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Le président du Parlement, Nabih Berry, à Aïn el-Tiné, le 24 mai 2024. Photo tirée du compte Flickr du Parlement
Le président du Parlement, Nabih Berry, a de nouveau déclaré mardi qu’il ne voyait « aucune raison justifiant le refus de certains du dialogue ou des consultations, surtout que ce refus prolonge la crise présidentielle ». Ces propos interviennent à l’heure où le député en chef conditionne la convocation d’un conclave pour élire le prochain président de la République à la tenue, au préalable, d’un dialogue ou de consultations entre les factions politiques. Pour sa part, l’opposition persiste dans son refus, considérant que Nabih Berry n’a pas le droit de conditionner la convocation d’une séance électorale ni de présider lui-même un dialogue, soutenant lui-même (avec le camp du Hezbollah) un candidat précis (le chef des Marada, Sleiman Frangié) et ne pouvant donc plus jouer le rôle d’arbitre.Dans une interview accordée au quotidien al-Joumhouriya, le président du Parlement a rappelé l’initiative qu’il a lancée l’année dernière et qui prévoit « des consultations entre les blocs politiques durant une durée maximale d’une semaine ». « Bien sûr, nous pourrions nous mettre d’accord en un seul jour, que ce soit sur un candidat si possible, ou sinon sur deux ou trois noms, a-t-il précisé. Nous irons alors au Parlement pour des séances successives avec des tours successifs. » Selon Nabih Berry, la tenue d’un dialogue en amont permet d’obtenir des blocs parlementaires un engagement à ne pas provoquer un défaut de quorum (86 sur 128 députés) pour empêcher la tenue de l’élection. Pourtant, c’est bien le tandem Amal-Hezbollah qui a torpillé les 13 séances électorales convoquées jusque-là en se retirant, avec leurs alliés, de l’hémicycle. Une pratique que certains considèrent comme étant anticonstitutionnelle. « Nous pourrions nous mettre d’accord lors des consultations sur un ou plusieurs candidats, et dès qu’un accord politique réel sur le quorum est atteint, nous irons au Parlement et élirons un président de la République parmi eux », a insisté M. Berry. Dans un autre entretien, accordé cette fois-ci au quotidien pro-Hezbollah al-Akhbar, M. Berry a détaillé sa vision des choses : « Je n’accepterai pas qu’une séance ait plus de quatre tours de vote. Si la séance se termine sans qu’un président ne soit élu, j’en clorai le procès-verbal et je convoquerai à une autre séance à une date ultérieure. »Dans un premier temps, le maître du perchoir avait pourtant affirmé qu’il comptait convoquer, après un hypothétique dialogue, une seule séance électorale où les tours se succéderont jusqu’à l’élection d’un président de la République avec 65 voix. « Il faut clore le procès-verbal afin de permettre au Parlement de continuer son travail législatif », a-t-il justifié, quand bien même de nombreux constitutionnalistes affirment que la Chambre (actuellement un collège électoral) n’a pas le droit de légiférer avant de remplir son devoir constitutionnel en élisant un président. « En tout cas, ajoute M. Berry, je n’exclus absolument pas que nous puissions clore l’affaire en une seule session s’il y a un accord. »
Marthe, Marthe...
Mais de l’autre côté de l’échiquier, on ne veut rien entendre. C’est notamment le cas de Samir Geagea, chef des Forces libanaises, qui a répondu à Nabih Berry, via une publication sur son compte X, en recourant à l’Évangile. « Marthe, Marthe... tu te suggères chaque jour de nombreuses choses, de divers sujets et de multiples propositions, et tu te fatigues toi-même ainsi que le peuple libanais. Surtout que toutes ces propositions n’ont rien à voir avec le sujet principal », a-t-il écrit, s’adressant à Nabih Berry. « Marthe, Marthe, une seule chose est nécessaire : convoquer une séance électorale avec des tours successifs jusqu’à l’élection d’un président de la République, a-t-il ajouté. Marthe, Marthe, si tu insistes tellement sur le dialogue, quand bien même beaucoup de tes alliés ne
seraient pas connus comme des gens de dialogue, nos maisons sont toutes ouvertes et nos représentants peuvent rencontrer les vôtres tous les jours et à tout moment. Nous sommes prêts pour toute consultation comme celle-ci devrait l’être avant toute séance électorale. » La veille, les députés de l’opposition s’étaient entretenus avec Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre, qui s’éloigne du Hezbollah au profit d’un repositionnement centriste. M. Bassil mène une tournée pour trouver une issue au dossier présidentiel, plus d’un an et demi après la fin du mandat de son beau-père, Michel Aoun. Pour ce faire, il semble vouloir pousser le camp anti-Hezbollah à faire un pas dans la direction de Nabih Berry. Un pari perdu, à en croire le communiqué publié par ces élus. « Depuis le début de l’échéance présidentielle, les députés des forces d’opposition ont misé sur les mécanismes constitutionnels » pour élire un président, peut-on lire dans le texte. « Les députés de l’opposition réitèrent leur ouverture, passée et future, aux consultations limitées dans le temps comme celles qui ont lieu actuellement, sans consacrer de nouvelles coutumes contraires aux principes constitutionnels, et sans être conditionnées de quelque manière que ce soit, notamment en ce qui concerne l’imposition d’un candidat spécifique, afin que l’autre camp soit convaincu d’ouvrir les portes du Parlement pour une séance électorale. » Malgré cette position, Gebran Bassil continue sa tournée. Mardi, il s’est entretenu avec l’allié tripolitain du Hezbollah, le député Fayçal Karamé, ainsi qu’avec les députés représentant la contestation populaire, mais aussi Farid el-Khazen, député du Kesrouan et allié de Sleiman Frangié. Ce dernier, dont les relations deviennent de plus en plus compliquées avec le CPL, ne semble pas avoir souhaité accueillir Gebran Bassil lui-même.
Berri veut sûrement valider le poste de finances à travers le soit disant pourparler . La mafia ne cède pas ce qu’elle estime !!
15 h 50, le 13 juin 2024