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Moyen-Orient - Guerre de Gaza

Un mois plus tard, le poste-frontière de Rafah reste fermé

Depuis le 7 mai, des milliers de camions d'aide sont bloqués du côté égyptien du point de passage, leurs cargaisons de produits frais pourrissant sous un soleil de plomb.

Un mois plus tard, le poste-frontière de Rafah reste fermé

Des camions égyptiens transportant de l'aide humanitaire à destination de la bande de Gaza font la queue devant le poste frontière de Rafah, du côté égyptien, le 23 mars 2024. Khaled Desouki/AFP

Le 7 mai, les chars israéliens sont entrés dans l'est de Rafah, prenant le contrôle du côté palestinien de l'unique poste-frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza. D'un seul coup, les forces israéliennes ont ouvert un nouveau front, interrompu l'acheminement de l'aide et forcé les Palestiniens déjà déplacés à fuir une nouvelle fois sous la menace d'une offensive de grande envergure à Rafah.

L'interruption de l'acheminement de nourriture, de carburant et d'aide médicale vers la bande de Gaza a immédiatement suscité un tollé international. « La fermeture des points de passage de Rafah et de Kerem Shalom est particulièrement préjudiciable à une situation humanitaire déjà désastreuse », a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. « Ils doivent être rouverts immédiatement ».

Israël a affirmé avoir rouvert le point de passage de Kerem Shalom le 9 mai, mais les Nations unies ont répliqué en disant qu'aucune aide n'était entrée à Gaza et qu'il n'y avait pas de personnel pour la recevoir du côté palestinien en raison des opérations militaires israéliennes.

Le point de passage de Rafah était également le seul moyen pour les Palestiniens gravement blessés de quitter le territoire et de recevoir un traitement médical international. Ezzeddine Chahine, anesthésiste à l'hôpital des Martyrs d'al-Aqsa à Gaza, a expliqué à L'Orient Today les effets de la fermeture du point de passage : « Dans le passé, le point de passage de Rafah était encore ouvert et quelques cas, très peu nombreux, surtout les plus délicats, ont pu quitter l'enclave pour être soignés. Des délégations de plusieurs organisations et pays, des équipes médicales et autres, nous ont soutenus dans notre travail. Ils nous ont apporté du matériel médical et certains médicaments. Tout cela est maintenant terminé. Le point de passage de Rafah a été fermé : personne ne peut entrer ni sortir ».

Vendredi, cela faisait un mois que le point de passage le plus important de Gaza avait été fermé, et il l'est toujours, les efforts diplomatiques n'ayant toujours pas abouti.

Les négociations entre Israël et le Hamas, qui prévoient notamment la réouverture du poste frontière de Rafah, se sont intensifiées sous la pression internationale en faveur d'un cessez-le-feu. Des responsables américains, égyptiens et israéliens se sont rencontrés dimanche dernier pour discuter de la réouverture du point de passage, selon le site Axios. Toutefois, ils n'ont pas réussi à faire avancer le dossier, la délégation israélienne ayant refusé que l'Autorité palestinienne joue un rôle quelconque dans l'exploitation du point de passage, selon quatre responsables américains et israéliens.

Entre le 7 et le 28 mai, 58 camions d'aide sont entrés en moyenne chaque jour dans la bande de Gaza, contre 176 par jour en avril, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens dans la région (Unrwa) a déclaré à plusieurs reprises que 500 camions par jour était le minimum requis pour répondre aux besoins humanitaires de base à Gaza.

Depuis le 7 mai, des milliers de camions d'aide sont bloqués du côté égyptien du point de passage, leurs chargements de produits frais pourrissant sous un soleil de plomb. « Des pommes, des bananes, du poulet et du fromage. Beaucoup de choses ont pourri, a déclaré Ahmoud Hussein, chauffeur de camion, dans une interview accordée à la chaîne qatarie al-Jazeera. Je suis désolé de dire que même les oignons que nous transportons seront au mieux mangés par les animaux à cause des vers qu'ils contiennent ».

L'entrée d'un nombre minimal de camions d'aide dans la bande de Gaza et la destruction d'entrepôts de stockage à Rafah et dans ses environs y ont aggravé la famine. Selon un rapport des Nations unies publié mercredi, « plus d'un million de personnes, soit la moitié de la population de Gaza, devraient être confrontées à la mort et à la famine d'ici à la mi-juillet ».

Avec la fermeture du point de passage, la situation à Rafah et dans l'ensemble de la bande de Gaza « est aussi désastreuse qu'elle ne l'a jamais été », a déclaré Louise Wateridge, porte-parole de l'Unrwa, au Washington Post. « Ce n'est pas seulement que les gens n'ont rien, tout le monde sait qu'il n'y a pas de nourriture. Tout le monde sait qu'il n'y aura pas de nourriture », a-t-elle ajouté.

Le 7 mai, les chars israéliens sont entrés dans l'est de Rafah, prenant le contrôle du côté palestinien de l'unique poste-frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza. D'un seul coup, les forces israéliennes ont ouvert un nouveau front, interrompu l'acheminement de l'aide et forcé les Palestiniens déjà déplacés à fuir une nouvelle fois sous la menace d'une offensive de grande...
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