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Anthony Samrani, co-rédacteur en chef de L'Orient-Le Jour

Direct Q&A

Risque de guerre élargie au Liban : notre co-rédacteur en chef, Anthony Samrani, a répondu à vos questions

Ce qu’il faut retenir

Le risque de guerre totale entre le Liban et Israël n'a jamais semblé aussi sérieux depuis le début des affrontements sur le front sud, le 8 octobre dernier.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a prévenu qu’une escalade sur le front sud signifierait le déclenchement d'une guerre régionale.

En début de semaine en Israël et au Liban, l’émissaire américain Amos Hochstein passait un dernier message d’avertissement : « La situation est dangereuse. »

Envoyez vos questions à l'adresse suivante : livechatolj@lorientlejour.com


11:41 heure de Beyrouth

Nous vous remercions d'avoir suivi ce Q&A ! Pour continuer à suivre notre couverture en direct des événements de la guerre à Gaza et au Liban-Sud, ça se passe par ici.

11:34 heure de Beyrouth

Et enfin, pour terminer, une question de Julien : 


Est-il raisonnable d’envisager des vacances à Chypre cet été ?


Anthony Samrani : 

Bonjour Julien,

Plus raisonnable qu’au Liban en tous cas ! 

11:33 heure de Beyrouth

Une question de Rita F., 


Comment résumeriez-vous la position des Etats-Unis, aujourd’hui, vis-à-vis d'Israël en trois phrases ?


Anthony Samrani : 

Bonjour Rita F, merci pour votre question,

En trois phrases.

Malgré tout, Joe Biden reste profondément et sentimentalement attaché à Israël.

Les Etats-Unis sont le seul pays à pouvoir peser sur Israël mais même les Etats-Unis ne sont pas en mesure de le faire plier.

A moyen terme, la relation spéciale qui unit les deux pays est en danger. 

11:30 heure de Beyrouth

On poursuit avec une question de Charbel : 


M. Samrani,

Pensez-vous qu’une offensive israélienne majeure contre le Liban entraînerait directement une régionalisation de la guerre ?


Anthony Samrani : 

Bonjour Charbel, merci pour votre question

Je pense que cela dépend de l’ampleur de l’offensive. Si Israël entreprend une invasion terrestre de grande ampleur, la régionalisation me semble inévitable. 

11:29 heure de Beyrouth

Une question de Blades :


Que pourrait faire l’armée israélienne pour porter un coup fatal au Hezbollah ?


Anthony Samrani : 

Bonjour Blades, merci pour votre question

Le Hezbollah est tout un tas de choses à la fois : une milice régionale, un parti politique, une organisation sociale, une multinationale de la drogue etc... Il semble impossible de lui porter un coup fatal par la seule option militaire. Israël peut affaiblir ses capacités militaires, détruire ses infrastructures, réduire une partie du Liban en cendres, mais rien ne prouve que cela portera un coup fatal au Hezbollah. Cela pourrait même au contraire le renforcer sur le plan politique. 

11:24 heure de Beyrouth

On continue avec Zeidan : 


Le risque existe, cela ressemble plutôt à des gesticulations mais qui peuvent déraper à tout moment. Ma question est plutôt sur la survie du Liban en tant que nation ? Est-ce qu'il n'y a pas plutôt un plus gros risque, celui de la disparition du pays au profit de milices qui piétinent allègrement les Libanais et le Liban ?


Anthony Samrani : 

Bonjour Zeidan, merci pour votre question,

Le Liban ne va pas disparaître mais il est en effet confronté à plusieurs menaces existentielles. Celle d'une guerre totale entre Israël et le Hezbollah, celle d’un effondrement de l’Etat, celle d’un divorce profond entre les communautés et à l’intérieur de celles-ci et celle d’un changement démographique de grande ampleur. Cela fait beaucoup pour un pays si fragile.

11:21 heure de Beyrouth

Une question de Sophie-Aurore : 


Pensez-vous que Chypre puisse réellement être touché par le Hezbollah (en ont-ils la capacité militaire à part quelques roquettes) ?


Anthony Samrani : 

Bonjour Sophie-Aurore, merci d’être avec nous.

Je ne suis pas un spécialiste militaire mais le Hezbollah possède des missiles de longue portée qui pourraient être en capacité de toucher Chypre. Est-ce pour autant qu’il serait prêt à les utiliser face à un membre de l’Union Européenne ? Cela me paraît tout de même peu probable. Cette menace visait surtout à faire monter les enchères. 

11:18 heure de Beyrouth

On poursuit avec une question de Christian : 


Est-ce que Netanyahu serait, à l’inverse de votre précédent constat, en train de se sacrifier politiquement pour la survie d’Israël ? Cela de par sa baisse en popularité constante (au sein de la population / sondages) et l’affaiblissement de sa coalition politico-parlementaire (Démission de Benny Gantz…) ?


Anthony Samrani : 

Bonjour Christian, merci pour votre question.

Je me trompe peut-être mais j’ai du mal à y croire. C’est un homme qui est obsédé par la survie et cela ne date pas du 7 octobre. Par contre, contrairement à ce qu’on peut lire ici ou là, je ne pense pas qu’un autre dirigeant agirait de façon radicalement différente s’il était aujourd'hui au pouvoir. Israël est tout de même dans un piège stratégique dont il semble incapable de se sortir.

11:15 heure de Beyrouth

Voici une question de Younes :


Étant donné l'hésitation actuelle des dirigeants sionistes à se lancer dans une guerre totale et la quasi-assurance que le Hezbollah n'ouvrira pas en premier un front total, la tendance pourrait-elle se retourner en faveur d'un recul des tensions ? La ligne rouge d'un conflit imminent a-t-elle déjà été franchie ?


Anthony Samrani :

Bonjour Younes, merci pour votre question,

J’ai parfois l’impression de répéter cela depuis le 7 octobre mais les prochaines semaines risquent d’être décisives. Elles peuvent aboutir à un accord comme à une confrontation totale. Il est clair que le Hezbollah n’en sera pas à l’origine, sauf grande surprise. Les Israéliens envisagent sérieusement d’élargir le front et s’y préparent. Mais la décision ne semble pas encore avoir été prise. Cela reste du 50/50 à mon avis. 

11:14 heure de Beyrouth

Une question de Omar à présent : 


Bonjour Anthony,

Ces dernières années Israël a tenu le gouvernement libanais "responsable de toutes les actions provenant du Liban”. Voici un exemple, tiré de L’OLJ.

Depuis le 7 octobre, les menaces contre l'Etat libanais ne sont plus d'actualité. Pourquoi ce silence ? Israël a-t-elle intérêt à affaiblir (encore plus) l'Etat libanais en frappant les infrastructures, les casernes militaires... ou a-t-il compris que ça ne servirait à rien de détruire l'Etat libanais ?

Merci


Anthony Samrani : 

Bonjour Omar, c’est un plaisir de vous lire.

Israël a tout de même menacé de détruire Beyrouth ! Est-ce qu’il visera les infrastructures officielles en cas de confrontation totale ? Cela dépendra de l’ampleur de celle-ci et des réponses du Hezbollah. Ce qui est certain, c’est que l’Etat hébreu ne s’interdira pas de le faire s’il considère que c’est nécessaire pour parvenir à ses objectifs. A ses yeux, l’Etat libanais est simplement un paravent du Hezbollah.

11:08 heure de Beyrouth

On continue avec une question de Sammy : 


Bonjour M. Samrani,

Comment, selon-vous, se positionne l’Iran dans cette crise ? On a lu, dans L’OLJ, qu’il y avait des discussions entre Iraniens et Américains ? Qu’est ce que Téhéran a à gagner ou à perdre dans cette séquence ?


Anthony Samrani : 

Bonjour Sammy, ravi de vous avoir avec nous aujourd’hui. Vous êtes particulièrement nombreux ce matin.

L’Iran a fait passer des messages aux Etats-Unis selon lesquels il interviendrait directement en cas de guerre totale entre Israël et le Hezbollah. La confrontation pourrait ainsi prendre la tournure d’une escalade régionale et incontrôlable.

La République islamique est dans une position très paradoxale depuis le 7 octobre. Jamais elle n’a semblé aussi forte, capable de mobiliser ses alliés au Yémen, en Irak, en Syrie, à Gaza et bien sûr au Liban. Pour le moment, cette séquence marque une grande victoire pour l’Iran qui s’est même permis d'attaquer directement Israël pour la première fois de son histoire. Mais tout cela est en même temps très fragile. Le régime iranien ne peut pas se permettre une guerre qui risquerait d’affaiblir le Hezbollah et encore moins un conflit régional dans lequel il serait engagé et dont l’enjeu pourrait devenir sa propre survie.

11:03 heure de Beyrouth

Depuis mercredi, Hassan Nasrallah ne se contente plus de menacer Israël : il a ouvertement menacé Chypre. Une position qui a de quoi surprendre et qui suscite des interrogations quant aux motifs derrière cette rhétorique belliqueuse. Yara Abi Akl vous en parle.

11:00 heure de Beyrouth

Voici une question de Marie-Claude :


Bonjour,

Pensez-vous que le Hezbollah soit vraiment prêt à des concessions pour éviter une guerre ? Des concessions, notamment, sur sa présence au Liban-Sud ?


Anthony Samrani : 

Bonjour Marie-Claude,

Il est toujours très difficile d’évaluer ce que veut ou ne veut pas le Hezbollah. Le parti a montré de nombreux signes ces dernières années d’une volonté de stabiliser le front sud et de se concentrer avant tout sur le Liban et sur son influence en Syrie, en Irak et au Yémen. A quel point le 7 octobre a-t-il perturbé cette évolution ? Est-elle tactique ou stratégique ?

Le Hezbollah semble ouvert à un compromis à la frontière. Mais il faudra qu’il puisse le vendre comme une victoire à son public, donc il ne fera probablement pas de concessions majeures, ou en tous cas pas de façon officielle. Il sera également beaucoup plus apte à passer un accord si le Hamas est encore “vivant à Gaza” et que “l’axe de la Résistance” a ainsi obtenu une victoire stratégique. Enfin, il cherchera probablement à garder l’option de l’ouverture du front ouverte, en cas de guerre israélo-iranienne. 

10:57 heure de Beyrouth

Les tensions qui opposent l’armée israélienne au Premier ministre Benjamin Netanyahu ne datent pas de la guerre à Gaza. Davantage feutrés par le passé, ces différends semblent cependant avoir été intentionnellement dévoilés au grand jour par le chef de l’exécutif. Quand Netanyahu blâme officiellement l’armée pour servir ses intérêts politiques, c'est un éclairage de Noura Doukhi.

10:54 heure de Beyrouth

Voici une question de Nadim :


M. Samrani,

Pensez-vous vraiment que Netanyahu est prêt à tout, y compris le risque d’une guerre régionale, pour se sauver lui-même ?


Anthony Samrani  :

Bonjour Nadim,

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu est certainement prêt à tout pour rester au pouvoir mais ce n’est pas non plus un va-t-en-guerre. C’est un homme pour qui tout est évalué à l’aune de sa survie politique. Est-ce que la guerre est un atout ou un risque pour sa survie ? C’est la question principale qu’il ne semble pas encore avoir tranché. 

10:53 heure de Beyrouth

Après le 7 octobre, la réaction israélienne a suscité des interrogations quant à son manque de préparation. Alors qu’une trêve promettant de libérer les otages encore à Gaza semble s’éloigner à nouveau, un document remet en lumière le manque de réactivité de l’État hébreu. Laure-Maïssa Farjallah vous en parle : Ce qu’Israël savait sur l'attaque du 7 octobre.

10:48 heure de Beyrouth

On continue avec une question de Nour : 


Bonjour M. Samrani,

Les Israéliens auraient-ils vraiment quelque chose à gagner d’une guerre contre le Hezbollah, étant donné l’ampleur que pourrait prendre la réponse du Hezbollah ?


Anthony Samrani : 

Bonjour Nour, merci pour votre question, elle est essentielle.

Il faut bien comprendre que pour les Israéliens il y a un avant et un après 7 octobre. Ils sont persuadés que l’attaque du Hamas aurait pu être perpétrée depuis le Liban avec des conséquences encore plus graves.

Ils veulent absolument changer le statu-quo, c'est-à-dire repousser le Hezbollah le plus loin possible de leur frontière.

La guerre qui les oppose à la milice chiite depuis neuf mois leur permet d’éliminer de nombreux combattants (350 entre le Liban et la Syrie) et de détruire certaines infrastructures mais cela ne suffit pas à faire reculer le Hezbollah.

Une guerre totale viserait à répondre à cet objectif mais elle poserait en même temps de nombreux défis en raison de la force de frappe du Hezbollah, du feu rouge américain, et de l'absence de stratégie claire. Elle serait très coûteuse pour les Israéliens sans avoir la certitude de pouvoir imposer une nouvelle réalité à court et moyen terme. Pourquoi sont-ils tout de même tentés ? Parce qu’il considère que cette guerre est inévitable à terme, d’autant plus si l’Iran obtient la bombe nucléaire, et qu’il est préférable de la faire maintenant. 

