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Maoulaoui : Le Liban « ne peut pas attendre une résolution de la crise syrienne pour résoudre celle des déplacés »

Maoulaoui : Le Liban « ne peut pas attendre une résolution de la crise syrienne pour résoudre celle des déplacés »

Le ministre libanais sortant de l'Intérieur Bassam Maoulaoui, pendant une conférence de presse, le 7 août 2023. Photo Houssam Chbaro

Le ministre libanais sortant de l'Intérieur Bassam Maoulaoui a souligné que la solution à la question des déplacés syriens au Liban « est liée à une solution intégrée de la crise syrienne, que ce soit en Syrie même ou dans les relations de ce pays avec les États-Unis et les pays occidentaux ».

Dans une interview publiée vendredi par le quotidien panarabe al-Chark al-Awsat, M. Maoulaoui a estimé qu' « il y a beaucoup à dire sur les conséquences du déplacement massif de Syriens au Liban, comme les frontières qui échappent à tout contrôle, le fardeau économique du déplacement, les pressions sur les infrastructures, les écoles, les hôpitaux et la sécurité, et surtout les changements démographiques dans certaines régions ». Il a également affirmé que « 32 % des prisonniers au Liban sont des Syriens ».

Le ministre de l'Intérieur a ajouté que « seuls 600 000 Syriens ont un permis de séjour légal », notant qu'à la suite de « négociations difficiles », le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a fourni à la Sûreté générale des listes de données incomplètes sur 1,486 million de personnes.

Il a aussi fait savoir que la Sûreté générale a commencé à prendre des mesures pour appeler les déplacés syriens à s'enregistrer dans les centres mis en place dans tout le pays, afin d'obtenir une base de données complète pour vérifier leur éligibilité et les raisons de leur présence au Liban. La Sûreté générale entend achever cette tâche dans un délai de « 13 mois », a souligné le ministre, notant qu'elle met en place deux mégacentres à Damour, au sud de Beyrouth, et à Haret Sakhr, au nord de la capitale, afin d'accueillir les déplacés.

La question des réfugiés syriens a repris de l'importance sur la scène politique libanaise après que l'Union européenne a annoncé un programme d'aide d'un milliard d'euros pour le Liban au début du mois de mai. L'annonce de l'UE a été faite dans un contexte de regain d'hostilité à l'égard des migrants et des déplacés syriens, à la suite de l'assassinat en avril de Pascal Sleiman, un responsable du parti chrétien des Forces libanaises par un « gang de ressortissants syriens », selon un communiqué de l'armée libanaise. Depuis lors, les autorités ont lancé une série de mesures visant à restreindre la présence des Syriens dans le pays et à ouvrir la possibilité d'expulser les migrants illégaux.

Bassam Maoulaoui a aussi critiqué « les pays occidentaux pour la manière dont ils traitent la question des déplacés Syriens dans la crainte de leur migration du Liban vers l'Europe ». Il a affirmé que son message à l'adresse des responsables internationaux qu'il rencontre est que le Liban « n'est pas un pays à vendre et ne peut être tenté par une aide visant à garder les Syriens ou à les installer dans le pays ».

La solution « intégrée » de cette question « est liée à une solution intégrée de la crise syrienne, que ce soit en Syrie même ou dans les relations de ce pays avec les États-Unis et les pays occidentaux », a ajouté le ministre. Cependant, « le Liban ne peut pas attendre cette solution intégrée pour commencer à mettre en œuvre les mesures (...) qui permettraient de rétablir, ne serait-ce que partiellement, la situation ».

Il s'est enfin félicité des résultats du plan de sécurité que son ministère a approuvé et commencé à mettre en œuvre en avril 2023. Selon lui, le plan a conduit à « une baisse très significative du taux de criminalité et même à une cessation des crimes qui se produisaient à Beyrouth ».

Le ministre libanais sortant de l'Intérieur Bassam Maoulaoui a souligné que la solution à la question des déplacés syriens au Liban « est liée à une solution intégrée de la crise syrienne, que ce soit en Syrie même ou dans les relations de ce pays avec les États-Unis et les pays occidentaux ». Dans une interview publiée vendredi par le quotidien panarabe al-Chark al-Awsat, M....