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Société - Microtrottoir

Ce que les habitants d'Achrafieh pensent de la situation politique en France

À Achrafieh et Gemmayzé, les passants interrogés ont dénoncé, de manière presque unanime, la dissolution de l'Assemblée nationale par le président français Emmanuel Macron. 

Ce que les habitants d'Achrafieh pensent de la situation politique en France

Le président français Emmanuel Macron (d.) s–entretienant avec son Premier ministre sortant Gabriel Attal lors d'une cérémonie marquant le 84e anniversaire de l'appel à la résistance à la Seconde Guerre mondiale lancé par le général français Charles de Gaulle le 18 juin 1940, au mémorial du Mont-Valérien à Suresnes, en région parisienne, le 18 juin 2024. Photo Ludovic Marin/AFP

Si le Rassemblement national (RN, extrême droite) a obtenu 31,4 % des voix en France lors des élections européennes le 9 juin, conduisant le soir-même à la dissolution surprise de l’Assemblée nationale par le président français Emmanuel Macron, les électeurs français au Liban avaient, eux, soutenu avec 33 % des votes La France insoumise (LFI, extrême gauche), selon les résultats publiés le lendemain par le consulat français à Beyrouth, contre 16,31 % pour le RN. Seuls 2 591 électeurs sur les 18 877 inscrits à l’ambassade de France au Liban avaient toutefois effectué le déplacement. 

Alors que la scène politique est depuis en pleine ébullition, le choix de la dissolution entraînant de facto la tenue d’élections législatives anticipées planifiées les 30 juin et 7 juillet prochain, L’Orient-Le Jour s’est promené dans les rues d’Achrafieh et de Gemmayzé, deux quartiers de la capitale comptant de nombreux francophones, afin d’interroger les passants sur cette séquence historique en France.

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« La haine de Macron »

Commentant la popularité du RN, Anthony* a estimé que « les Français ont été poussés vers cette décision », tout en s’interrogeant sur les raisons. Les Français sont « déracinés de leurs origines et leur culture » en raison de la pluralité de l’immigration, suppute-t-il. Gérant d’un magasin d’armement, Samir* voit plutôt dans le RN l’opportunité d’un changement nécessaire, tandis que Nour* s’inquiète pour ses proches en France, ne voulant pas « de la rigidité des extrêmes ». À l’instar de Nour*, Sara* craint également des complications dans l’obtention des visas et des permis de résidence et de travail si le RN arrivait au pouvoir.

Si les avis divergent, les Libanais interrogés ont en tout cas dénoncé, de manière presque unanime, cette dissolution. Anthony l’a ainsi trouvé « très hâtive », alors que les Jeux olympiques à Paris sont prévus fin juillet, tandis que Sara pense que le président français cherche à laisser l’extrême-droite gouverner pour que les électeurs se repentent ensuite, soit avant l’élection présidentielle de 2027. 

Marie-Line* estime, elle, qu’Emmanuel Macron a « détruit la France », mais que l’extrême droite « ne représente pas les Français ». Pour elle, il est crucial de se mobiliser pour « la justice sociale et la liberté ». Sara conclut que « la haine de Macron » a fait oublier aux Français la nature de l’extrême droite et qu’un vote pour le RN serait une « bêtise » aux conséquences économiques, sociales et culturelles graves.

Politique extérieure

Enfin, sur la politique de la France au Liban, les passants interrogés se sont plutôt montrés confiants ou indifférents quant à la future majorité à l’Assemblée. Anthony est certain que le RN apportera fiabilité et confiance, estimant que ce parti est plus enclin à s’occuper des affaires libanaises.

Samir partage cet avis, rappelant la visite de Marine Le Pen au Liban en février 2017, qu’il voit comme un signe d’intérêt réel. Il ajoute que, malgré les visites d’Emmanuel Macron et de Jean-Yves Le Drian – ancien ministre français des Affaires étrangères et actuel envoyé personnel pour le Liban du président –, « la situation reste stagnante », espérant que le RN apportera des changements.

En revanche, Sara pense que peu importe les résultats, cela ne changera pas grand-chose au Liban. Elle affirme que les Libanais sont « habitués à cette situation depuis trente ans » et que la politique extérieure, notamment concernant la question palestinienne, restera la même, « qu’elle soit menée par la droite ou la gauche ».

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commentaires (1)

Bizarre , cet article tendancieux ne mentionne pas la popularité consistante dont jouit M~elenchon auprès de la jeunesse libanaise !

Chucri Abboud

01 h 08, le 27 juin 2024

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Commentaires (1)

  • Bizarre , cet article tendancieux ne mentionne pas la popularité consistante dont jouit M~elenchon auprès de la jeunesse libanaise !

    Chucri Abboud

    01 h 08, le 27 juin 2024

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