Des soldats libanais déployés près de l'ambassade des États-Unis, au nord de Beyrouth, après la fusillade qui a eu lieu le 5 juin 2024. Photo Joseph Eid/AFP
Plus de quarante arrestations ont été opérées, en rapport avec l’attentat mercredi dernier contre l’ambassade des États-Unis au Liban, a appris l’Orient Today de plusieurs sources concordantes. Ainsi, l'ancien président du conseil municipal de Majdel Anjar, Saïd Yassine, a affirmé que 42 personnes avaient été arrêtées dans le cadre de l'enquête, tandis que le mufti de Zahlé et de la Békaa occidentale a publié une déclaration samedi indiquant que « plus de 40 » arrestations avaient eu lieu. Une source judiciaire a, elle indiqué samedi à l'AFP que vingt personnes au moins avaien été arrêtées dont l'assaillant, un Syrien affirmant agir pour soutenir Gaza.
Vendredi, 21 arrestations avaient été signalées en relation avec l'incident. Un porte-parole de l'armée libanaise n'était pas immédiatement joignable pour un commentaire samedi, afin de confirmer ou non les nouveaux chiffres annoncés. Selon Saïd Yassine, les autorités avaient déjà commencé à libérer certaines personnes samedi après-midi.
L'enquête sur l'attaque de mercredi dernier par un Syrien résidant dans la localité de Souaïri, près de Majdel Anjar dans la Békaa, est en cours. L'homme a été grièvement blessé au cours de l'attaque et se trouve toujours dans un état critique à l'hôpital.
Dans un premier temps, l'armée a arrêté cinq suspects dans la région de Majdel Anjar, dont trois étaient des proches du tireur, notamment son frère et un imam. Des engins explosifs et du matériel de fabrication de bombes artisanales auraient été trouvés dans la résidence du frère, a confié une source de sécurité à notre correspondante dans la Békaa, Sarah Abdallah.
Réunion sous les auspices du mufti de Zahlé
Les dizaines de personnes arrêtées dans cette affaire proviendraient de Majdel Anjar et des villages voisins, a déclaré M. Yassine à L'Orient Today. On ne sait toujours pas quand ces arrestations ont eu lieu.
Samedi, une réunion s'est tenue dans l'antenne de Dar el-Fatwa (la plus haute autorité sunnite du Liban) dans la Békaa. Elle était dirigée par le mufti de Zahlé et de la Békaa occidentale, Ali al-Ghazzaoui, pour discuter des arrestations. Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion, Dar el-Fatwa a appelé les services de sécurité « à dévoiler rapidement la vérité afin de libérer ceux qui sont innocents ». Elle a également souligné que « le maintien de la sécurité des ambassades au Liban fait partie de la préservation de nos institutions et de nos relations avec les pays concernés ».
L'ambassade des États-Unis, située dans un complexe sécurisé dans la localité de Aoukar, au nord de Beyrouth, a assuré que tout son personnel était sain et sauf après la fusillade de mercredi, à l’exception de l'un de ses employés libanais qui a été légèrement blessé à l'œil. Alors que les sources de sécurité ont refusé de spéculer sur les motivations du suspect, une photo circulant en ligne, censée être celle du tireur présumé, le montre portant un gilet pare-balles avec l'insigne du groupe État islamique. L’authenticité de la photo n’a pu être vérifiée.
Interrogé par un journaliste sur l'identité du tireur au cours d'une conférence de presse à Washington, le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller, a déclaré : « Nous savons que l'individu arrêté portait ce qui semble être des insignes de l'État islamique, mais nous menons une enquête approfondie avec les autorités libanaises ».
En septembre de l’année dernière, un Libanais de 26 ans armé d'une kalachnikov avait tiré plus d'une douzaine de balles sur le bâtiment de la chancellerie américaine. Personne n'avait été blessé. Aussitôt arrêté, l’individu avait avoué à la police avoir tiré pour se « venger » d'avoir été humilié par le personnel de sécurité.