Un adolescent condamné à 20 ans de réclusion pour le meurtre d'une fillette

Un adolescent de 16 ans a été condamné mercredi à 20 ans de réclusion criminelle, la peine maximale, rarement infligée à cet âge, pour le meurtre d'une fillette de cinq ans, en avril 2023 à Rambervillers, dans le nord-est de la France.

Le mis en cause, dont un expert a comparé la personnalité "inquiétante" à celle d'un tueur en série, a également été condamné à 20 ans de suivi socio-judiciaire, à l'issue de sa peine, là encore la durée maximale autorisée pour un mineur. Cette peine est conforme aux réquisitions du parquet.

"C'est un enfant (...) que l'on vient de condamner", a réagi l'un des avocats de la défense, Johann Saint-Dizier, annonçant qu'il allait étudier "les voies de recours". Sa consoeur, Elise Lemelle, a précisé que le tribunal avait écarté l'altération du discernement. 

L'adolescent a reconnu avoir voulu tuer la fillette, qu'il avait attirée dans l'appartement de sa mère au prétexte de lui montrer un chaton. Il a aussi avoué, selon un des avocats de la partie civile, Me David Collot, "qu'il se serait vraisemblablement masturbé après avoir commis le meurtre".  Le corps de l'enfant avait été retrouvé dans un sac poubelle, dénudé, moins d'une heure après le signalement de sa disparition.  Les parents de la victime "sont satisfaits", a affirmé leur avocat, Me Stéphane Giuranna, soulignant que la peine infligée est "rarissime". C'est un "gamin", mais "d'un autre côté, vous savez que ce n'est même pas suffisant parce que quand il va sortir, il va recommencer", a-t-il ajouté, se disant "triste" après la procès, tenu à huis clos.

Malgré son jeune âge, le mis en cause avait déjà été condamné en mars pour viol et agressions sexuelles sur deux garçons de 11 et 12 ans, et est visé par une plainte pour viol dans un autre dossier. Des faits tous commis en février 2022. Les expertises psychiatriques, au centre des débats avant les plaidoiries, sont "catastrophiques", selon Me Giuranna. "Tous disent de manière unanime qu'il est pervers, sadique, qu'il recommencera".  "Je pense que personne n'a gagné, personne n'a perdu (...) et ça ne résout pas les problèmes qui se posent pour l'avenir", a complété son confrère David Collot.

L'adolescent a 10 jours pour faire appel.