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Plus de la moitié des Soudanais confrontés à "une insécurité alimentaire aiguë"

Plus de la moitié des Soudanais confrontés à

La famille d'une mariée chante et danse à Kauda dans les Monts Nouba au Soudan, le 14 juin 2024, sur le chemin de la remise de la dot composée de porridge et de la boisson fermentée merisa, qui a considérablement diminué en raison de la faim dans la région. Photo AFP/GUY PETERSON

Quelque 25,6 millions de personnnes, soit plus de la moitié de la population du Soudan, sont confrontées à « une insécurité alimentaire aiguë » en raison du conflit qui ravage ce pays du nord-est de l'Afrique, a indiqué jeudi un rapport appuyé par l'ONU.

Selon les projections du rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), sur lequel se basent les agences de l'ONU, ce chiffre inclut « plus de 755.000 » Soudanais confrontés à la « famine », le niveau le plus élevé de l'échelle IPC.

Par ailleurs, plus de 8,5 millions de personnes sont en situation d' »urgence », dernier palier avant la famine.

Une guerre oppose depuis avril 2023 l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo.

Elle a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de neuf millions de personnes, selon l'ONU.

« Quatorze mois de conflit ont plongé le Soudan dans les pires niveaux d'insécurité alimentaire jamais enregistrés par l'IPC dans le pays », indique le rapport publié jeudi.

« Arme de guerre » 

Les deux belligérants utilisent « la faim comme arme de guerre », ont affirmé mercredi des experts de l'ONU, estimant que les gouvernements étrangers qui les aident sont complices de « crimes de guerre ».

Ces experts ont mentionné le siège d'el-Facher, chef-lieu de l'Etat du Darfour-Nord, seule capitale des cinq Etats du Darfour à échapper aux FSR, qui menace des centaines de milliers de civils en proie à la faim et à la soif.

Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre pour avoir visé délibérément des civils, bombardé des zones habitées et bloqué l'aide humanitaire.

Des groupes de défense des droits humains ainsi que les Etats-unis ont aussi accusé les paramilitaires de nettoyage ethnique et de crimes contre l'humanité.

Il existe « un risque de famine dans 14 zones » du Darfour (ouest), du Kordofan (sud-ouest), d'al-Jazira (centre) et de la capitale Khartoum et ses environs, selon l'IPC.

Dans ces régions les plus affectées par le conflit, « la situation est particulièrement critique pour les populations piégées par la guerre », affirme le rapport.

La famine est définie par l'IPC comme « un état de privation alimentaire extrême ». « Des niveaux d'inanition, de décès, de dénuement et de malnutrition aiguë critiques sont manifestes ou risquent de le devenir ».

« Une des pires crises » 

L'accès des organisations humanitaires au Soudan est « insuffisant » et une partie de la population risque de « mourir de faim », avait déjà averti début juin le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi.

Le conflit a plongé le pays dans « une des pires crises » humanitaires au monde depuis des décennies, a récemment indiqué l'ONG Médecins sans Frontières (MSF).

Dans les zones les plus affectées du conflit, « l'envoi d'argent depuis l'étranger et les système d'entraide locaux », dont les nombreux groupes de défense de la démocratie qui organisent l'entraide au Soudan, « ont largement contribué à éviter une détérioration plus grave encore de la sécurité alimentaire » des populations, souligne le rapport de l'IPC.

Les agences humanitaires préviennent de longue date que seule la difficulté d'accès aux données sur le terrain a empêché à ce que la famine soit déclarée officiellement au Soudan.

« L'histoire a montré qu'au moment où une famine est officiellement déclarée, les gens meurent déjà à un rythme effroyable »", note le directeur général de l'ONG Mercy Corps, Tjada D'Oyen McKenna.

Il est encore possible « d'éviter une famine totale » si les agences bénéficient d'un « accès sans entrave » et d'un financement adéquat, veut, de son côté, croire Eddie Rowe, directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) au Soudan.

Quelque 25,6 millions de personnnes, soit plus de la moitié de la population du Soudan, sont confrontées à « une insécurité alimentaire aiguë » en raison du conflit qui ravage ce pays du nord-est de l'Afrique, a indiqué jeudi un rapport appuyé par l'ONU. Selon les projections du rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), sur...