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Campus - PROFESSION

L’OIL remet les préoccupations des étudiants en sciences infirmières à l’ordre du jour

Dans ses locaux de Sin el-Fil, l’ordre a accueilli le 11 juin près de 30 directeurs et doyens de facultés concernées. Objectif : soutenir les étudiants en répondant à leurs revendications.

L’OIL remet les préoccupations des étudiants en sciences infirmières à l’ordre du jour

L’OIL a rassemblé les doyens et directeurs des facultés des sciences infirmières de plusieurs universités issues de toutes les régions libanaises.

Les efforts menés par l’ordre des infirmières et infirmiers du Liban (OIL) se poursuivent, dans le but d’apporter des solutions aux défis en matière de formation dans les universités, de même que de pratique de la profession. Dans ce cadre, l’OIL a organisé un atelier de rencontre avec les doyens et directeurs des facultés des sciences infirmières de plusieurs universités venant de toutes les régions libanaises. « Le but de cette rencontre est de recueillir les suggestions et avis des doyens et directeurs des responsables académiques sur des sujets en lien avec la formation, afin de répondre aux demandes des étudiants, d’améliorer les programmes de formation, de renforcer la collaboration entre les institutions universitaires, les ministères et les établissements de santé pour une approche intégrée des réformes nécessaires et pour l’instauration de critères d’évaluation et d’accréditation des facultés des sciences infirmières au Liban », affirme Rima Sassine Kazan, présidente de l’OIL, dont le mandat est arrivé à son terme dimanche dernier. Celle-ci a voulu que le but ultime de la rencontre soit ainsi de « renforcer la profession et proposer des solutions concrètes pour améliorer la formation, les conditions de travail et la reconnaissance de la profession infirmière, ce qui est essentiel pour la stabilité et l’attractivité de cette carrière ». Point de départ de l’atelier, transmettre aux responsables des facultés les appréhensions et demandes des étudiants en sciences infirmières, qu’ils avaient exprimées lors d’une rencontre organisée par l’Association libanaise des étudiants en sciences infirmières (LNSA), sous l’égide de l’ordre des infirmières et infirmiers du Liban, en avril. Plus de 600 étudiants en sciences infirmières, issus de toutes les facultés du Liban, avaient alors discuté de leurs besoins en matière de formation et de leurs préoccupations vis-à-vis de la pratique de la profession. Parmi leurs revendications figure la nécessité de repenser le cursus et d’améliorer la qualité du tutorat. Ils avaient également soulevé les conditions de travail difficiles des soignants stagiaires. Entre manque de personnel dans les hôpitaux, rémunérations insuffisantes, horaires atypiques et surchargés, absence de politique publique de recrutement et de fidélisation du personnel infirmier, les apprenants avaient avoué que les soignants sont épuisés, démoralisés et précarisés, sans que leurs efforts ne soient valorisés. Ils ont souhaité par conséquent être soutenus sur les plans psychologique et financier, afin de pouvoir supporter la charge physique et mentale subie pendant les stages. Au cours de l’atelier, les participants ont ainsi identifié les problèmes, défini les priorités d’action et effectué des recommandations relatives à chaque maillon de la chaîne : de la formation jusqu’aux lieux de travail en passant par le rôle des ministères et celui de l’OIL, ainsi que le soutien législatif. Les responsables académiques rassemblés au siège de l’OIL à Sin el-Fil ont préconisé d’élaborer des critères pour sélectionner les étudiants avant d’entamer leur formation, d’alléger le programme, de créer un fonds national pour financer les études d’infirmières, de rémunérer les stages des étudiants de 3e année, de partager les ressources entre les différentes facultés et de favoriser la bonne santé mentale des étudiants. D’ailleurs, parmi les priorités figurent « l’écoute et le soutien psychologique des étudiants, à travers la mise en place de structures de soutien psychologique », note la présidente de l’OIL. D’autres recommandations visent à assurer un mentorat entre les étudiants de troisième et deuxième années et ceux de première année, et à élaborer un manuel spécifique pour l’accompagnement des étudiants en stage par l’ensemble des facultés en sciences infirmières. Pour Rima Sassine Kazan, qui est aussi la doyenne de la faculté des sciences infirmières de l’USJ, harmoniser les cursus et garantir des accréditations constituent une priorité. Il s’agit « d’organiser régulièrement des rencontres interuniversitaires pour améliorer ou unifier les programmes, et vérifier les curriculums entre les facultés, baser les programmes sur des compétences professionnelles en s’inspirant des références internationales et des compétences élaborées par l’OIL selon chaque catégorie d’infirmière, afin d’avoir un niveau universitaire des sciences infirmières de qualité et de répondre aux besoins changeants et évolutifs de la population ».

