Samy Gemayel appelle le Hezbollah à cesser le combat et à déposer les armes

Dans un discours prononcé dans sa ville natale Bickfaya (Metn), le président des Kataëb, Samy Gemayel, a appelé le Hezbollah à cesser les hostilités avec l’armée israélienne à la frontière au Liban-Sud, estimant que le pays ne connaîtra pas de répit tant que ces affrontements quotidiens depuis le 8 octobre dernier se poursuivront.

« Que le Liban devienne votre priorité. Remettez vos armes à l'État comme nous l'avions fait (après la fin de la guerre civile, ndlr), respectez la loi et la Constitution, et nous sommes prêts à coopérer avec vous », a lancé le chef du parti chrétien opposé au Hezbollah, en s'adressant au chef de ce parti Hassan Nasrallah, dans des propos tenus au cours d’une réunion avec des jeunes de son parti. « Le Liban ne connaîtra pas de répit tant que le front sud ne sera pas bouclé, car les malheurs du pays ont commencé à partir de ce front et ne prendront fin qu'avec sa fermeture » a-t-il ajouté.

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Samy Gemayel a aussi exigé que l'armée libanaise prenne en charge les frontières, « du nord au sud » du pays, ajoutant que tous les Libanais « ont la responsabilité » d’empêcher quiconque « d’empiéter » sur le territoire national. Appelant à l'unité entre « musulmans et chrétiens » pour restaurer le pays en crise depuis 2019, il a une nouvelle fois exprimé son refus de laisser une « milice » décider de l'avenir du Liban au nom d'un autre État, dans une claire allusion à l’Iran qui soutient le Hezbollah.

Il a aussi assuré que le Hezbollah avait lancé les hostilités contre Israël dès le 8 octobre, au lendemain du déclenchement de la guerre de Gaza, parce qu’il « ne veut pas de réforme économique, mais une économie de rente », selon la retranscription du discours dans les médias. Il a en outre accusé le parti chiite de « bloquer » l’élection présidentielle, alors que cette fonction qui doit être tenue par un chrétien maronite selon la Constitution est vacante depuis le départ de Michel Aoun fin octobre 2022. « Pourquoi n'avons-nous toujours pas pu élire un chef de l’État, pourquoi le Liban a-t-il été entraîné dans la guerre, et pourquoi n'avons-nous pas pu prendre une décision sur la question des réfugiés syriens ? », a encore martelé Samy Gemayel, faisant allusion cette fois à une affaire qui exacerbe les tensions intérieures – ainsi qu'entre le Liban officiel et l’ONU – depuis le début du printemps.