Rechercher
Rechercher

Culture - Musique classique

Le pianiste italien Gabriel Strata et son Chopin de coureur de fond

Invité par  l’Institut culturel italien, l’élégant musicien a donné un récital placé sous le signe du charme et du talent à l’église évangélique arménienne.

Le pianiste italien Gabriel Strata et son Chopin de coureur de fond

Le pianiste italien Gabriele Strata en concert à l’église évangélique arménienne à Beyrouth. Photo Nabil Ismaïl

Organisé par Angelo Gioè, directeur de l’Institut culturel italien au Liban, en collaboration avec le Conservatoire national de musique, le récital donné par Gabriele Strata à l’église évangélique arménienne à Kantari était placé sous le signe de l’élégance, du charme et de la beauté.

Le Notturno d’Ottorino Respighi donnait déjà le ton. On sentait que quelque chose de grand allait se passer. Extrait des six pièces pour piano, le Notturno rappelle les Nocturnes de Chopin. La simplicité, la tendresse, la douceur avec lesquelles ses doigts aptes à dominer les plus terribles difficultés – on le comprendra dans la sonate de Tchaïkovski – se font les servantes de ce petit bijou d’une intense poésie. Qu’il est difficile cependant de faire chanter ce calme Notturno non mélodique, suivi naturellement par deux Nocturnes de Chopin. Gabriele Strata possède une solide technique et joue Chopin dans un style qui n’est pas du tout celui auquel nous sommes accoutumés, heureusement d’ailleurs. Son Chopin a la force vive. Chaque époque possède « sa » manière d’écouter Chopin. Nous serions certainement déçus si nous pouvions entendre Chopin jouer lui même ses œuvres, dans la mesure où sa conception du piano correspondait exactement aux besoins et aux désirs d’une époque qui n’était point la nôtre. Gabriele Strata a le sens du mouvement. La note qu’il y apporte est claire, jeune, allègre, non exempte de quelque candeur. La délicatesse ne lui fait pas défaut, tout en laissant transparaître en filigrane une technique vigoureusement saine.

Le musicien Gabriel Strata à Beyrouth à l’invitation de l’Institut culturel italien. Photo Nabil Ismaïl

Dans la 3e ballade, Chopin est là, sans gâchis, ni chichis, ni raideur, avec un souffle de coureur de fond. D’une grande difficulté technique, cette 2e sonate de Tchaïkovski est une pièce qui a toujours été malmenée par la critique. Et là, notre interprète s’est révélé un pianiste tout à fait exceptionnel, d’une virtuosité transcendante douée d’un jeu somptueux et toujours parfaitement dominé.


Lire aussi

Alessandra Ammara a entraîné Debussy dans une nuit sans étoiles

Il semble prendre un plaisir évident à jouer cette sonate que beaucoup de pianistes ignorent. Son interprétation est vivante et percutante et il joint à ses dons purement techniques l’élégance du style et la sensibilité. Nous avons toujours été sensibles aux récitals qui se terminent sur la pointe des pieds comme ce Bonne nuit de Schumann.  

Organisé par Angelo Gioè, directeur de l’Institut culturel italien au Liban, en collaboration avec le Conservatoire national de musique, le récital donné par Gabriele Strata à l’église évangélique arménienne à Kantari était placé sous le signe de l’élégance, du charme et de la beauté.Le Notturno d’Ottorino Respighi donnait déjà le ton. On sentait que quelque chose de...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut