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Monde - Dissolution en France

Début d'une campagne éclair, l'extrême droite en position de force

Les premières estimations ont confirmé une nette progression des droites nationalistes et radicales, et un revers cuisant pour les dirigeants des deux premières puissances de l'UE, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron, qui a annoncé une dissolution de l'Assemblée française.

Le président du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN) Jordan Bardella s'adresse aux militants après l'annonce des premiers résultats lors d'une soirée de rassemblement du parti RN le dernier jour de l'élection du Parlement européen, au Pavillon Chesnaie du Roy à Paris, le 9 juin 2024. Photo AFP / Julien DE ROSA

Une campagne éclair a débuté lundi en France après la décison choc d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée et de convoquer des législatives fin juin, un coup de poker présidentiel qui place l'extrême droite en position de force et plonge le pays dans l'incertitude.

A la surprise générale, Emmanuel Macron a dégainé dimanche soir cette arme constitutionnelle rarement utilisée en France après le triomphe aux européennes du Rassemblement national (RN, extrême droite), qui a recueilli deux fois plus de suffrages que le parti présidentiel Renaissance (31,36% contre 14,60%).

« J'ai confiance en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures », a affirmé lundi sur X le chef de l'Etat, confronté à une nouvelle crise et déjà affaibli dans les sondages.

Trois semaines de campagne se sont ouvertes lundi avant le premier tour des législatives le 30 juin puis le second le 7 juillet et la France pourrait donc avoir un nouveau gouvernement au moment d'accueillir les Jeux Olympiques de Paris (26 juillet - 11 août). Ces élections « ne vont pas perturber les JO » de Paris, a affirmé lundi le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach. Le Kremlin a, lui, dit « suivre avec attention » la montée de l'extrême droite en France et en Europe.

 « Mobilisation »

Alors que la gauche tente de surmonter ses divisions, le RN n'a jamais été aussi proche du pouvoir et a lancé sa campagne sans attendre. Son jeune dirigeant Jordan Bardella (28 ans), qui a mené avec succès la liste aux européennes, postule d'ores et déjà aux fonctions de Premier ministre en cas de victoire aux législatives.

Le RN est « prêt à exercer le pouvoir », avait affirmé dès dimanche Marine Le Pen, qui a perdu au second tour des deux dernières présidentielles face à Emmanuel Macron. Une victoire du RN conduirait à une « cohabitation » entre un président et un Premier ministre de bords opposés, une situation institutionnelle testée à deux reprises sous la Ve République.

Surpris par la dissolution, le camp présidentiel, privé de majorité absolue depuis la réélection d'Emmanuel Macron en 2022, tente, lui, de se mettre en ordre de bataille.

Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères et patron du parti Renaissance, a lancé un appel à « la mobilisation de toutes les forces républicaines ». Les députés sortants issus « du champ républicain » pourront ainsi « bénéficier de notre investiture s'ils sont en accord avec le projet présenté », a-t-il annoncé. Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a estimé que les élections auraient « les conséquences les plus lourdes de l'histoire de la Ve République ». Lundi, la Bourse de Paris a ouvert en chute de 2,37%.

 « Inéluctable »

Le climat ne semble toutefois pas favorable à la majorité, selon les observateurs. « Il y a une très forte volonté de la part des Français de sanctionner le président de la République », souligne ainsi la sondeuse Céline Bracq.

Avec la dissolution, « le président a pris les devants de quelque chose qui paraissait à chacun inéluctable », veut croire un membre du gouvernement mais « il y avait un autre chemin », a estimé lundi la présidente sortante de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, quatrième personnage de l'Etat.

Poursuivant les commémorations liées à la Deuxième Guerre mondiale, Emmanuel Macron doit se rendre lundi à Tulle et Oradour-sur-Glane (centre), théâtre d'un massacre commis par les nazis en 1944, et a promis de s'exprimer cette semaine pour dire « l'orientation » qu'il croit « juste pour la nation ».

