![Soupçonnée d'infractions, Creditbank cherche un arrangement avec la BDL Soupçonnée d'infractions, Creditbank cherche un arrangement avec la BDL](https://s.lorientlejour.com/storage/attachments/1419/PhotoBDL_809934.jpg/r/800/PhotoBDL_809934.jpg)
Le siège de la Banque du Liban, à Beyrouth. Photo Mohammad Yassine/L'OLJ
Le président-directeur général de Creditbank, Tarek Khalifé, a comparu mercredi devant le procureur général près la Cour de cassation par intérim, Jamal Hajjar, suite à un rapport remis il y a deux semaines au magistrat par la Commission spéciale d’investigation (CSI) de la Banque du Liban (BDL) dans lequel elle fait état d'infractions. Selon une source informée contactée par L'Orient-Le Jour, l'établissement bancaire accuse un budget déficitaire d’environ 309 millions de dollars bancaires (communément appelés « lollars », au taux actuel de 15 000 LL le dollar), qui pourrait être dû à une mauvaise gestion financière ou à un détournement de fonds.
Accompagné de son avocat Marc Habka, M. Khalifé a présenté au juge Hajjar une copie d’un projet d’arrangement qu’il négocie actuellement avec la banque centrale, a affirmé à L’Orient-Le Jour la source précitée. Cet arrangement consisterait en un règlement par Creditbank d’environ 33 millions de dollars « frais » (pouvant être retirés et transférés à leur valeur réelle, au taux du marché actuel de 89 600 LL), pour couvrir ce déficit de 309 millions de dollars bancaires. Les tractations avec la BDL devraient aboutir à un résultat « d’ici à 10-15 jours », ajoute la même source, soulignant que « le cas échéant toutes les poursuites liées à ce dossier devraient être abandonnées ».
La BDL avait désigné Mohammad Baassiri, ancien vice-gouverneur de cette institution, au poste d’administrateur provisoire de Creditbank. Après avoir vérifié les chiffres en question, il a établi le rapport précité qu’il a remis à la CSI, avant que celle-ci ne le fasse parvenir à la Cour de cassation.
Le juge Hajjar avait ensuite convoqué Tarek Khalifé à une audience fixée au 20 juin, mais celui-ci n’avait pas comparu. Assurant au procureur que son client ne cherchait pas à se dérober à la justice, l'avocat avait alors demandé au magistrat de lui accorder un délai pour lui présenter des documents prouvant l’existence d’un projet d’arrangement en cours avec la BDL.
« Pourquoi une restructuration n’est demandée qu’à mon client ? »
Contacté par L’OLJ, Me Habka se demande pourquoi Creditbank est « le seul établissement dont le responsable fait l’objet d’une demande de comptes ». La procureure près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, avait pourtant poursuivi plusieurs responsables d’autres banques ces dernières années, avant sa mise à l’écart des dossiers financiers par le juge Hajjar le 7 juin. « Alors que des dizaines de plaintes et de procès visent de nombreux établissements bancaires, la BDL ne s’est mobilisée dans aucun autre cas, en vue de faire ouvrir une enquête par le parquet de cassation », affirme Me Habka.
« Pour qu’un directeur de banque soit poursuivi, les actes qui lui sont reprochés et la mauvaise situation financière de son établissement doivent être liés à des infractions pénales, et non au fait qu’il ne peut plus satisfaire les intérêts des déposants à cause de la crise systémique de 2019 », explique pour sa part un autre avocat, qui suit les dossiers d'autres banques et qui s'est exprimé sous couvert d'anonymat. Une explication qui ne convainc pas Me Habka. « Pourquoi une restructuration n’est demandée qu’à mon client, à l’exclusion de toutes les autres banques ? » se demande-t-il.
Amr Diab
La semaine dernière, des médias avaient véhiculé une information selon laquelle Tarek Khalifé avait transféré vers un compte à l'étranger une dizaine de millions de dollars au profit du chanteur égyptien Amr Diab (en concert à Beyrouth le 15 juin), qui posséderait, selon eux, ce montant dans un compte à la Creditbank. Une rumeur qui avait été démentie par Tarek Khalifé à sa sortie du Palais de justice mercredi à l’issue de son audience. Il a affirmé avoir dit au procureur que Amr Diab ne possède aucun compte dans son établissement.
Toutes les banques sont penalement responsables, non seulement du blocage illegal des depots, mais egalement de delits d'inities, de detournement de fonds et de blanchiment d'argent sale. Meme certaines banques "etrangeres", qui n'ont pas, ou peu, prete a l'etat, participent a la gestion mafieuse du secteur. Un corps judiciaire venal et lache les protege. C'est pourquoi, apres 5 ans, le temps de la justice est revolu. Viendra le temps de la vengeance...
10 h 42, le 28 juin 2024