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Fin de vie: les députés français approuvent la création d'une aide à mourir très encadrée

L'assemblée nationale française. Photo d'archives AFP.

Les députés français ont approuvé vendredi les critères ouvrant le droit à une aide à mourir, dans le cadre de l'examen du projet de loi sur la fin de vie. Au terme de longs débats parfois tendus, ils ont réintroduit l'idée que le patient devra avoir son "pronostic vital" engagé.

En l'état actuel, le texte examiné en première lecture ouvre cette aide aux personnes âgées de plus de 18 ans, françaises ou résidant en France. Elles devront souffrir d’une "affection grave et incurable, qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale", cette dernière provoquant une souffrance physique ou psychologique réfractaire ou insupportable.

Elles devront également être aptes à manifester leur volonté de façon libre et éclairée, les députés écartant la possibilité d'inscrire le recours à l'aide à mourir dans les directives anticipées.

"Le gouvernement se félicite de la réintroduction (après sa suppression en commission) de la notion de +pronostic vital engagé+ par l'Assemblée nationale", a salué l’entourage de la ministre de la Santé, Catherine Vautrin. Une marque d'apaisement, après les désaccords avec les rapporteurs qui avaient agité la commission.

Les députés ont, en revanche, écarté l'idée que ce pronostic vital soit engagé "à court ou moyen terme", comme le prévoyait la version initiale du texte du gouvernement. Nombre de députés ont déploré l’absence de définition du "moyen terme".

S'ils sont restés globalement fidèles à la définition proposée par le gouvernement, les députés ont adopté à une voix près des amendements retirant la possibilité pour le patient de désigner une personne volontaire pour effectuer le geste.

"Que le proche par amour accepte de faire cet acte, ou qu'il s'y refuse, dans les deux cas, ce sera extrêmement lourd à porter, et tout atteste qu'un deuil après une euthanasie est beaucoup plus traumatisant, parce qu'il y aura eu transgression d'un interdit fondamental", a argué Annie Genevard (groupe Les Républicains, droite).

Preuve de la sensibilité extrême du débat, le député communiste Pierre Dharréville a quitté vendredi l'hémicycle, "pris de vertige". "C'est pour moi une loi brutale, une loi sans rivages et un terrible message de renoncement", a-t-il affirmé. 

Le vote solennel du projet de loi est prévu le 18 juin à l'Assemblée nationale.

ms-sl/sac/tes/dth

© Agence France-Presse

Les députés français ont approuvé vendredi les critères ouvrant le droit à une aide à mourir, dans le cadre de l'examen du projet de loi sur la fin de vie. Au terme de longs débats parfois tendus, ils ont réintroduit l'idée que le patient devra avoir son "pronostic vital" engagé.

En l'état actuel, le texte examiné en première lecture ouvre...