Depuis l'élimination mardi soir par Israël de Taleb Abdallah, l'un des principaux chefs du Hezbollah, les frappes lancées par le parti chiite contre des positions israéliennes s'enchaînent... et ne se ressemblent pas. En 48 heures d'escalade, le parti de Hassan Nasrallah a ainsi revendiqué pèle-mêle des frappes contre un site industriel lié à l'armée israélienne, des attaques simultanées à l'aide d'escadrons de drones et de tirs de missiles ou encore des tirs sur des positions situées à proximité du lac de Tibériade, à une vingtaine de kilomètres de la frontière.
Après la nuit de mardi à mercredi, le Hezbollah a annoncé un nombre record d'opérations menées en 24 heures. L'on a ainsi dénombré pas moins de 19 communiqués du parti revendiquant différentes attaques. Si, tout au long de la journée de mercredi, les sites israéliens visés par le Hezbollah étaient ceux qui sont régulièrement attaqués et se trouvent très proches de la ligne bleue, notamment les positions de Hanita, Roueissat el-Alam, Birket Richa, Zar'it ou Ramiya, d'autres frappes sortant de l'ordinaire sont rapidement venues s'ajouter à la liste.
Il s'agissait notamment de celles menées dans la matinée, à chaque fois au moyen de « dizaines de missiles Katioucha et d'obus d'artillerie », sur le quartier général du « corps nord », situé dans la base de Aïn Zeitim et le quartier général de la réserve de cette même unité, situé à Amiad. Cette dernière position est proche du lac de Tibériade, dans le nord d'Israël, à environ 18 kilomètres en ligne droite de la frontière. Le Hezbollah a également revendiqué une frappe contre Meron, où se trouve l'une des bases de contrôle aérien de l'armée.
Plus rare encore, le Hezbollah a revendiqué une attaque à l'aide de « missiles guidés » contre une usine militaire « spécialisée dans le blindage et la protection des véhicules de l'armée ennemie », située dans la localité de Sasa, qui fait face au village libanais de Rmeich (caza de Bint Jbeil). L'armée israélienne a confirmé qu'une usine de cette localité a été touchée par un missile antichar. Le parti chiite n'a visé que très occasionnellement des infrastructures industrielles.
Frappes simultanées
En outre, l'une des opérations du Hezbollah a consisté en l'utilisation d'un missile sol-air pour repousser un avion de chasse israélien qui a, selon le Hezbollah, battu en retraite. C'est la deuxième fois qu'une telle technique est revendiquée par le parti. La première de ces opérations avait eu lieu peu après que le chef du Hezbollah avait promis des « surprises » sur le terrain à Israël.
Jeudi, la liste des frappes revendiquées par le parti chiite en riposte à la mort de Taleb Abdallah s'est encore allongée. Après une matinée relativement calme, le parti a notamment revendiqué des attaques simultanées, qu'il a incluses dans un même communiqué, contre « six » casernes et sites militaires israéliens : la caserne al-Zaoura, la caserne Kilaa, la caserne Yoav, la base Katsavia, la base de Nafah, et le bataillon du Sahel à Beit Hillel. Une attaque simultanée a été lancée, selon le parti, à l'aide de plusieurs escadrons de drones d'assaut, contre la base de Dado (siège du commandement de la région nord), la base de Mishar (siège de la principale unité de renseignements de la région nord chargée des missions d'assassinat) et la caserne de Katsavia (siège de la septième brigade blindée de la 210e division du Golan). Ces deux dernières positions ont été frappées à deux reprises, a affirmé le Hezbollah.
Israël n'a annoncé aucune perte dans ces différentes attaques au cours des dernières 48 heures, à l'exception d'incendies qui se sont déclarés en plusieurs points le long de la frontière en raison des tirs de roquettes et des missiles intercepteurs du Dôme de fer.
Tu me tire je te tire la barbichette...
13 h 57, le 14 juin 2024