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Politique - Sécurité

Cinq arrestations après la fusillade devant l'ambassade US au Liban

 Le Syrien à l'origine des tirs a affirmé « avoir mené cette attaque pour soutenir Gaza », indique une source judiciaire à l'AFP.

Cinq arrestations après la fusillade devant l'ambassade US au Liban

Des soldats libanais déployés près de l'ambassade américaine à Beyrouth, après une fusillade, le 5 juin 2024. Photo JOSEPH EID / AFP

Cinq personnes ont été arrêtées dans la journée de mercredi, après une fusillade en matinée devant l'ambassade américaine au Liban, à Aoukar, au nord de Beyrouth, a annoncé l'armée libanaise. L'échange de tirs entre un suspect d'origine syrienne et des militaires a fait deux blessés, le tireur, qui a été hospitalisé, et une personne à l'intérieur du complexe diplomatique, a précisé la troupe.

Dans un communiqué diffusé mercredi après-midi, l'armée libanaise a indiqué que des perquisitions ont été effectuées dans plusieurs habitations à Souairi et Majdal Anjar dans la plaine de la Békaa. Elle a ajouté qu'à l'issue de ces opérations, « un Syrien, A.J., et un Libanais, A.Z., ont été arrêtés pour leur possible lien avec le tireur, le Syrien K.F. » Trois membres de la famille de ce dernier ont également été arrêtés. L'institution militaire souligne qu'elle poursuit ses enquêtes.

D'après nos informations, obtenues auprès de sources sécuritaires, la Sécurité de l'État et les services de renseignement de l'armée ont arrêté, à Majdel Anjar, près de la frontière syrienne, le frère du tireur, après une série de barrages routiers et de perquisitions dans la région. Des engins explosifs et du matériel de fabrication de bombes auraient été découverts au domicile du frère, révèle une source de sécurité à notre correspondante dans la Békaa, Sarah Abdallah.

Parmi les personnes appréhendées se trouverait également un imam de Majdel Anjar, dont le tireur aurait été proche. Une source de l'armée a par ailleurs démenti des informations selon lesquelles d'autres tireurs seraient en fuite.

« C'est suspect »

Si les sources sécuritaires ont refusé de s'avancer jusqu'à présent sur l'identité et les motivations du suspect, une photo circulant sur les réseaux sociaux, et que L'Orient-Le Jour n'a pas été en mesure d'authentifier de manière indépendante, montre que le tireur présumé porte un gilet pare-balles avec des signes témoignant de son appartenance au groupe État islamique.

Plus tard en soirée, une source judiciaire a indiqué à l'AFP que le tireur, gravement blessé, avait affirmé « avoir mené cette attaque pour soutenir Gaza », territoire assiégé et dévasté et où une guerre oppose depuis près de huit mois l'armée israélienne au Hamas palestinien.

Le porte-parole du département d'État, Matthew Miller, a indiqué lors d'une conférence de presse à Washington que les tirs avaient blessé « un membre de la garde locale de l'ambassade ». Interrogé par un journaliste sur l'identité du tireur, M. Miller a répondu : « Nous savons que l'individu qui a été arrêté portait ce qui semble être des insignes de l'État islamique, mais nous menons une enquête approfondie avec les autorités libanaises ».

Le ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a affirmé à la chaîne al-Arabiya mercredi après-midi que « l'assaillant de l'ambassade avait transporté des explosifs de Majdel Anjar à Aoukar. Il a franchi plusieurs postes de contrôle routiers, c'est suspect», a lancé le ministre sans donner plus de détails. Le ministre est ultérieurement revenu sur ses propos dans un communiqué, précisant que l'assaillant avait transporté non pas « des explosifs », mais juste « des affaires » de Majdel Anjar a Aoukar. 

Tireur blessé

Dans la matinée, la troupe avait rapidement confirmé qu'un « ressortissant syrien » était à l'origine des tirs, auxquels elle a « riposté ». Le tireur a été « blessé » dans la fusillade, arrêté et hospitalisé. L'armée avait ajouté avoir lancé une enquête préliminaire pour déterminer les circonstances de cet incident et mis en place des mesures sécuritaires dans la zone.

De son côté, la représentation diplomatique américaine a affirmé, dans un communiqué, que le tireur avait ouvert le feu « avec une arme légère près de l'entrée de l'ambassade à 8h34 ». « Grâce à la réaction rapide de l'armée, des Forces de sécurité intérieure (FSI) et de notre équipe chargée de la sécurité, l'ambassade et ses employés sont en sécurité. Des enquêtes sont en cours ».

Plus tard dans l'après-midi, l'ambassade a publié un communiqué affirmant qu'elle rouvrirait ses portes normalement jeudi, après une journée de fermeture en raison des tirs. Dans son texte, elle a rappelé que, comme cela est prévu dans les conseils aux voyageurs émis par le département d'État, les citoyens américains doivent « éviter » de se rendre dans les régions frontalières avec Israël et avec la Syrie, ainsi que dans les camps de réfugiés, et de participer à des manifestations.

