Le ministre sortant de la Santé, Firas Abiad, lors d'une conférence de presse au ministère, à Bir Hassan, le 26 juin 2024. Photo Zeina Antonios
Le ministre libanais sortant de la Santé, Firas Abiad, a assuré mercredi que « le secteur hospitalier est prêt à faire face à toute urgence », en référence à la menace d'une guerre élargie entre le Hezbollah et Israël, lors d'une conférence de presse au ministère durant laquelle il a exposé les mesures mises en place par son équipe.
« Nous sommes prêts à faire face à toute urgence », a dit M. Abiad, estimant que tous les hôpitaux publics et privés étaient prêts dans le cas d'un élargissement du conflit au Liban. « Lorsque les explosions du port ont eu lieu (le 4 août 2020), nous avons traité 6000 blessés en une nuit. Nous avons prouvé de quoi nous sommes capables », a-t-il ajouté.
« Nous avons distribué des médicaments et du matériel pour traiter les brûlures et les blessures dans plusieurs régions », a encore indiqué M. Abiad, selon lequel les blessés du conflit en cours au Liban-Sud sont couverts à 100 % par son ministère. Il a par ailleurs rappelé l'inauguration récente d'une section spécialisée dans le traitement des brûlés à l'hôpital gouvernemental de Nabatiyé.
Des affrontements quasi-quotidiens opposent la milice du Hezbollah à Israël au Liban-Sud dans le sillage de la guerre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas déclenchée à Gaza en octobre dernier. L'armée israélienne a utilisé à plusieurs reprises des armes au phosphore blanc qui provoquent des brûlures, et Human Rights Watch (HRW) a rapporté que l'utilisation généralisée de phosphore blanc mettait les civils en grand danger et les forçait à se déplacer.
Le conflit entre le parti chiite et Israël est passé à la vitesse supérieure ces derniers jours, les menaces d’un côté comme de l’autre ayant pris une tournure particulièrement virulente.
C'est dans ce cadre que le ministre a révélé la création d'un « centre d'appel équipé d'émetteurs-récepteurs sans fils, au cas où il n'y aurait plus d'accès à internet, afin de pouvoir coordonner avec les secours ». De plus, « 15 nouveaux hôpitaux gouvernementaux ont été récemment équipés d'énergie solaire, pour faire face à d'éventuelles coupures de courant, tandis que sept autres établissements ont été équipés d'oxygène », a-t-il encore dit.
Du côté des déplacés internes, le ministère a indiqué que la ligne rouge 1787 est disponible pour alerter aux cas d'épidémies parmi les déplacés. Par ailleurs, 400 municipalités ont été formées par le ministère sur la manière de gérer toute épidémie.
La responsable de la cellule des urgences au ministère, Wahida Ghalayini, a révélé, pour sa part, que le département a récemment organisé « des formations sur le traitement des personnes exposées au phosphore blanc dans 181 hôpitaux, avec 3000 médecins et infirmiers, ainsi qu'avec des membres de la Défense civile et des pompiers ». En outre, le ministère de la Santé dit avoir formé 1800 infirmiers et 160 médecins au soutien psychologique dans les situations d'urgence, en plus d'avoir offert du matériel et des médicaments à de nombreux centres de soins à travers le pays.
Du foutage de gueule pauvre LIBAN
20 h 25, le 27 juin 2024