Rechercher
Rechercher

Politique - Guerre de Gaza

« Le risque d'un conflit généralisé » n'est plus à écarter, prédit Walid Joumblatt

Le leader druze a constaté que Washington n'avait fait « aucun effort sérieux » pour appeler Israël à ne pas « agresser » le Liban-Sud.

« Le risque d'un conflit généralisé » n'est plus à écarter, prédit Walid Joumblatt

Walid Joumblatt, ancien dirigeant du Parti socialiste progressiste, lors de son entretien al-Mamlaka. Capture d'écran

Walid Joumblatt, ancien dirigeant du Parti socialiste progressiste (PSP, druze), a affirmé dimanche s'attendre à une escalade du conflit au Liban-Sud, et souligné l'urgente nécessité d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza.

Lors d'une interview télévisée réalisée pendant sa visite en Jordanie, où il a rencontré le roi Abdallah II, et diffusée par la chaîne publique jordanienne al-Mamlaka, Walid Joumblatt a aussi considéré que « le risque d'un conflit généralisé » qui s'étende à toute la région  n'était plus à écarter.

Il a ensuite fait un lien entre la monté des tensions au Liban-Sud et la vague provoquée par l'article non signé du Telegraph publié dimanche et dans lequel le quotidien britannique, s'appuyant sur des sources anonymes, a affirmé que le Hezbollah cachait des armes sur le site de l'aéroport international de Beyrouth. Si le ministre libanais des Transports du gouvernement sortant de Nagib Mikati, Ali Hamiyé (lui-même membre du Hezbollah) a fermement démenti les informations avancées, le fait que cette information a été publiée est le signe, pour Walid Joumblatt, que « certains médias voudraient que la guerre éclate au Liban et en dehors du Liban ». Il a aussi souligné que les règles d'engagement ont changé dans le pays et les bombardements touchent presque toutes les régions libanaises ».

Les « règles d'engagement » font référence à un accord tacite entre le Hezbollah et Israël qui, depuis la guerre de juillet 2006 qui les a opposés, limitait les frappes transfrontalières du Hezbollah aux fermes de Chebaa occupées par Israël. Cependant, les frappes transfrontalières depuis le 8 octobre 2023 ont modifié ce schéma de longue date, tout en maintenant une certaine « proportionnalité », remarque David Wood, analyste principal de Crisis Group pour le Liban, auprès de L'Orient Today. 

Lire aussi

Pour Chibli Mallat, un cessez-le-feu à Gaza doit absolument inclure le Liban-Sud

Depuis le début du conflit, Israël a frappé des positions jusqu'à la banlieue sud de Beyrouth (une zone dominée par le parti chiite), où il a assassiné un responsable du Hamas début janvier, et bombarde désormais régulièrement les régions de la Békaa-ouest et de Baalbeck (où le Hezbollah est aussi très présent). En représailles, le Hezbollah prend pour cible des positions situées à l'intérieur du territoire israélien, atteignant souvent des zones situées à des dizaines de kilomètres à l'intérieur des terres. Néanmoins, il est cependant excessif de considérer, pour le moment, que les frappes israéliennes ciblent « presque toutes les régions libanaises », comme l'affirme Walid Joumblatt, une importante partie du territoire n'ayant enregistré aucun incident de ce type depuis le 8 octobre.

Walid Joumblatt a également abordé la position du Hezbollah, suggérant que sa logique de cesser le feu au Liban-Sud si le conflit à Gaza prend fin devrait être mise à l'épreuve. « Si le Hezbollah dit qu'il arrêtera la guerre dans le sud du Liban si la guerre à Gaza prend fin, alors voyons ce qu'il en est », a-t-il explicité.

Trump, Biden et l'AIPAC

Le leader druze a aussi exprimé son incertitude quant à la capacité de l'administration du président américain Joe Biden à contenir le conflit, lequel pourrait déboucher sur une guerre régionale majeure. « Avec la prochaine visite (du Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu au Congrès, je ne sais pas si l'administration américaine actuelle peut freiner cette agression », a-t-il ajouté.

Critiquant la position américaine, en particulier en période électorale, M. Joumblatt a déclaré : « (Les deux candidats à la présidentielle Donald) Trump et Joe Biden se disputent tous deux le soutien de l'AIPAC », le Comité américain des affaires publiques israéliennes - un groupe de lobbying sioniste qui préconise des politiques pro-israéliennes. « Pendant neuf mois de guerre à Gaza, nous n'avons vu aucun effort américain sérieux, à l'exception de tentatives d'atténuation du conflit, qui n'ont abouti à rien », a-t-il encore ajouté. « Israël veut la guerre, Netanyahu a défié le monde entier pour faire la guerre à Gaza et aujourd'hui il continue (dans cette voie) » a encore déclaré le leader druze.

Le 31 mai, Joe Biden a présenté un accord de cessez-le-feu, qui a ensuite été approuvé par les membres du Conseil de sécurité la semaine dernière, proposant une pause initiale de six semaines dans les combats, mais sans résultat concret jusqu'à présent.

Compromis sur la crise présidentielle

En ce qui concerne le dossier présidentiel au Liban, M. Joumblatt a souligné l'importance de parvenir à un compromis. « Aucune faction interne au Liban ne peut imposer un président de manière unilatérale. Le président doit être le résultat d'un consensus interne », a-t-il expliqué. Il a indiqué avoir discuté de la question avec le roi de Jordanie, qui comprend, selon lui, la nécessité d'une approche fondée sur le consensus. 

Le leader druze a insisté sur le fait que le dialogue était essentiel pour parvenir à une résolution. Le président du Parlement, Nabih Berri, a déclaré qu'il n'organiserait pas de nouvelle session électorale si les factions politiques n'acceptaient pas de participer à un dialogue au préalable. Cependant, l'opposition rejette cette condition, la qualifiant d'inconstitutionnelle et plaidant en faveur d'une compétition électorale démocratique entre les candidats. « Certaines factions libanaises, comme j'en ai été informé, rejettent ce dialogue, ce qui conduit à une impasse. Nous tournons en rond », a conclu Walid Joumblatt. Le Liban est sans président depuis que Michel Aoun a quitté ses fonctions en octobre 2022. 

Walid Joumblatt, ancien dirigeant du Parti socialiste progressiste (PSP, druze), a affirmé dimanche s'attendre à une escalade du conflit au Liban-Sud, et souligné l'urgente nécessité d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza.Lors d'une interview télévisée réalisée pendant sa visite en Jordanie, où il a rencontré le roi Abdallah II, et diffusée par la chaîne publique...
commentaires (1)

L’oiseau de mauvaise augure a parlé. Il a encore changé d’avis? Il se trouve qu’il va bientôt changer de camp vu que ça s’annonce mal pour le parti avec lequel il voulait pactiser pour grignoter un poste ou une contre partie à son aval pour nommer un président marionette à l’image qu’est devenu notre pays grâce à lui et à ses semblables.

Sissi zayyat

11 h 07, le 25 juin 2024

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • L’oiseau de mauvaise augure a parlé. Il a encore changé d’avis? Il se trouve qu’il va bientôt changer de camp vu que ça s’annonce mal pour le parti avec lequel il voulait pactiser pour grignoter un poste ou une contre partie à son aval pour nommer un président marionette à l’image qu’est devenu notre pays grâce à lui et à ses semblables.

    Sissi zayyat

    11 h 07, le 25 juin 2024

Retour en haut