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Macron s'alarme d'un risque de "guerre civile", l'extrême droite "prête à gouverner"

Macron s'alarme d'un risque de

Le président du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, prononce un discours pour présenter les priorités du "gouvernement d'union nationale" au cas où le score du parti dans le vote parlementaire anticipé lui donnerait une chance de nommer un Premier ministre, à Paris le 24 juin 2024. Photo AFP/GEOFFROY VAN DER HASSELT

Les programmes des « deux extrêmes » mènent « à la guerre civile », a lancé lundi le président français Emmanuel Macron, alors que le chef de l'extrême-droite Jordan Bardella, favori des sondages, a défendu lundi le sérieux de son projet et s'est dit « prêt » à gouverner.

Dans un nouvelle prise de parole fleuve, auprès du podcast « Génération Do It Yourself », le président de la République ne mâche pas ses mots en direction du Rassemblement national et de la gauche radicale (La France insoumise).

« Nous sommes prêts » à gouverner, a répété Jordan Bardella, le jeune président du Rassemblement national (RN) en présentant son programme, alors que les sondages le créditent de 35,5 à 36% des voix.

Le RN est « le seul mouvement à pouvoir mettre en œuvre dès maintenant et raisonnablement les aspirations » des Français, a affirmé celui qui, à 28 ans, aspire à devenir Premier ministre.

« Le RN n'est pas prêt à gouverner », a répondu le Premier ministre macroniste Gabriel Attal. C'est « un parti d'opposition et non pas un parti de gouvernement », a-t-il argué sur la radio Europe 1 et la chaîne CNews.

Jordan Bardella a déroulé son programme lundi, proposant notamment « un big bang de l'autorité » à l'école dès septembre, avec interdiction des téléphones portables dans les établissements, vouvoiement des enseignants et expérimentations du port de l'uniforme.

Sur l'étranger, il a répété qu'il maintiendrait le soutien de la France à Kiev mais s'opposerait à l'envoi de missiles longue portée et de troupes françaises en Ukraine. Il a aussi écarté, dans l'immédiat, la reconnaissance d'un Etat palestinien, estimant que « ce serait reconnaître le terrorisme ».

Jordan Bardella a par ailleurs agité le chiffon rouge en cas de victoire du Nouveau Front populaire, alliance de partis de gauche (27 à 29,5%, selon les sondages) réunis malgré de profondes divergences, en prédisant l'explosion de l'immigration et une profonde crise économique.

Le camp de la majorité du président Emmanuel Macron, critiqué de toutes parts pour avoir dissout l'Assemblée nationale, apparaît comme la plus affaiblie des trois forces en lice (19,5 à 20%), même avec une alliance avec les Républicains opposés au RN (7 à 10%).

Côté alliance de gauche, Jean-Luc Mélenchon, patron de la gauche radicale La France Insoumise (LFI) est sous pression pour ne pas s'imposer à Matignon en cas de victoire.

Jean-Luc Mélenchon « n'est pas le leader du Nouveau Front populaire et il ne sera pas Premier ministre », a notamment déclaré la patronne des Ecologistes Marine Tondelier à l'AFP.

« Projet d'inspiration marxiste » 

« La première urgence, c'est d'éviter le RN », pas de savoir qui ira à Matignon, a martelé pour sa part Laurent Berger. L'ancien responsable syndical, opposé à la très contestée réforme des retraites adoptée en 2023, a un temps été cité comme possible Premier ministre si la gauche l'emporte.

Accusé d'être déconnecté des préoccupations des Français, le camp macroniste promet une gouvernance plus collaborative. Le président exclut toute démission, promettant « d'agir jusqu'en mai 2027 », fin de son mandat, admettant néanmoins que « la manière de gouverner (devrait) changer profondément ».

« Le gouvernement à venir (...) rassemblera, je le souhaite, les républicains de sensibilités diverses qui auront su (...) s'opposer aux extrêmes », a-t-il plaidé dans une lettre aux Français diffusée dimanche dans la presse.

La majorité cherche un interstice entre tonalité rassembleuse au centre et propos offensifs contre ses adversaires.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a, lui, fustigé le programme du NFP et ses hausses d'impôts, affirmant que « tout le monde (serait) spolié par ce projet (...) d'inspiration marxiste ».

L'issue du scrutin, entre le spectre du premier gouvernement d'extrême droite de l'histoire du pays, et une Assemblée nationale dominée par trois pôles irréconciliables pour un an minimum, inquiète en France comme à l'étranger, alors que la guerre continue en Ukraine et à Gaza, et à un mois des jeux Olympiques de Paris-2024.

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche dans plusieurs villes de France contre le « danger » pour les droits des femmes que représenterait une victoire du RN.

Un collectif de 170 diplomates et anciens diplomates a publié une pétition dans le quotidien Le Monde contre un scénario qui viendrait « affaiblir la France et l'Europe alors que la guerre est là ».

Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est dit de son côté « préoccupé » par cette perspective, espérant une victoire des « partis qui ne sont pas celui de (Marine) Le Pen ».

Les programmes des « deux extrêmes » mènent « à la guerre civile », a lancé lundi le président français Emmanuel Macron, alors que le chef de l'extrême-droite Jordan Bardella, favori des sondages, a défendu lundi le sérieux de son projet et s'est dit « prêt » à gouverner.Dans un nouvelle prise de parole fleuve, auprès du podcast « Génération Do It Yourself...