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Législatives : vif débat autour d'un barrage contre l'extrême droite

Législatives : vif débat autour d'un barrage contre l'extrême droite

Une photo des moniteurs dans une salle de contrôle des médias au siège de l'AFP à Paris, montre (de gauche à droite) le président du parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) et le principal député européen Jordan Bardella, le Premier ministre français Gabriel Attal et le député français du parti de gauche La France Insoumise (LFI) Manuel Bompard lors d'un débat politique diffusé sur la chaîne de télévision française TF1, le 25 juin 2024, avant les élections anticipées en France pour une nouvelle assemblée nationale le 30 juin et le 7 juillet 2024. Photo Stefano RELLANDINI / AFP

« Choix historique », « peur », « valeurs »: à quatre jours du premier tour des législatives en France, les candidats des trois principaux blocs politiques dramatisent les enjeux du scrutin et débattent d'un hypothétique barrage contre l'extrême droite, plus que jamais favorite.

Le Rassemblement national (RN) et ses alliés d'extrême droite restent les favoris des sondages (36%), devant le Nouveau Front populaire (NFP), coalition des forces de gauche (28,5%) et l'alliance de centre-droit autour de la majorité sortante (21%) du président Emmanuel Macron.

Le scrutin a lieu dimanche, avec un second tour le 7 juillet. Mais l'issue reste incertaine en terme de sièges car la mobilisation s'annonce forte, avec 60 à 64% de participation attendue, plus qu'en 2022 (47,8%) ou qu'aux européennes le 9 juin (51,49%).

Déjà 250.000 Français résidant à l'étranger ont voté en ligne en 24 heures, selon le ministère des Affaires étrangères, autant qu'en cinq jours lors des élections législatives de 2022.

Face au séisme que constituerait l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir en France, pour la première fois depuis la Seconde guerre mondiale, quelque 200 personnalités ont appelé les autres partis à « afficher clairement dès maintenant » un accord de désistement en vue du second tour.

Un appel lancé alors que les ténors du camp présidentiel privilégient une ligne « ni extrême droite, ni extrême gauche » avant qu'Emmanuel Macron ne tranche.

La cheffe des Ecologistes Marine Tondelier (NFP) a proposé une rencontre avec les macronistes pour tenter de les convaincre d'accepter un « désistement républicain » et regretté qu'ils ne fassent « pas la différence entre l'extrême droite et la gauche ».

Mercredi, le Premier ministre Gabriel Attal, 35 ans, poursuivait ses déplacements sur le terrain.

Pressenti pour ce poste en cas de victoire du RN, Jordan Bardella, 28 ans, lui, devait intervenir sur la radio Europe 1 et la chaîne CNews, deux médias du milliardaire Vincent Bolloré, régulièrement accusés de favoriser l'extrême droite.

Un syndicat étudiant, le GUD, et trois autres structures d'ultradroite ont par ailleurs été dissouts en Conseil des ministres, tout comme une association islamiste.

Dramatisation 

Au lendemain d'un débat télévisé suivi par environ 5 millions de spectateurs, le climat de cette campagne éclair s'est encore tendu mercredi.

La dirigeante historique du RN, Marine Le Pen, a prédit « des manifestations dans les rues » si son parti l'emporte : « L'extrême gauche depuis toujours agit par la violence », a-t-elle accusé.

« Ils attaquent les meetings, ils pourrissent les manifestations sociales et maintenant ils se mettent à manifester contre le résultat des élections. Ils vont faire quoi demain ? Ils vont prendre le Capitole ? », a-t-elle ajouté, en référence à l'assaut du Parlement américain en 2021 par des partisans de Donald Trump - eux-mêmes d'extrême droite.

Lors du débat télévisé qui opposait M. Attal, un représentant de l'alliance de gauche Manuel Bompard et M. Bardella, ce dernier s'est surtout illustré par la confiance dans la victoire de son camp.

Chacun a dramatisé l'enjeu.

« Dans quelques jours, vous êtes appelés aux urnes pour un choix historique », a lancé le chef du RN.

Le représentant de la gauche Manuel Bompard a, lui, appelé à « empêcher que la peur devienne une réalité et faire que la France ne s'abîme pas dans le racisme, la détestation, le chacun pour soi ».

Gabriel Attal a de son côté poursuivi la stratégie présidentielle depuis l'annonce de la dissolution le 9 juin, renvoyant ses adversaires dos à dos: « La France a rendez-vous avec ses valeurs et son destin, j'ai confiance en vous et j'ai confiance en nous », a-t-il asséné.

Thierry Beaudet, le président du Conseil économique, social et environnemental, troisième chambre de la République avec l'Assemblée nationale et le Sénat, a estimé que la dissolution avait plongé le pays « dans une crise politique et démocratique sans précédent ».

En « trois semaines, aucune formation politique ne peut écouter les souffrances et les aspirations citoyennes, en déduire un projet solide, le confronter à ceux de ses rivaux, le verser dans le débat public, composer une liste de 577 candidats sérieux et préparés », a-t-il déploré.

A l'étranger, le scrutin suscite aussi des inquiétudes.

« Après les élections, nous verrons comment nos relations évoluent », a déclaré le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Hebestreit. Tout en qualifiant la France de « partenaire le plus important et le plus proche en Europe » pour l'Allemagne.

« Choix historique », « peur », « valeurs »: à quatre jours du premier tour des législatives en France, les candidats des trois principaux blocs politiques dramatisent les enjeux du scrutin et débattent d'un hypothétique barrage contre l'extrême droite, plus que jamais favorite.Le Rassemblement national (RN) et ses alliés d'extrême droite restent les favoris des...