et humiliés publiquement par des soldats israéliens à Gaza ont été partagées sur les réseaux sociaux. Elles ont révélé certaines pratiques dégradantes alors que la Cour internationale de justice (CIJ) avait rendu en janvier une décision provisoire, ordonnant à Israël de prendre une série de mesures contre des actes génocidaires commis à l'encontre des Palestiniens de Gaza.
Je me souviens d'un Président de la République libanaise, autrefois général comme de nombreux autres, qui avait accueilli un p'tit gars de la "résistance" de retour des geôles israéliennes comme un héros. Le zéro du Hezbollah en question avait égorgé une petite fille dans son sommeil après avoir passé la frontière.
08 h 28, le 29 juin 2024