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Culture - Critique musicale

Ces amateurs du Chœur de l’USJ sont dignes de maints ensembles professionnels

Immersion dans le répertoire musical français à travers trois morceaux de Poulenc interprétés par le Chœur de l’USJ, avec la soprane franco-libanaise Yara Kasti, accompagnés par l’Orchestre des Jeunesses musicales du Liban, sous la direction de la cheffe d’orchestre Yasmina Sabbah.

Ces amateurs du Chœur de l’USJ sont dignes de maints ensembles professionnels

Le Chœur de l’USJ sous la direction de Yasmina Sabbah. Photo Ribal Bsaibes

La musique vocale de Poulenc comporte quelques-unes de ses confidences les plus personnelles. Le meilleur de Poulenc se trouve dans la musique chorale qu’elle soit d’inspiration sacrée ou profane. Doué d’un sens de l’écriture vocale rare au XXe siècle, l’auteur de La Voix humaine a enrichi le répertoire de maintes partitions importantes, et même de quelques chefs-d’œuvre incontestables qui comportent quelques-unes de ses confidences les plus personnelles, non seulement sur le plan humain ou sur le plan expressif, mais aussi sur le plan du langage.

Car il y a un langage de Francis Poulenc qui n’appartient à aucune école, à aucun clan, qui n’était ni atonal, ni sériel, ni même purement modal. Francis Poulenc n’appartenait qu’à Francis Poulenc. Le Gloria, Les litanies et le Stabat Mater interprétés par le Chœur de l’USJ, l’Orchestre des Jeunesses musicales du Liban avec Yara Kasti, soprane, sous la direction de Yasmina Sabbah en l’église Saint-Joseph, font partie de cette catégorie.

L’Orchestre des Jeunesses musicales du Liban et le Chœur de l’USJ en l’église Saint-Joseph des pères jésuites, rue Monnot à Beyrouth. Photo Ribal Bsaibes

On était bien heureux d’écouter le Gloria avec une soprane de première zone, d’entendre aussi cette œuvre facile et bien faite, dans de très bonnes conditions techniques et musicales. Et la voix angélique de Yara Kasti est ici parfaitement en situation, avec le chœur qui avait un punch, un délié, une précision et une propreté dans les attaques. Les litanies de la Vierge noire pour chœur d’enfants ou de femmes et orgue, moins savantes que le Gloria ou que le Stabat Mater, ne sont pas moins émouvantes dans leur pureté, innocentes dans leur« dévotion paysanne » (l’expression est de Poulenc).

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Du point de vue de l’interprétation, le départ des voix ne semble pas aller de soi, mais une telle intensité se dégage par la suite qu’on oublie vite certaines petites imperfections. Le Stabat Mater était fait de tendresse et de sérénité. On retrouve dans ce Stabat Mater empreint de gravité et de noblesse les instruments à vent créant une sorte de jeu d’orgues qui nous impressionna. Les chœurs étaient de très grande qualité. Ces amateurs sont dignes de maints ensembles professionnels quant à la précision des attaques, du phrasé, des articulations et des nuances, et surpassent fréquemment les meilleurs par leur enthousiasme qui soulève  leur interprétation. Nul doute que la direction chaleureuse et dynamique de Yasmina Sabbah y est pour beaucoup.  

La musique vocale de Poulenc comporte quelques-unes de ses confidences les plus personnelles. Le meilleur de Poulenc se trouve dans la musique chorale qu’elle soit d’inspiration sacrée ou profane. Doué d’un sens de l’écriture vocale rare au XXe siècle, l’auteur de La Voix humaine a enrichi le répertoire de maintes partitions importantes, et même de quelques chefs-d’œuvre...
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C'était en quelle année ?

M.E

16 h 23, le 08 juin 2024

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Commentaires (1)

  • C'était en quelle année ?

    M.E

    16 h 23, le 08 juin 2024

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