Des milliers de manifestants contre Pachinian

Des milliers de manifestants se sont rassemblés devant le parlement arménien lundi pour demander la destitution du Premier ministre Nikol Pachinian après sa décision de céder quatre villages à l'ennemi juré, l'Azerbaïdjan. 

Les manifestations ont commencé en avril, lorsque le gouvernement arménien a accepté de restituer à l'Azerbaïdjan quatre villages frontaliers de la région de Tavouch, saisis dans les années 1990.

M. Pachinian n'a pas modifié sa position malgré l'opposition publique du charismatique archevêque de la région de Tavouch, Bagrat Galstanian.

Les rivaux du Caucase se sont livré deux guerres pour le contrôle de la région du Haut-Karabakh, que l'Azerbaïdjan a reprise l'année dernière aux séparatistes arméniens qui avaient gouverné l'enclave pendant trois décennies.

Des centaines de personnes avaient passé la nuit à veiller sous une pluie battante après l'appel lancé dimanche par M. Galstanian à quatre jours de manifestations contre M. Pachinian.

Les manifestants demandent au Parlement, où le parti de M. Pachinian et ses alliés détiennent une majorité écrasante, de lancer une procédure de destitution à l'encontre du Premier ministre.

Un journaliste de l'AFP a fait état d'une forte présence policière dans la zone, où les manifestants campent dans des tentes.

"Notre seul levier est la pression sur les autorités", a déclaré M. Galstanian à la foule. Et "nous devons l'accroître pour atteindre nos objectifs".

Il a appelé les manifestants à se rassembler en grand nombre mercredi, dernier des quatre jours de protestation qui, selon lui, "sera un jour décisif". 

Lundi, les législateurs du parti de M. Pachinian ont rejeté la demande de M. Galstanian de tenir une session extraordinaire pour voter sur sa destitution. 

M. Galstanian a temporairement renoncé à ses fonctions religieuses pour tenter de défier M. Pachinian, mais n'a pas le droit d'exercer ses fonctions en vertu de la loi arménienne, car il possède une double nationalité, à savoir un passeport canadien. 

Sa campagne a peu de chances d'aboutir car l'opposition ne dispose pas de suffisamment de sièges au Parlement pour lancer la procédure de destitution et devrait disposer de la majorité si elle devait être votée.

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