![Boycottée, la franchise Pepsi au Liban dénonce des « accusations sans fondement » Boycottée, la franchise Pepsi au Liban dénonce des « accusations sans fondement »](https://s.lorientlejour.com/storage/attachments/1418/jiojo_117665_867773.jpg/r/800/jiojo_117665_867773.jpg)
Un commerçant de Saïda vide une bouteille de Pepsi par terre, le 20 juin 2024, dans le cadre d'une campagne de boycott de l'entreprise. Photo Mountasser Abdallah
Après plus de huit mois de guerre israélienne contre Gaza, la campagne de boycott de la marque Pepsi en solidarité avec le peuple palestinien continue de plus belle au Liban. Bien que Pepsi soit en tête de liste des entreprises boycottées depuis le début du conflit, les réseaux sociaux se sont enflammés cette semaine à cause du nouveau logo de l'entreprise.
Ce logo a été dévoilé par la société mère PepsiCo en mars 2023 aux États-Unis avant d'être lancé dans le monde entier début 2024. La page officielle de Pepsi au Liban a dévoilé ce logo sur Instagram il y a quatre mois. Entre autres changements, la marque a ajouté le nom « Pepsi » dans une bande blanche au milieu du logo, encadré par des bandes rouges et bleues, en référence à un ancien logo utilisé des années 1950 aux années 1980. Au Liban, ce nouveau logo est utilisé sur la plupart des contenants de Pepsi.
C'est dans ce cadre qu'un avocat libanais, Ziad Jaafil, a déposé mercredi une note d'information, demandant que la Lebanese Modern Company for Trade, l'embouteilleur de PepsiCo au Liban, cesse d'utiliser ce logo en raison de sa similitude avec le drapeau israélien au niveau des couleurs et de la disposition.
Le Hezbollah et Israël sont engagés dans des combats quasi quotidiens depuis le 8 octobre dernier, au lendemain du début de la guerre de Gaza. Au Liban, 468 personnes ont été tuées depuis, selon un décompte de L'Orient-Le Jour. Les appels au boycott des entreprises américaines, dont certaines soutiennent Israël, se sont multipliés depuis le début du conflit.
Campagne nationale
Une campagne nationale de boycottage a été lancée il y a quelque temps. Des habitants du Liban-Sud, du Nord et de la Békaa ont tenté d'interdire aux camions de distribution de Pepsi d'entrer dans leurs régions.
Selon des habitants interrogés par notre correspondant au Liban-Sud, certains épiciers ont vidé des bouteilles de Pepsi avant de les jeter à la mer. Un message circulant sur l'application WhatsApp et appelant au boycott a également été largement diffusé. « Nous interdisons aux véhicules de distribution de Pepsi d'entrer dans nos régions en solidarité avec notre peuple en Palestine, en Cisjordanie et à Gaza, et en réponse à la publicité de Pepsi et à son soutien financier à l'ennemi israélien », peut-on lire.
Des habitants ont également menacé de saccager les camions s'ils continuaient à entrer dans leurs quartiers. D'autres ont endommagé des canettes de Pepsi dans certaines rues de la ville de Saïda. Une annonce anonyme sur WhatsApp a été envoyée à de nombreux épiciers de Saïda : « Des drapeaux israéliens sont vendus dans vos magasins, Pepsi remet en question votre affiliation, êtes-vous soumis ? Boycottez ! »
À Wadi al-Zayni, dans le Chouf, des habitants ont bloqué la route devant un camion de la compagnie Pepsi et lui ont interdit d'entrer dans la ville vendredi. Selon notre correspondant, le camion a été contraint de faire demi-tour.
Par ailleurs, le président du conseil municipal du village de Majadel (Tyr) a affirmé avoir demandé à la police municipale « d'empêcher tout camion transportant des bouteilles de Pepsi d'entrer dans le village » en signe de solidarité avec les habitants de Gaza et du Liban-Sud.
Accusations sans fondement
Réagissant à cette campagne, la Lebanese Modern Company for Trade a publié vendredi un communiqué dans lequel elle réfute les « accusations infondées » de soutien à Israël dont elle fait l'objet.
« Récemment, certains nous ont accusés de soutenir moralement et matériellement l'ennemi israélien, à cause des couleurs de notre logo ou par le biais de vidéos fabriquées de toutes pièces », a déclaré la compagnie, rappelant qu'en 1982 et 2006, Israël avait pris pour cibles l'usine et les magasins de la société à Choueifate, au sud-est de Beyrouth.
La compagnie a par ailleurs insisté sur le fait qu'elle a contribué, depuis sa création en 1952, « à la renaissance de l'industrie nationale », faisant vivre « 1 000 familles libanaises de toutes les régions ». « Nous continuerons à soutenir l'industrie, l'économie et la jeunesse (du Liban), même si des personnes malveillantes tentent de semer la discorde », a-t-elle ajouté.
À vomir. Tous les pays vivent, sauf nous.
10 h 24, le 23 juin 2024