Les Géorgiens Kvaratskhelia et Mikautadze, décollage imminent

Les virevoltants Khvicha Kvaratskhelia et Georges Mikautadze ont permis à la Géorgie, samedi à l'Euro-2024, d'obtenir contre les Tchèques (1-1) le premier point de l'histoire de cette nation en compétition majeure, au tournant de leur prometteuse carrière. On joue la 88e minute quand Georges Mikautadze est remplacé par le sélectionneur Willy Sagnol. La Géorgie s'accroche à son point chèrement gagné, grâce à son but en première mi-temps. Sortant du terrain depuis la surface géorgienne, le Messin envoie un coup de poing de frustration dans le poteau de corner... avant de saluer le long de la ligne de touche les supporters géorgiens qui l'acclament.

Car Mikautadze a marqué les deux buts de la Géorgie dans la compétition. Contre la Turquie mardi dernier (défaite 3-1), il a égalisé en déviant parfaitement au premier poteau un centre fort à ras de terre. La marque de Mikautadze : sang-froid, virtuosité, justesse. Un vrai technicien de surface. Samedi, lui incombe la lourde responsabilité de transformer un pénalty. La tribune des supporters adverses, d'un rouge aussi agressif que leurs décibels, en aurait intimidé plus d'un, mais le « Roi Georges » ne tremble pas et marque d'un tir décroisé dans la lucarne (45+4) - avant de chambrer les Tchèques, gentiment.

La valeur sur le marché des transferts de cette pépite, née à Lyon en octobre 2000, va encore grimper lors de l'Euro. Au FC Metz, qui l'a ramené début janvier de son prêt raté à l'Ajax Amsterdam et a profité en deuxième partie de saison de son talent (14 buts et 4 passes décisives en 22 matches), sans parvenir à se maintenir en Ligue 1, on se résout à le voir partir dans un club de l'élite française - les rumeurs l'ont pour l'instant envoyé à Lyon, Marseille et Monaco.

A l'affût

Dans un registre différent, avec sa personnalité discrète - alors même qu'il est une superstar en son petit pays de 3,7 millions d'habitants - Khvicha Kvaratskhelia a aussi été décisif samedi. « Dès qu'il prenait le ballon, il sprintait vers la surface », a lâché le sélectionneur tchèque Ivan Hasek, incrédule et admiratif.

En forçant régulièrement le bloc tchèque à reculer, en provoquant plusieurs fautes et cartons jaunes côté adverse, « Khvicha », dont le prénom a été scandé à plusieurs reprises, a été l'un des joueurs les plus influents sur le terrain. Et c'est son coup franc lointain, très bien tiré vers la surface, qui provoqua une main d'un défenseur et la sanction du pénalty.

Son statut de leader de l'équipe « est une grande responsabilité », confiait-il à l'Uefa avant le tournoi, « reconnaissant des éloges » reçus de tout un peuple. Cette pression l'avait, semble-t-il, étreint pour le premier match contre la Turquie, où il avait perdu beaucoup de ballons sans réellement créer de situations dangereuses.

Là aussi, les clubs sont à l'affût. Selon plusieurs médias, le Paris SG, qui cherche à pallier le départ de Kylian Mbappé, et Liverpool espèrent l'acheter cet été à Naples, où il a été l'un des grands artisans du titre en Série A en 2022-23. « Un grand joueur comme lui ne doit jamais s'inquiéter pour son avenir », a commenté Willy Sagnol. « S'il réussit un bon Euro, son avenir sera encore plus radieux ».

La star de 23 ans doit néanmoins bien négocier ce tournant. Il y a une semaine, son agent a quelque peu échauffé les esprits napolitains en fixant « la priorité à finaliser un transfert dans une équipe qui dispute la Ligue des champions ». Réponse sèche du club présidé par Aurelio De Laurentiis: « Kvaratskhelia n'est pas à vendre. (...) C'est le club qui décide. Fin de l'histoire ».

Mais l'histoire continuera mercredi à l'Euro contre le Portugal.