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Lifestyle - Rencontre

L’acteur et réalisateur Artus, son « p’tit truc en plus », une femme libanaise…

Un peu plus d’un mois après sa sortie, son film « Un p’tit truc en plus » a conquis à ce jour plus de 7 millions de spectateurs,  devenant ainsi un film culte. Culte aussi dans sa sensibilité, son humour et sa sincérité.

L’acteur et réalisateur Artus, son « p’tit truc en plus », une femme libanaise…

L’acteur et réalisateur Artus, de la sincérité, de la générosité et de l'humour. Photo Pascalito

Il a « désordonné » le tapis rouge du 77e festival de Cannes et lui a insufflé, avec ses acteurs « particuliers », l’émotion qui lui manquait. Ravissant durant une soirée pleine de sourires les poussières d’étoiles des stars et autres influenceuses blasées du festival. Du bonheur pur.

Les joyeux acteurs d'« Un p'tit truc en plus » applaudissent Marie Colin sur le tapis rouge de Cannes. Photo Dameer Al Doumy/ AFP

Pour Artus, réalisateur et acteur du film, l’énorme succès inattendu et immédiat de toute cette aventure avec des acteurs porteurs de handicaps est certes surprenante, mais en même temps normale. « Ce n’est pas un film sur les handicapés, c’est un film avec les handicapés. Mes acteurs sont devenus les stars de leur quartier. Les stars de Cannes. Ils ont eu droit à une exposition mondiale. Avec leur sincérité, ils ont cassé les codes du protocole », confie-t-il à L’Orient-Le Jour. « Ils ont eux aussi eu leurs strass leur moment de gloire. Ils ont défilé, dansé, chanté. Leur rapport avec la vie et ces choses-là est beaucoup plus simple. » Ce 22 mai restera ainsi dans les annales d’un festival jusque-là figé dans ses artifices, avec la montée des marches d’une dizaine de joyeux larrons indisciplinés et attachants, parmi lesquels Arnaud Toupense, Marie Colin, Théophile Leroy, Sofian Ribe, Gad Abeccassis, qui étaient accompagnés d’Artus et des acteurs Alice Belaïdi, Clovis Cornillac, Céline Groussard et Marc Riso. « J’ai fait le casting avant de finir l’écriture du film, sans les connaître. Je cherchais des personnalités, pour être dans le vrai. Pour eux et pour me protéger. Ils sont comme ça dans la vie, je n’ai rien exagéré. »

Après des films plutôt rares du même genre, à leur tête Le huitième jour, « il y a presque trente ans, vous imaginez… », la comédie, à l’affiche en France depuis le 1er mai, vient d’entrer dans le top 100 des plus gros succès au box-office français. Et il était temps. L’histoire, simple, est celle de Clovis Cornillac et de son fils Artus, deux petits malfrats qui, pour échapper à la police, se glissent au sein d'une colonie de vacances pour jeunes porteurs d'un handicap mental. Entre humour et tendresse, le film touche, amuse et brise enfin des tabous. Il devient un bel hymne à la différence. « 7 millions de spectateurs au moment où je vous parle… Évidemment qu’on ne peut pas prévoir ce succès. 1 million, 1.5 million oui, mais un succès aussi énorme n’est pas prévisible. Je suis ravi de voir que les gens vivent la même émotion que nous sur le tournage. »


Mon ADN : rire de tout

La raison du succès d'Un p’tit truc en plus ? « C’est un film qui fait du bien », résume Artus. Au public mais d’abord à lui-même. Les sujets qui dérangent ne le dérangent pas, bien au contraire. Son humour, sa tendresse, sa bienveillance font passer des blagues parfois « limites ». « Je suis plus légitime pour parler de certains sujets, j’y suis arrivé petit à petit, après il faut le bon moment pour rire de tout ça. Ça ne doit plus être un sujet tabou ».