10:45 heure de Beyrouth

Pour revenir plus en profondeur sur le discours de Hassan Nasrallah de cette semaine, le plus virulent qu'il ait prononcé depuis le début de la guerre à Gaza, nous vous proposons la lecture de Mounir Rabih : Pour Nasrallah, déclarer la guerre afin de... l’éviter.

10:42 heure de Beyrouth

Pour rappel, vous pouvez envoyer vos questions par mail à l'adresse suivante : livechatolj@lorientlejour.com

10:39 heure de Beyrouth

On continue avec une question de Claude


Le chef du Hezbollah semble engager, explicitement, le pays tout entier sur un terrain dangereux. Sait-il simplement que Chypre, partie intégrante de l'Union Européenne, est protégée par une politique de sécurité et de défense commune et donc signataire d'un traité de non-agression ?


Anthony Samrani : 

Bonjour Claude, merci pour votre question

Le dernier discours de Hassan Nasrallah est le plus virulent qu’il ait pu tenir depuis le 7 octobre dernier. Il est en effet allé jusqu’à menacer Chypre, membre de l’Union européenne, et avec qui le Liban entretient des liens étroits.

A l’instar de ses déclarations qui avaient précédé l’accord sur la frontière maritime, le Hezbollah veut faire monter les enchères afin de dissuader Israël et ses alliés d’intervenir et d’être en position de force tant vis-à-vis de son public que lors des négociations. Ce jeu est toutefois extrêmement dangereux.

Il y a quelques mois, le Hezbollah était sur la défensive. Il enchaînait les pertes et voyait dans le même temps Israël réduire Gaza en cendres sans pouvoir rien y faire. Il avait bien du mal à justifier l’ouverture de son “front de soutien” à Gaza le 8 octobre dernier.

Depuis quelques semaines, la donne a changé. Isräel est dans une impasse à Gaza, le Hamas est loin d’être détruit et le Hezbollah se sent à nouveau pousser des ailes. Il vit un moment d’hubris qui aura dans tous les cas, guerre totale ou non, d’importantes conséquences sur le Liban. 

10:36 heure de Beyrouth

A ce sujet, Jeanine Jalkh s'interroge dans son papier du jour sur les raisons pour lesquelles Israël hésite encore à lancer une opération de grande ampleur au Liban. Elle en évoque cinq.

10:31 heure de Beyrouth

On débute par une question de Guy :


Pourquoi parlez-vous de "guerre totale entre le Liban et l’Etat hébreu" ? Vous savez très bien que le Hezbollah ce n'est pas "le Liban". Que je sache, l'État libanais - ou ce qui y ressemble officiellement - n'est pas partie prenante à cette guerre. D'ailleurs, l'armée libanaise n'y prend pas part. La précision n'est pas dialectique. Elle a toute son importance.


Anthony Samrani : 


Bonjour Guy, merci pour votre question.

Vous avez raison, c’est une facilité de langage. Il faudrait plutôt parler de guerre totale entre Israël et le Hezbollah, dont le principal théâtre serait le Liban. En cas de confrontation totale, il n’est toutefois pas certain que l’armée se tienne complètement à l’écart ni que l’Etat libanais ne se tienne pas comme un seul homme derrière le Hezbollah.

10:28 heure de Beyrouth

On vous propose par ailleurs la (re)lecture de l'édito de notre co-rédacteur en chef Elie Fayad, Plus arrogant est le Hezbollah, plus passif est le Liban.

10:26 heure de Beyrouth

Bonjour,

Notre corédacteur en chef, Anthony Samrani, est prêt pour vos questions.

Pour rappel, vous pouvez les envoyer par mail à l'adresse suivante : livechatolj@lorientlejour.com

12:38 heure de Beyrouth

Bonjour,

Vendredi 21 juin à 10h30, heure de Beyrouth, notre co-rédacteur en chef, Anthony Samrani, répondra ici à toutes vos questions sur le risque d'une guerre élargie au Liban, dans le contexte de tensions croissantes à la frontière sud.

Vous pouvez d’ores et déjà les envoyer à l’adresse suivante : livechatolj@lorientlejour.com

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