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Karim Darwiche protégeant le ballon devant Mohammed Khalil lors du match nul entre le Liban et la Palestine, jeudi à Doha. Photo Fédération libanaise de football (LFA)
« On peut faire dire n’importe quoi aux chiffres », c’est vrai. Mais parfois, une simple statistique suffit à elle seule pour résumer l’ampleur du problème : sur ses six derniers matches, le Liban n’a inscrit... qu’un seul but. Y a-t-il besoin d’aller plus loin dans l’analyse devant un tel constat ? Après les deux défaites concédées en Australie fin mars (2-0 puis 5-0), les Cèdres étaient contraints de réaliser un sans-faute sur leurs deux dernières sorties, tout en espérant un faux pas de leurs adversaires du jour contre l’Australie la semaine prochaine pour poursuivre l’aventure en éliminatoires de la Coupe du monde 2026 (qui se tiendra au Canada, aux États-Unis et au Mexique).
Mais avec ce match nul et vierge (0-0), nouveau symbole de l’impuissance offensive des hommes de Miodrag Radulovic, ces derniers ne se sont même pas donné le droit d’espérer un miracle lors de la dernière journée. Comment pouvait-il en être autrement avec un jeu aussi prévisible ? En témoigne l’intervention de l’entraîneur monténégrin à la 88e minute pour empêcher ses joueurs d’effectuer rapidement une touche en demandant à Khalil Bader d’envoyer une énième longue balle en cloche dans la surface palestinienne. Symbole de l’approche stéréotypée et minimaliste d’un coach plus que jamais sur la sellette, six mois à peine après son retour sur le banc de la sélection, déjà terni par une dernière place en phase de poules de la Coupe d’Asie sans la moindre victoire.
Qualification historique pour la Palestine
Si un ultime frisson a bien parcouru les quelques centaines de supporters libanais venus peupler les travées du stade Jassim Bin Hamad Stadium de Doha lorsque Omar Bugiel, l’avant-centre libanais, a hérité d’une occasion inespérée dans le temps additionnel, la production offensive des Cèdres fut encore si pauvre comparée à leurs adversaires palestiniens qu’un but libanais inscrit à ce moment-là aurait eu tout l’air d’un « hold-up ». Un braquage qui n’aurait pas reflété la nette domination des Lions de Canaan qui, sans les exploits répétés de Moustapha Matar, le gardien libanais, sur sa ligne, auraient dû logiquement prendre les devants plus tôt dans la rencontre.
S’ils avaient été plus adroits aussi, à l’image de cette tête de Wissam Abou Ali frôlant la barre transversale juste avant la mi-temps (45e+3). Mais malgré leurs nombreuses tentatives manquées, les Palestiniens se sont largement contentés de ce résultat nul qui suffit pour entériner leur deuxième place dans ce groupe I, synonyme d’accession au prochain tour des qualifications du Mondial, mais aussi pour la prochaine Coupe d’Asie en 2027.
Les Fedayin restent ainsi sur la lancée de leur qualification surprise pour les huitièmes de finale de la dernière Coupe d'Asie en janvier dernier au Qatar. Ils peuvent surtout toujours croire en leurs rêves d’une première participation en Coupe du monde, dont la dimension historique serait décuplée dans le contexte actuel de la guerre de Gaza, où l’offensive israélienne a fait au moins 36 864 morts et 83 709 blessés d’après le dernier bilan communiqué par le ministère de la Santé de l’enclave palestinienne depuis le 7 octobre. Date à laquelle le Hamas a lancé son attaque ayant tué 1.189 personnes et fait 252 otages, dont 117 seraient toujours retenues à Gaza après la libération de quatre d'entre eux ce samedi lors d'une « opération spéciale » lancée samedi matin par l'armée israélienne dans le camp de Nousseirat, où 210 Palestiniens ont été tués et plus de 400 blessés selon les estimations du mouvement palestinien.
« Il est temps de démissionner »
L’occasion était également belle pour le Liban, où 445 personnes ont été tuées depuis le début des affrontements entre le Hezbollah et Israël, dont 69 civils et 20 secouristes, d’offrir à ses supporters une qualification non moins inédite pour un Mondial, dont l’élargissement de 32 à 48 équipes offrait pourtant des chances de qualification supplémentaires. Mais avec seulement trois points au compteur après cinq journées, l’affaire est déjà pliée.
« Il est temps de démissionner, de rendre des comptes et de se remettre en question, ce n’est pas acceptable, a écrit Firas Bteddini, directeur des infrastructures de l’académie Aspire au Qatar sur le réseau X. J’ai été dans le sport de haut niveau toute ma vie, c’est la pire époque du football libanais. Je m’excuse auprès de tous les fans, je suis l’un d’entre vous, mais la vérité doit être dite, il faut du sang neuf, une nouvelle structure, de nouvelles personnes. »
Le dernier match contre le Bangladesh mardi prochain, entre les deux équipes éliminées, tout comme celui entre la Palestine et l’Australie, les deux équipes qualifiées, seront anecdotiques. S’il devrait sans doute sonner le glas de Radulovic sur le banc libanais, il sera surtout le jubilé de Hassan Maatouk, le joueur le plus capé et le meilleur buteur de l’histoire de la sélection avec 21 réalisations, sous le maillot frappé du cèdre. Une bien triste dernière...
Le moumanaa va être ravis non? Bien que j’aurais bien aimé que l’équipe libanaise Gagne Toutefois félicitations à l’équipe de la Palestine
01 h 03, le 09 juin 2024