Une manifestation pour la libération des otages israéliens enlevés le 7 octobre par le Hamas, à Tel Aviv, le 15 juin 2024. Photo AFP / JACK GUEZ
« Les otages ont besoin de nous ! » a lancé mercredi Meirav Leshem Gonen, mère d'une otage israélienne, lors d'une audition à l'ONU d'une commission d'enquête accusant Israël de crimes contre l'humanité et le Hamas de crimes de guerre.
Sa fille, Romi, 23 ans, a été kidnappée alors qu'elle prenait part à la rave-party Tribe of Nova, attaquée le 7 octobre par les commandos du Hamas.
« Les jeunes filles de vingt-trois ans ne devraient pas être prises en otage. Personne ne devrait l'être ! » a déclaré sa mère. « Je crois que nous pouvons faire plus pour eux. Nous pouvons faire mieux pour eux. Les otages ont besoin de nous ! Le monde en a besoin ! S'il vous plaît, aidez-moi à embrasser à nouveau ma fille », a-t-elle demandé. Elle a appelé la communauté internationale à être « du même côté, celui qui lutte contre les prises d'otages » : « J'espère que ma Romi croit toujours au monde libre, croit toujours en nous, et croit toujours qu'ensemble, nous mettrons fin au cauchemar dans lequel elle se trouve ». Elle a également accusé la commission de l'ONU de ne pas avoir pris suffisamment en compte dans son rapport, publié le 12 juin, les violences sexuelles commises « le jour de l'attaque et pendant la captivité » des otages.
« Je me tiens devant vous aujourd'hui non seulement en tant que mère, mais aussi en tant que porte-parole des femmes qui ont enduré des souffrances inimaginables et dont la douleur n'est pas reconnue », a affirmé Meirav Leshem Gonen. « Lorsque le corps des femmes est utilisé comme un outil politique, lorsque leur dignité est mise de côté parce qu'elles ne sont pas du +bon côté+, c'est une honte pour nous tous », a-t-elle dit.
Dans son rapport, la commission d'enquête de l'ONU affirme qu'Israël est responsable de crimes contre l'humanité depuis la guerre à Gaza, et elle accuse aussi les autorités israéliennes et les groupes armés palestiniens d'être responsables de crimes de guerre depuis le 7 octobre.
Israël a accusé la commission d'enquête de proférer « de fausses accusations et des calomnies » à l'encontre de son armée, selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l'armée israélienne.
En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive sur la bande de Gaza, ayant fait jusqu'à présent 37.396 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza.
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