Artus, de son vrai nom Victor-Artus Solaro, n’a jamais eu peur d’aller là où d’autres ne s’aventurent pas. De parler de handicaps, d’en rire sans jamais s’en moquer. Un thème récurrent, parmi d’autres qui l’interpellent, et que l’on retrouve depuis des années dans ses sketches parfois décapants, mais jamais méchants, De la cuisine, à la classe de neige, à l’handisport, devenu viral, et enfin la trisomie, avec son personnage très célèbre de Sylvain totalement décomplexé, « il y a toujours du cynisme dans mes sketches, nous confie-t-il. C’est ma façon à moi de parler des choses. Dans un film, c’est une heure et demie de sentiments différents qui se suivent, dans un sketch, c’est plus d’émotions, on va à l’efficacité. J’aime quand ça pique, c’est mon ADN à moi de rire de tout. »

Après ce premier film en tant que réalisateur, « une magnifique expérience humaine », la vie d’Artus a changé. Pas lui. Il est toujours aussi authentique, pressé, « gentil, un peu naïf », comme il se qualifie. « Forcément, quand on touche autant de personnes, il y a un avant et un après. Un après surtout concernant le regard sur les handicapés, précise-t-il, un tatouage de Brel sur un bras et « un pt'it truc en plus » calligraphié sur l'autre. Dans l’avant, on voyait moins « ces gens-là ». Maintenant, ils sont au-devant de la scène. Le succès du film l’a prouvé et leur a ouvert une fenêtre sur d’autres opportunités. Pour moi, c’est une plus grande notoriété professionnelle évidemment. Ça fait du bien. Je suis un peu plus aimé… »

Artus, rire de tout pour briser les tabous. Photo Pascalito

Celui qui a démarré en cuisine avant de se tourner vers les planches s’est fait surtout connaître dans l’émission de Laurent Ruquier  On n’demande qu’à en rire  diffusée sur France 2 entre 2011 et 2014. 86 sketches avec cette même veine qui ne craint rien, pas même l’autodérision.

Après son passage dans la série Le bureau des légendes où il interprète, à contre-emploi, le rôle de Jonas Maury, un agent de la DGSE, il prouve qu’il peut tout jouer, tout dire et tout faire, même participer à Danse avec les Stars (où il a fini troisième), à la première saison du Meilleur Pâtissier, et animer l'émission C'est du gâteau sur Netflix. « Le bureau des légendes est un beau cadeau. C’est un autre type de cinéma et de rôle ». Pareil pour La Pampa qui sort en février 2025, « un film dramatique, une autre facette de mon travail, et j’aime ça. » Ses inspirations ? « J’ai grandi avec les sketches de Gad Elmaleh, Djamel et Ricky Gervais, et les films de De Niro, Steve Carell, qui sont aussi dramatiques que comiques. Ils restent des références. »

Chou ?

Dans sa vie privée qu’il souhaite la plus privée possible, il y a aussi du « Chou ? », du « Mech maaoul », du « Ana kamen », prononcés avec l'accent libanais, et nous en sommes aussi surpris que ravis. Car la femme d’Artus depuis 2023, Sarah Nasrallah est née aux Etats-Unis et « a grandi et vécu la moitié du temps au Liban où sa mère réside ». Organisatrice d’événements, croisée lors du tournage de Danse avec les stars en 2016, « elle est avec moi dans la production depuis longtemps maintenant. » Il n’en dira pas plus… Son envie, aujourd’hui, hormis des vacances, « mais malheureusement pas au Liban que je n’ai plus visité depuis 3 ans et qui me manque », est de pouvoir exporter son film dans le monde et au Liban. « On y travaille », nous assure-t-il. Et puis « que cette aventure se poursuive, que je puisse continuer à faire ce qui me plaît, choisir les bons rôles, aller vers des choses qui me touchent. Je déteste la routine, j’en ai la phobie », conclut-il. » Après avoir relayé la flamme olympique avec son partenaire à l’écran Sofian, porteur de handicap, le 13 mai dernier sur le parcours qui passait par Millau, Sète et Montpellier, et avant la tournée de son spectacle dans toute la France, parions que très vite, Artus sera l'une des personnalités préférées des Français.  « Akid… ».

Il a « désordonné » le tapis rouge du 77e festival de Cannes et lui a insufflé, avec ses acteurs « particuliers », l’émotion qui lui manquait. Ravissant durant une soirée pleine de sourires les poussières d’étoiles des stars et autres influenceuses blasées du festival. Du bonheur pur. Les joyeux acteurs d'« Un p'tit truc en plus » applaudissent Marie Colin...
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