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Lifestyle - Insolite

Veronica Baugh, première Afro-américaine coiffeuse pour homme au Congrès américain

Le Congrès américain, ce sont 535 représentants, 100 sénateurs et leurs collaborateurs, soit plus de dix mille personnes occupant dix immeubles. Parmi eux, l’incontournable coiffeuse pour hommes Veronica Baugh (alias DaBarber).

Veronica Baugh, première Afro-américaine coiffeuse pour homme au Congrès américain

Veronica Baugh, très appréciée au Congrès américain pour ses talents de figaro au féminin. Photo tirée de sa page Facebook

Sur sa page Facebook, Veronica Baugh avait récemment publié cette annonce : « My story will be told in June in Roll Call ». Elle avait de quoi être fière puisque ce journal et site d’informations couvre essentiellement l’actualité politique du Congrès américain. La présence dans ses colonnes d’un article sur cette propriétaire d’un salon de coiffure dans les murs mêmes de l’institution qui dirige le pays était exceptionnelle. L’enseigne de son salon est accrochée au Rayburn Building Office où se tiennent les plus importantes réunions des élus des deux camps démocrate et républicain. Et ceux-ci ont parfois besoin de remettre de l’ordre dans leur apparence. Sénateurs, représentants et membres de leurs équipes font alors un passage obligé sur la chaise de Veronica Baugh, qui est la dernière d’une lignée de barbiers du Capitole qui ont toujours fait forte impression.  Cette self-made-woman devenue une figure incontournable du Congrès alimente sa page Facebook avec l’histoire de sa vie et son expérience professionnelle. 

Pas de politique chez le coiffeur

Dans une vidéo, elle apparaît dotée d’une forte stature et le visage ouvert, au seuil d’une cinquantaine épanouie. « Je ris beaucoup. Je suis une personne heureuse, pourquoi pas ? » dit-elle, tout de go. Différents témoignages postés sur les réseaux sociaux le confirment, Veronica Baugh a ce talent de communiquer sa joie de vivre à ses clients pas du tout comme les autres, évoluant presque 24 heures sur 24 dans le temple même de la politique américaine. Mais quand ils sont installés dans son fauteuil, elle parle avec eux de tout sauf de politique, la conversation étant rythmée par le cliquetis de ses ciseaux et le ronronnement de sa tondeuse. « Lorsque vous y êtes, elle est toujours heureuse de discuter, mais ne vous oblige jamais à parler. Elle sait pertinemment bien que la plupart des hommes sont là pour sortir de leur bulle. Elle est également appréciée pour son talent de traiter tout le monde sur un pied d’égalité, en effaçant les hiérarchies », confie l’un de ses habitués, Britton Burdick, directeur de communications du Comité démocrate de l’agriculture à la Chambre. Voici donc ce qui a fait sa popularité, au point qu’une photo de Veronica Baugh figure sur un mural de cette institution. Sur sa page web, elle se définit en ces termes :  Healer/ Master Barber/ Entrepreneur indulge in the sweet scents of BlackTree candles (Guérisseuse /maître barbier/entrepreneuse qui vous invite à vous laisser tenter par les doux parfums des bougies BlackTree). Des bougies qu’elle fabrique elle-même le soir et les week-ends et qu’elle vend dans le gift shop du Congrès et sur son compte Instagram. 

Née à Washington, Veronica Baugh s’est orientée vers la coiffure après avoir fréquenté la McKenley Technology High School et principalement en STEM (Science, Technology, Engineering, and Math) où l’on encourage l’innovation et la passion pour l’apprentissage à travers des expériences académiques et des activités parascolaires rigoureuses et substantielles.

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Un salon pour les très grands à très petits prix

La coiffeuse raconte qu’elle a commencé à tailler les cheveux de ses frères vers l’âge de 10 ans. Sa clientèle s’élargit rapidement aux enfants du quartier, la poussant à démarrer une formation dans les salons de coiffure locaux, où on lui trouve un grand talent. « Une fois que j’ai eu les ciseaux, le peigne et la tondeuse en main, c’était comme de la magie. J’ai adoré cette atmosphère qui favorise la communication avec les clients », a -t-elle déclaré au journal Roll Call. Son aisance et son grand savoir-faire l’encouragent en 2010 à répondre à une annonce postée par le Congrès pour le poste de coiffeur. Elle  décroche le job, fière d’être la première Afro-Américaine à laquelle les décideurs du pays confiaient leur tête.

Veronica Baugh se rendant à son salon jouxtant les bureaux des politiciens. Photo tirée de sa page Facebook

Son enseigne devient vite « comme une famille », a déclaré Essita Cox, une esthéticienne que Veronica Baugh a engagée dans son équipe. Connaissant l’intimité des relations coiffeur/coiffeuse avec la clientèle, elle a su bien doser la sienne avec les figures publiques du Congrès. Représentants et sénateurs la trouvent créative et très intéressante, même si elle ne tolère pas beaucoup les retards. Stanford D, Bishop Jr., représentant démocrate de la Géorgie, en sait quelque chose : « Elle préfère que vous réserviez en ligne, mais certains d’entre nous ont des difficultés à le faire. Dans ce cas, en arrivant, elle ne manquera pas de souligner nos écarts ! ».

Grande précision

Et, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le salon de Veronica Baugh n’est pas inaccessible au niveau des tarifs, ni logé dans un cadre luxueux. Les prix les plus modestes ont été prévus pour leur permettre, ainsi qu’à leurs collaborateurs, de se refaire une beauté sur le lieu même de leur travail. Il leur en coûtera 20 $ pour une coupe, 15 $ pour une taille de barbe, 30 $ pour une coupe et barbe, 10 $ pour un shampoing et 15 $ pour un rasage. Pour la quinquagénaire, tenir sous sa coupe la tête des grands du pays et du monde est un jeu qui en vaut bien une chandelle.

Sur sa page Facebook, Veronica Baugh avait récemment publié cette annonce : « My story will be told in June in Roll Call ». Elle avait de quoi être fière puisque ce journal et site d’informations couvre essentiellement l’actualité politique du Congrès américain. La présence dans ses colonnes d’un article sur cette propriétaire d’un salon de coiffure dans les murs...
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Pas très cher pour les USA

Dorfler lazare

23 h 14, le 27 juin 2024

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Commentaires (1)

  • Pas très cher pour les USA

    Dorfler lazare

    23 h 14, le 27 juin 2024

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