A gauche, les tractations risquent d'être ardues entre des partis qui avaient formé une coalition aux législatives de 2022 mais qui se sont divisés pendant la campagne des européennes par des coups de boutoirs entre le Parti socialiste et La France insoumise (LFI, gauche radicale), notamment autour de la guerre à Gaza.

Les responsables de LFI ont envoyé une « proposition de rencontre » lundi après-midi aux partis socialiste, communiste et Vert pour « travailler à l'unité et à la clarté », a assuré le coordinateur de LFI Manuel Bompard. En attendant, le temps est suspendu à l'Assemblée nationale, où les députés examinaient un projet de loi sur la fin de vie. « Tout le programme est annulé. C'est un peu le coup de massue. Personne n'avait vu le coup venir », glisse une source parlementaire

Une campagne éclair a débuté lundi en France après la décison choc d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée et de convoquer des législatives fin juin, un coup de poker présidentiel qui place l'extrême droite en position de force et plonge le pays dans l'incertitude.A la surprise générale, Emmanuel Macron a dégainé dimanche soir cette arme constitutionnelle...
commentaires (5)

Les macronistes sont comme nos Aounistes, ils ont tout foutu en l'air et jouent aux vierges effarouchées! Quand ils gagnent ils faut l'accepter, quand ils perdent ils descendent dans les rues cassent et bloquent tout et s'indignent de leur défaite. Du coup il se comporte comme des Nazis et accusent les autres d’extrême droite. Pareille chez nous, la clique Aoun arrive au pouvoir se corromps, ne foutent rien, détruisent les institutions du pays, etc... Alors qu'ils ont la majorité au gouvernement et au parlement, ils accusent l'opposition de ne les avoir pas laissé travailler. C'est culotté!

Pierre Christo Hadjigeorgiou

10 h 14, le 12 juin 2024

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Commentaires (5)

  • Les macronistes sont comme nos Aounistes, ils ont tout foutu en l'air et jouent aux vierges effarouchées! Quand ils gagnent ils faut l'accepter, quand ils perdent ils descendent dans les rues cassent et bloquent tout et s'indignent de leur défaite. Du coup il se comporte comme des Nazis et accusent les autres d’extrême droite. Pareille chez nous, la clique Aoun arrive au pouvoir se corromps, ne foutent rien, détruisent les institutions du pays, etc... Alors qu'ils ont la majorité au gouvernement et au parlement, ils accusent l'opposition de ne les avoir pas laissé travailler. C'est culotté!

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    10 h 14, le 12 juin 2024

  • Macron aime jouer avec le sort des peuples. Il n’est pas à son premier essai. Il joue son va-tout, sachant qu’il ne peut plus se représenter et tente un dernier coup de poker pour secouer les français afin de les sortir de leur torpeur. Il l’a fait au Liban mais ça ne lui a pas réussi. Il s’essaie maintenant avec plus de 60 millions de têtes de pipe et entend les punir pour leur choix désastreux quitte à se faire griller politiquement, mais ça reste le cadet de ses soucis.

    Sissi zayyat

    11 h 27, le 11 juin 2024

  • Enfin une lueur d'espoir de retrouver la France en tant que nation et non noyée dans la bureaucratie de Van der machin !

    Vero M

    10 h 42, le 10 juin 2024

  • « Défendre les frontières contre l'immigration illégale, protéger l'économie réelle, lutter contre la concurrence déloyale »: le programme de Georgia Meloni résume parfaitement l’attente des citoyens européens, las des atteintes à la souveraineté nationale de la bureaucratie européenne. Dans certains domaines, les pays européens ont moins d’autonomie que les Etats d’Amérique. La vague souverainiste (qui a pris le visage se l’extrême-droite) s’avère parfaitement logique.

    Yves Prevost

    08 h 00, le 10 juin 2024

  • "… en qui en elle une partenaire fréquentable …" - Je n’ai pas compris, j’étais nul en français moderne…

    Gros Gnon

    06 h 29, le 10 juin 2024

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