« Plus de risques »

Selon notre journaliste Lyana Alameddine, qui s'est rendue dans la zone entourant l'ambassade, l'armée a bouclé le quartier dans un rayon d'au moins un kilomètre et vérifie les voitures voulant s'en approcher. Les commerces aux alentours sont ouverts. Raphaël, un vendeur de téléphones vivant près de l'ambassade, affirme que « la situation est revenue à la normale » et dit ne pas comprendre ce qu'il s'est passé. « Nous avions l'habitude de répéter que la région est sûre grâce à la présence de l'ambassade américaine, mais maintenant nous avons l'impression que nous encourons plus de risques, à cause des manifestations régulières et des tirs ».

Theodora Saadé, une commerçante de 28 ans vivant à Aoukar, fait écho à ce sentiment d'insécurité. « Je ne sais pas pourquoi les tirs ont eu lieu, mais c'est probablement pour des raisons politiques », estime-t-elle. « J'ai l'impression qu'on va voir de l'action ici », lance-t-elle. Le Hezbollah critique régulièrement, et parfois avec violence, la politique américaine au Liban et dans la région, et surtout le soutien de Washington à Israël.

Ce n'est pas la première fois que l'ambassade américaine est visée au Liban. En septembre 2023, un homme avait ouvert le feu sur le complexe sans faire de victime. Il s’agissait d’un livreur qui avait déclaré vouloir « se venger » après avoir été humilié par le personnel de sécurité, d'après les autorités libanaises. Cet incident était intervenu 39 ans jour pour jour après une attaque à la voiture piégée, imputée au Hezbollah, devant une annexe de l’ambassade américaine le 20 septembre 1984, qui avait fait onze morts et des dizaines de blessés. La chancellerie avait décidé de s'installer à Aoukar, à environ 13 kilomètres au nord de la capitale, après l'attentat-suicide survenu contre sa précédente ambassade en plein cœur de Beyrouth le 18 avril 1983. Cette opération meurtrière, qui avait fait 63 morts dont 17 Américains, avait été revendiquée à l'époque par un groupe lié au parti chiite.

Présence américaine importante dans la région

Les États-Unis disposent de nombreuses bases au Moyen-Orient depuis des décennies, dans lesquelles sont déployés des dizaines de milliers de militaires.

L'éclatement de la guerre à Gaza a entraîné l'envoi temporaire de plusieurs milliers de soldats supplémentaires dans la région. Elle a causé une forte recrudescence des attaques menées contre des installations militaires de l'Oncle Sam qui ont été ciblées plus de 160 fois depuis le 7 octobre 2023 par des milices soutenues par l'Iran. 

Cinq personnes ont été arrêtées dans la journée de mercredi, après une fusillade en matinée devant l'ambassade américaine au Liban, à Aoukar, au nord de Beyrouth, a annoncé l'armée libanaise. L'échange de tirs entre un suspect d'origine syrienne et des militaires a fait deux blessés, le tireur, qui a été hospitalisé, et une personne à l'intérieur du complexe diplomatique, a...
commentaires (4)

On n’attaque jamais une ambassade avec une arme quelconque, fut ce une pierre ramassée. On manifeste devant une ambassade pour montrer sa réprobation même sans au préalable obtenir le droit de manifester. Ou était la sécurité qui devait protéger l’ambassade sachant que les États Unis sont mal vus par beaucoup de monde.

Mohamed Melhem

20 h 58, le 05 juin 2024

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Commentaires (4)

  • On n’attaque jamais une ambassade avec une arme quelconque, fut ce une pierre ramassée. On manifeste devant une ambassade pour montrer sa réprobation même sans au préalable obtenir le droit de manifester. Ou était la sécurité qui devait protéger l’ambassade sachant que les États Unis sont mal vus par beaucoup de monde.

    Mohamed Melhem

    20 h 58, le 05 juin 2024

  • Ce terroriste vient de la bekaa? Il a dû venir "sans armes" :Pq l'arrêter ?s'il n'a aucune arme.Allez savoir s'il n'a pas pu se procurer des armes auprès de certains de ses complices habitant déjà dans les camps de réfugiés syriens? Ces camps commencent à ressembler à ceux des palestiniens.Où divers complots,rénégats pourraient se réfugier sans craindre les forces de l'ordre Libanaises. Camps sous protection des organismes de l'ONU. Urgence: IL FAUT NETTOYER CES CAMPS dont personne ne connait les nom /nombres de terroristes portentiels ou des cellule qui pourraient être activées ultérieurement

    LE FRANCOPHONE

    18 h 46, le 05 juin 2024

  • Mais enfin, pourquoi tout le monde en a après les États-Unis? Il ne comprennent pas que le pétrole, c’est plus ou moins à eux? Si, c’est Dieu qui l’a dit. Si si, juste après avoir donné la Palestine aux juifs de l’Europe de l’Est il paraît…

    Gros Gnon

    16 h 14, le 05 juin 2024

  • c est une "ambassade" ou une ville entière USA, dans ce petit petit Liban??pourquoi faire?

    Marie Claude

    11 h 07, le 05 juin 2024

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