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Politique - Liban-Israël

Les mises en garde contre une guerre « potentiellement apocalyptique » se multiplient

Washington ne veut pas d'un second front au Liban; Erdogan accuse les pays occidentaux de « soutenir » une offensive israélienne contre le Hezbollah.

Les mises en garde contre une guerre « potentiellement apocalyptique » se multiplient

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, lors de sa réunion avec le ministre libanais sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, le 26 juin 2024. Photo publiée sur le compte X de Josep Borrell

Les tensions croissantes à la frontière entre le Liban-Sud et le nord d’Israël, ainsi que l’escalade verbale entre les responsables du Hezbollah et ceux de l’État hébreu, font craindre à de nombreux pays au sein de la communauté internationale que le conflit dégénère en guerre régionale aux conséquences incontrôlables.

Le Hezbollah a franchi il y a une semaine un nouveau cap, son secrétaire général Hassan Nasrallah ayant prononcé un discours virulent dans lequel il menaçait ouvertement Chypre pour la première fois depuis le début de la guerre à Gaza et au Liban-Sud en octobre dernier, dans le cas où les autorités de l’île, membre de l'Union européenne (UE), apportaient un quelconque soutien à Israël.

Benny Gantz, membre démissionnaire du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahu dont il est le rival politique, a poussé le bouchon plus loin en affirmant mercredi que « l'armée israélienne (pouvait) détruire les capacités militaires du Hezbollah en quelques jours », lors d’une conférence à l'université Reichman de Tel-Aviv, dont le contenu a été rapporté par la presse israélienne. Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a, lui, estimé mercredi soir qu'il y avait eu « des progrès significatifs » sur la question du transfert d'armes américaines vers Israël, après des discussions avec des responsables à Washington.

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L’ONU craint le pire
Il semble cependant que Washington ne soit pas disposé à laisser la situation dégénérer davantage. À la question de savoir si le président américain Joe Biden soutiendrait les Israéliens s'ils lançaient une offensive au Liban contre le Hezbollah, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale John Kirby a répondu que l'administration américaine «continuerait à s'assurer qu'Israël dispose de ce dont il a besoin pour se défendre» mais qu’elle ne « (voulait) pas qu'un deuxième front soit ouvert ». « Nous voulons voir si nous pouvons résoudre les tensions par des processus diplomatiques », a-t-il ajouté, cité par l'Associated Press (AP).

Pour sa part, l’ONU craint le pire. Le chef des Affaires humanitaires de l'organisation, Martin Griffiths, a ainsi prévenu mercredi qu'une extension au Liban de la guerre livrée par Israël contre le mouvement Hamas dans la bande de Gaza serait « potentiellement apocalyptique », une mise en garde faite à Genève devant des journalistes par ce responsable dont le mandat se termine à la fin du mois.

De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé les pays occidentaux de « soutenir » une offensive israélienne contre le Hezbollah.« Il semble qu'Israël, qui a dévasté Gaza, jette désormais son dévolu sur le Liban. Nous voyons que les puissances occidentales soutiennent Israël en coulisse », a-t-il déclaré devant les députés de son parti au parlement.

Le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Hossam Zaki, a, pour sa part, abordé la question des tensions croissantes entre le Hezbollah et Israël mercredi à Beyrouth avec plusieurs dirigeants politiques libanais, dont le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, le président de la Chambre Nabih Berry, le chef du parti des Kataëb, Samy Gemayel, et le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil. À l'issue de la rencontre avec M. Mikati, M. Zaki a déclaré que la Ligue arabe appelait « toutes les parties à placer l'intérêt du Liban au-dessus de tout autre intérêt étroit ».

Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a enfin indiqué sur son compte X avoir discuté avec le ministre libanais sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, « des moyens d'assurer une désescalade immédiate le long de la Ligne bleue (frontière libano-israélienne) et de renforcer les efforts vers une solution politique acceptable pour tous ». « Le Liban, Israël et la région ne peuvent pas se permettre une autre guerre, a affirmé M. Borrell. L'UE serait également affectée ». Il a également déclaré avoir « réitéré le fort soutien de l'UE au Liban et au peuple libanais (...) L'UE soutient le rôle de l'armée libanaise et de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) dans le maintien de la paix et de la stabilité dans le sud du Liban, » a-t-il encore dit.

Khalil el-Hayyé : L’élargissement du front au Liban entraînera l’ouverture d’autres fronts
Le vice-président du Hamas à Gaza, Khalil el-Hayyé, a mis en garde mardi Israël contre l’extension de la guerre sur l’ensemble du territoire libanais, affirmant que cela « pourrait annihiler » l’État hébreu « ainsi que le projet sioniste dans sa totalité ». Dans un entretien accordé à la chaîne qatarie al-Jazeera, le responsable palestinien a indiqué que « l’élargissement du front au Liban entraînera l’ouverture d’autres fronts qui se déchaîneront sur l’occupant israélien dont l’économie est en déclin et qui pâtit d’un isolement politique sur le plan international alors que son armée est en état d’effondrement et peine à se remettre de ses meurtrissures à Gaza ». Il fait référence à « l'unité des fronts de l'axe de la résistance », une alliance des groupes pro-iraniens, prônée par Téhéran. Contacté, le porte-parole du Hamas, Walid Kilani, assure que ces propos doivent être interprétés dans le sens d’un avertissement destiné à « dissuader Israël de faire un pas dans cette direction et à le mettre en garde contre une guerre régionale ».

Les tensions croissantes à la frontière entre le Liban-Sud et le nord d’Israël, ainsi que l’escalade verbale entre les responsables du Hezbollah et ceux de l’État hébreu, font craindre à de nombreux pays au sein de la communauté internationale que le conflit dégénère en guerre régionale aux conséquences incontrôlables.Le Hezbollah a franchi il y a une semaine un nouveau cap,...
commentaires (4)

les nègociations directes entre les Ètats-Unis et l'Iran est la seule solution , même au prix de certaines concessions , cela vaut mieux qu'une destruction totale de tout le MO, y compris le pays occupé par le sionisme .

Chucri Abboud

17 h 48, le 27 juin 2024

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Commentaires (4)

  • les nègociations directes entre les Ètats-Unis et l'Iran est la seule solution , même au prix de certaines concessions , cela vaut mieux qu'une destruction totale de tout le MO, y compris le pays occupé par le sionisme .

    Chucri Abboud

    17 h 48, le 27 juin 2024

  • Quel hégémonie voulez vous, le choix est grand : l' iran, L' AS , les Americains, , la syrie , et pourquoi pas un Liban neutre et independant , avec elections au suffrage universel . On a un pouvoir mafieux, probablement unique au monde.

    f.nassar

    13 h 48, le 27 juin 2024

  • Une guerre totale entre le Hezbollah et Israël seat catastrophique pour le Liban et une solution diplomatique au présent conflit entre les deux belligerents renforcerait l'hégémonie du pari chiite sur le pays

    Tabet Ibrahim

    12 h 29, le 27 juin 2024

  • "… la Ligue arabe appelait « toutes les parties à placer l'intérêt du Liban au-dessus de tout autre intérêt étroit » …" - L’intérêt de la République Islamique d’Iran peut-il être qualifié d’intérêt étroit? Je m’interroge…

    Gros Gnon

    08 h 38, le 27 juin 2024

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