Le patriarche maronite Béchara al-Raï s'est interrogé lundi sur les « motivations » du vide présidentiel au Liban, d'autant plus que le Liban-Sud est « menacé par la guerre ». Il s'exprimait lors de l'ouverture du synode de l'Église maronite organisée au siège patriarcal, à Bkerké (Keserouan), un conseil habituellement convoqué pour décider de questions doctrinales ou administratives, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
« Nous ne pouvons que regarder la réalité libanaise sans président depuis un an et demi, comme si rien ne s'était passé », a déclaré Mgr Raï. « Depuis la fin du mandat du président précédent (Michel Aoun, parti fin octobre 2022), quelles ont été les (objectifs) de ce vide souhaité, alors que le Liban-Sud se trouve dans un état de guerre (...). Les maisons sont démolies, des incendies ravagent les vergers et les terres cultivées, les morts tombent, les gens sont déplacés », a-t-il ajouté. « Quels sont les motifs cachés pour ne pas élire un président de la République ? », a-t-il lancé.
Le Liban est sans chef d'État depuis la fin du mandat de six ans de Michel Aoun le 31 octobre 2022. À ce jour, le Parlement a tenté à 12 reprises d'élire un nouveau président, sans succès, la dernière tentative remontant à près d'un an. Un candidat à la présidence, une fonction attribuée à un chrétien maronite selon la Constitution, doit obtenir la majorité des deux tiers des voix des 128 membres du Parlement libanais pour être considéré comme élu au premier tour. Toutefois, lors des tours de scrutin suivants, un candidat n'a besoin que d'une majorité simple pour être élu. Depuis le lendemain de la guerre de Gaza qui a éclaté le 7 octobre 2023, le Hezbollah et l'armée israélienne échangent quotidiennement des tirs à la frontière entre le Liban-Sud et le nord d'Israël.
Samedi, le chef du parti chrétien Kataëb Samy Gemayel, avait accusé le Hezbollah de « bloquer » l’élection présidentielle. « Pourquoi n'avons-nous toujours pas pu élire un chef de l’État, pourquoi le Liban a-t-il été entraîné dans la guerre? », avait-il notamment insisté.
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