Le ministre sortant de l'Education, Abbas Halabi. Photo fournie par le ministre
Le ministre libanais sortant de l’Éducation, Abbas Halabi a annoncé mercredi soir que « le transport des 3 000 candidats au bac libanais des zones en tension du Liban-sud vers des centres d’examens situés dans des zones sûres, à Tyr, Nabatiyé, Tebnine… sera assuré par le ministère avec le concours de l’armée libanaise et de la Finul ».
Les épreuves du baccalauréat général doivent se dérouler du 29 juin au 5 juillet 2024. Elles auront lieu en présentiel et seront unifiées pour les 45 000 candidats du Liban, même ceux des régions frontalières dans le Sud dont les écoles sont restées fermées à cause de la guerre qui oppose le Hezbollah et Israël depuis le 8 octobre 2023.
Lors d’une interview réalisée par la journaliste Roula Haddad sur la chaîne télévisée locale LBCI, M. Halabi a précisé que 14 lignes de bus seront mises à disposition des élèves, depuis des points de regroupement jusqu’aux centres d’examens. « Nous avons déjà dressé le plan et les cartes, et invité les responsables éducatifs régionaux à informer les directions d’établissements et les élèves », a affirmé le ministre, qui s’est dit certain que « cette mesure tranquillisera les candidats et leurs parents », afin qu’ils présentent le bac dans les meilleures conditions de sécurité possibles.
Interrogé sur la raison pour laquelle il n’a tout simplement pas annulé les épreuves des candidats du Liban-sud dans un contexte d’escalade du conflit entre Israël et le Hezbollah, Abbas Halabi a évoqué son souci que soit préservée la valeur du diplôme scolaire officiel et que tous les élèves le méritent. Il a rappelé qu’au Liban, cette année, 43 000 élèves environ ont bénéficié d’une année scolaire normale et complète. Et que jusque-là, les premières épreuves du bac professionnel se sont déroulées dans de bonnes conditions. « Si nous avions opté pour la remise d’attestations aux élèves du sud, ils n’auraient pas pu être acceptés par des universités à l’étranger », a-t-il observé.
Il a souligné dans ce cadre avoir mené tous les contacts nécessaires, politiques, sécuritaires et mêmes diplomatiques pour s’assurer des bonnes conditions d’examens. Il a toutefois déploré la volonté délibérée de certains qui mènent « des campagnes orchestrées contre la tenue des examens officiels » visant à saboter les épreuves et saper le moral des élèves, « en véhiculant de fausses informations ». Abbas Halabi s’est abstenu de citer les parties responsables de tels actes.
« Même avec un programme réduit et la possibilité pour les élèves de choisir des matières optionnelles, la valeur du diplôme du bac libanais est supérieure cette année au niveau de l’année précédente », a certifié le ministre de l’Education, précisant qu’aucun élève ne sera défavorisé par rapport à un autre, car les questions optionnelles portent sur l’ensemble du programme, mais aussi sur la partie du programme qui a été travaillée par les élèves en zones de conflit. « Mon objectif est que les examens à venir portent sur la totalité du programme et sans matières optionnelles, en temps normal », a-t-il ajouté.
Sur le déroulement des épreuves, Abbas Halabi a révélé que les candidats se verront accorder dix minutes de temps supplémentaire, pour leur permettre de sélectionner leur question optionnelle. Il a rappelé que chaque centre d’examen sera équipé de caméras de surveillance pour éviter la triche, et que les cas éventuels de fraude seront passibles de poursuites au pénal.
Evoquant enfin le cas de certains élèves d’écoles privées qui n’ont pas obtenu leurs cartes de candidature pour défaut de paiement des écolages, Abbas Halabi a invité ces élèves à retirer leurs cartes auprès du ministère de l’Education.