Calme précaire dans le camp de Aïn el-Héloué après l'assassinat d'un membre du Fateh

Un calme précaire régnait mardi dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, près de Saïda, au Liban-Sud, après des tensions la veille et au cours de la nuit suivant l'assassinat d'un membre du Fateh dans le camp, rapporte notre correspondant dans le Sud, Mountasser Abdallah, citant des sources palestiniennes.

Dans la nuit, des tirs et des détonations de grenades ont été entendus, selon ces sources, qui ont indiqué que la famille de la victime, Yassine Akl, en sont à l'origine. Des balles perdues ont atterri dans le quartier voisin de Mar Elias à Haret Saïda, endommageant notamment une citerne d'eau. Ces tirs ont fait craindre aux habitants une nouvelle escalade, dans ce camp marqué par des affrontements réguliers entre factions rivales. Mardi matin, un calme précaire régnait dans les rues de Aïn el-Héloué. 

Après la hausse des tensions de la soirée et de la nuit, une réunion d'urgence des factions palestiniennes à Saïda a permis de décider que le suspect de l'assassinat devait être remis aux autorités libanaises. De leur côté, les habitants de Safouriyé, le quartier d'origine de Yassine Akl dans le camp, ont mis en garde contre des « actions » qu'ils étaient prêts à lancer si le suspect, originaire du quartier de Safsaf, où les factions islamistes sont majoritaires, s'avérait « protégé ».

Environ 54 000 réfugiés palestiniens vivent dans le camp de Aïn el-Héloué, le plus grand du Liban, qui est le théâtre d'affrontements armés fréquents entre groupes rivaux.

En septembre 2023, au moins 30 personnes avaient été tuées au cours d'une semaine d'affrontements entre le Fateh et d'autres factions islamiques, dont Jund el-Cham et al-Chabab al-Muslim. Ces combats avaient éclaté après l'assassinat d'un membre du Fateh, Abou Achraf el-Armouchi, qui était le beau-père de Yassine Akl, selon des informations obtenues de sources palestiniennes.