Grèce: un policier blessé dans un attentat contre le domicile d'une haute magistrate

Un officier de police en charge de la sécurité au domicile de la présidente de la Cour suprême civile et pénale de Grèce a été blessé dans un attentat à la bombe incendiaire jeudi dans la banlieue d'Athènes, a annoncé l'agence d'Etat ANA. 

La brigade antiterroriste grecque enquêtait sur l'agression perpétrée devant la résidence de la juge Ioanna Klapa, plus haut magistrat de Grèce, au cours de laquelle le policier a été brûlé au deuxième degré au visage et à la main, a rapporté l'agence. La voiture de police dans laquelle se trouvait ce dernier a également été endommagée lors de l'attaque, selon ANA.

Mme Klapa faisait partie des principaux juges d'instruction lors d'un procès historique en 2020 contre le parti néo-nazi Aube dorée, au terme duquel ses membres les plus influents ont écopé de lourdes peines. Le chef d'Aube dorée, Nikos Michaloliakos, avait ainsi été condamné à 13 ans et demi de prison.

Jeudi le porte-parole du gouvernement, Pavlos Marinakis, a condamné l'attentat et déclaré que l'arrestation rapide des responsables était une "priorité absolue" pour les autorités. Selon le syndicat des juges grecs, il n'y aurait pas eu qu'une seule bombe incendiaire.

Cet attentat qui survient après l'arrestation, le 21 juin, de deux personnes suspectées d'être liées à une série d'attentats à la bombe perpétrés l'an dernier, n'a pour l'heure pas été revendiqué. 

Et en février, un groupe se faisant appeler "Armed Response" avait envoyé une lettre piégée à un haut magistrat de Thessalonique.

Parmi les crimes imputés au parti néo-nazi Aube dorée figurent les meurtres en 2013 d'un rappeur antifasciste et d'un migrant pakistanais, ainsi que le passage à tabac de pêcheurs égyptiens et de syndicalistes communistes.

M. Michaloliakos a brièvement bénéficié d'une libération conditionnelle en mai, mais les autorités judiciaires ont annulé cette décision ce mois-ci et il est retourné en prison.

Aube dorée, une organisation xénophobe et antisémite créée par M. Michaloliakos, a été pendant des décennies un parti marginal, jusqu'à la crise de la dette publique qui a affecté la Grèce en 2010. 

Capitalisant sur la colère de l'opinion publique à l'égard des mesures d'austérité exigées du pays par ses créanciers, le parti violemment anti-immigration a fait son entrée au parlement pour la première fois en 2012. A l'apogée de son influence, il était le troisième parti de Grèce.