Rima Sassine Kazan a voulu que le but ultime de la rencontre soit de « renforcer la profession et proposer des solutions concrètes pour améliorer la formation, les conditions de travail et la reconnaissance de la profession infirmière… » Photos OIL

Des actions concrètes pour gérer les priorités

Par ailleurs, concernant le rôle de l’OIL, il lui incombera en premier lieu d’améliorer l’image de la profession infirmière, de remédier à ses problèmes et d’organiser régulièrement des rencontres interuniversitaires. L’OIL souhaite aussi œuvrer en faveur de la diminution de l’écart des salaires entre hôpitaux et régions, ainsi que de la réglementation des soins à domicile pour empêcher les futurs infirmiers diplômés d’y travailler sans leur diplôme. L’ordre doit aussi veiller à ce que le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur octroie des permis d’ouverture de nouvelles facultés de sciences infirmières selon des critères actualisés et bien fondés. Parmi les recommandations relatives aux lieux de travail figure la collaboration des deux milieux académique et clinique pour définir les compétences à développer chez les étudiants infirmiers, et pour créer un comité de conseil chargé de remédier aux problèmes. Les participants ont recommandé en outre que différents ministères tiennent un rôle majeur dans la chaîne. Il s’agit pour le ministère de la Santé d’élaborer des politiques et des législations qui soutiennent l’enseignement infirmier et améliorent les conditions de travail. Pour le ministère de l’Enseignement supérieur, les participants souhaitent qu’il développe, en collaboration avec l’ordre et les représentants des facultés, des critères d’évaluation témoignant de la qualité des programmes d’études, et pour le ministère du Travail de garantir les droits et améliorer les conditions de travail de la main-d’œuvre infirmière. Sur le plan législatif, les recommandations ont consisté, parmi d’autres, à mettre à jour les permis d’exercer, en tenant compte des connaissances et compétences exigées actuellement, inclure dans la pratique clinique davantage de responsabilités reflétant les évolutions récentes dans les soins de santé, promouvoir la formation professionnelle continue, le renforcement des droits des infirmiers et infirmières et les partenariats avec les institutions universitaires. Pour ce qui est de la mise en œuvre des recommandations, « les priorités identifiées doivent être traduites en actions concrètes par les autorités compétentes », affirme Rima Sassine Kazan, qui assure que les propositions des participants « seront présentées au ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur pour instaurer des critères d’évaluation et d’accréditation des facultés des sciences infirmières au Liban, évitant ainsi le recours aux accréditeurs étrangers ». Par ailleurs, des mécanismes de suivi seront créés afin de pouvoir « évaluer l’impact des mesures prises et ajuster les stratégies en fonction des résultats obtenus ». Enfin, les différents acteurs doivent s’engager à maintenir le dialogue d’une façon continue. L’enjeu serait de « garantir que les évolutions répondent aux besoins changeants des étudiants, des soignantes et du système de santé », conclut-elle.

Les efforts menés par l’ordre des infirmières et infirmiers du Liban (OIL) se poursuivent, dans le but d’apporter des solutions aux défis en matière de formation dans les universités, de même que de pratique de la profession. Dans ce cadre, l’OIL a organisé un atelier de rencontre avec les doyens et directeurs des facultés des sciences infirmières de plusieurs universités venant...
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