En Chine, l'ex-ministre de la Défense Li Shangfu est exclu du Parti communiste 

L'ex-ministre chinois de la Défense Li Shangfu, qui avait été brutalement démis de ses fonctions sans aucune explication l'an dernier, a été exclu du Parti communiste, ont rapporté jeudi les médias du pays.

Son limogeage, après tout juste sept mois en poste, était intervenu après un remaniement à la tête de l'unité de l'armée chinoise chargée des missiles stratégiques, notamment nucléaires. Les autorités avaient annoncé l'an dernier doter cette unité d'une nouvelle direction sans expliquer ce changement. 

Des médias à l'étranger avaient alors fait état d'une enquête pour corruption impliquant Li Shangfu, qui était le chef de cette unité avant de devenir ministre. La dernière apparition publique de Li Shangfu remonte au 29 août 2023. 

La Chine ne l'a démis de ses fonctions qu'en octobre et elle avait attendu décembre pour désigner un nouveau ministre de la Défense, Dong Jun.

Li Shangfu "a causé un grand préjudice à la cause du Parti, à la défense nationale et au développement des forces armées, ainsi qu'à l'image des hauts responsables", a souligné jeudi la télévision d'Etat CCTV, citant une décision du bureau politique du Parti communiste au pouvoir. 

Fléau de la corruption

M. Li "a trahi sa mission originale et a perdu l'esprit et les principes du parti", indique le compte-rendu de la décision. Li Shangfu est "soupçonné de corruption" a indiqué jeudi CCTV. Il est accusé d'avoir "profité de sa position" et d'"avoir reçu d'énormes sommes d'argent", a souligné la chaîne.

M. Li a "gravement pollué l'environnement politique et l'éthique industrielle dans le domaine de l'équipement militaire", indique le compte-rendu de la décision.

Son prédécesseur au ministère chinois de la Défense, Wei Fenghe, est lui soupçonné de corruption et a également été exclu du Parti communiste, a ajouté jeudi la télévision d'Etat.

Ces décisions interviennent après un discours la semaine dernière du président chinois Xi Jinping devant de hauts gradés. L'homme fort de Pékin avait appelé à "éradiquer le terreau et les conditions dans lesquelles la corruption prospère" et à renforcer la loyauté dans l'armée.

L'avertissement de M. Xi intervient au moment où les tensions entre la Chine et ses voisins dans la région sont vives notamment avec les Philippines autour de revendications territoriales en mer de Chine méridionale.

Ces tensions sont aussi montées d'un cran avec Taïwan, avec des exercices militaires d'ampleur en mai autour de cette île que Pékin considère comme faisant partie de son territoire, après le discours d'investiture du nouveau président taïwanais Lai Ching-te.