Une réunion au sommet à la mi-juillet pour mettre l'accent sur l'économie

Une importante réunion politique en Chine, consacrée aux grandes orientations de l'économie, se tiendra à la mi-juillet, ont annoncé jeudi les médias d'Etat, au moment où la deuxième économie mondiale est sous pression.

Un an et demi après la levée des restrictions sanitaires qui pénalisaient l'activité, la reprise post-Covid tant espérée a été brève, moins robuste qu'escompté et ne profite qu'à certains secteurs, en particulier le tourisme.

Ce rendez-vous majeur, auquel participera le président chinois Xi Jinping, se déroulera du 15 au 18 juillet, a indiqué l'agence de presse officielle Chine nouvelle.

La réunion sera l'occasion d' »examiner les questions liées à l'approfondissement de la réforme et à l'avancement de la modernisation chinoise », a souligné Chine nouvelle.

Les analystes s'attendent à des mesures de soutien à l'activité à l'issue de ce rendez-vous clé, qui était initialement attendu à l'automne dernier.

L'activité économique est pénalisée par le surendettement du secteur immobilier, un traditionnel pilier de croissance qui a longtemps représenté au sens large un quart du Produit intérieur brut (PIB) de la Chine.

La croissance bute également sur une conjoncture incertaine qui grippe les dépenses des ménages, tandis que le fort chômage chez les jeunes pèse sur le pouvoir d'achat.

Le président Xi Jinping avait appelé en mai à faire du chômage des jeunes la « priorité absolue ».

Leur taux de chômage avait atteint l'an dernier des sommets, avant que les autorités ne suspendent la publication des chiffres, officiellement pour revoir leur méthodologie.

Objectif croissance 

Les exportations de la Chine sont également un sujet de préoccupation pour les dirigeants chinois.

Elles sont aussi sous pression du fait des tensions géopolitiques entre Pékin et Washington mais aussi avec l'Union européenne (UE), partenaire commercial incontournable du géant asiatique.

Les exportations sont historiquement un important levier de croissance pour la Chine et ont un impact direct sur l'emploi pour des milliers d'entreprises.

Le Premier ministre chinois Li Qiang a appelé mardi à « s'opposer au découplage » économique, au moment où l'Union européenne (UE), partenaire commercial clé de Pékin, s'apprête à imposer des surtaxes douanières sur les véhicules électriques chinois.

Le « découplage » consiste pour un pays à couper tout lien économique avec un pays, ou du moins à limiter sa dépendance à son égard.

Les autorités canadiennes ont emboité le pas lundi aux Etats-Unis et à l'Union européenne en annonçant à leur tour leur intention d'imposer des droits de douane sur les véhicules électriques et les batteries fabriquées en Chine, pour endiguer l'augmentation des importations bon marché.

« Le Canada devrait respecter les faits, se conformer aux règles de l'OMC et créer un environnement de marché équitable, non discriminatoire et prévisible pour le développement commun de l'industrie des véhicules électriques entre la Chine et le Canada », a réagi He Yadong, porte-parole du ministère du Commerce, selon une transcription publiée sur le site internet de ce dernier.

Le gouverneur de la banque centrale a admis la semaine dernière que l'économie chinoise était confrontée à des « défis », tout en écartant l'idée d'un vaste plan de relance en faveur duquel plaident pourtant nombre d'économistes.

Le gouvernement chinois, qui y résiste pour assainir les finances publiques, vise environ 5% de croissance cette année.

Ce taux ferait rêver nombre de pays, mais il reste pour la Chine bien loin de l'expansion fulgurante qui l'a propulsée ces dernières décennies vers les sommets de l'économie mondiale.