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Société - Cérémonie

Un prix Samir Kassir placé sous le signe de Gisèle Khoury, de Gaza et du Liban-Sud

La 19e édition du prix annuel de la presse arabe a donné lieu à de vibrants hommages en l'honneur de la veuve de Samir Kassir, décédée en octobre dernier, et des nombreux journalistes tués depuis le début de la guerre.

Un prix Samir Kassir placé sous le signe de Gisèle Khoury, de Gaza et du Liban-Sud

La cérémonie de remise de la 17e édition du prix Samir Kassir au palais Sursock, à Beyrouth. Photo Gabriel Blondel

Comme chaque année, la Fondation Samir Kassir a organisé au palais Sursock, à Beyrouth, sa traditionnelle cérémonie de remise des prix récompensant les meilleurs articles de l’année publiés dans la presse arabe.

Cette 19e édition a été encore plus particulière que les précédentes puisqu’elle se déroulait pour la première fois sans la présence de sa créatrice, Gisèle Khoury, décédée le 15 octobre dernier des suites d’un cancer. Son portrait s’est ainsi ajouté de l’autre côté de la scène, face à celui de son époux, Samir Kassir, journaliste opposant au régime syrien, assassiné le 2 juin 2005 dans sa voiture près de son domicile à Achrafieh.

De quoi forcément ajouter à la solennité du moment, également marqué par le contexte de la guerre qui sévit depuis près de huit mois à Gaza et au Liban-Sud et qui fut particulièrement meurtrière et douloureuse pour la presse régionale. D’après un rapport de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), au moins 103 journalistes ou professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre. Un décompte auquel il faut ajouter la mort de trois journalistes libanais, Farah Omar et Rabih Maamari (al-Mayadeen), ainsi que Issam Abdallah (Reuters), dont les noms ont été cités à de nombreuses reprises au fil des discours et des hommages rendus au cours de la soirée.


Perpétuer l'héritage

« Leurs combats pour la liberté (de Samir Kassir et Gisèle Khoury) sont les nôtres et cela nous oblige à perpétuer leur héritage, a déclaré Ayman Mhanna, le directeur de SKeyes. Cette Beyrouth qui a déjà subi le meurtre impuni de Samir Kassir, ne laissera pas celui de Issam Abdallah sans justice. Nous laisserons le temps au temps pour cela… » a-t-il conclu sous les applaudissements.

Le jury de cette édition 2024, notamment composé de l’ancienne ministre française de la Culture Rima Abdulmalak, a ainsi remis trois prix distincts :

– Celui du meilleur « article d’opinion » décerné à l’Égyptien Abdelrahman el-Jindi, pour son article traitant de la première manifestation propalestinienne appelant au cessez-le-feu à Gaza organisée à Pittsburgh, aux États-Unis.

– Celui du meilleur « reportage vidéo », octroyé au Yéménite Aseel Saraih sur les constructions illégales près des sites historiques au Yémen.

– Celui du meilleur « article d’investigation », remis à la Syrienne Hadeel Arja, pour son enquête sur les prises forcées de traitements hormonaux visant à accélérer la puberté des jeunes femmes dans l’optique des mariages forcés en Syrie.

Un prix des étudiants a également été décerné au journaliste palestinien Mohammad Abou Chahma pour son travail sur les « intermédiaires » qui font monter les prix des produits de première nécessité dans l’enclave palestinienne. « L’occupation ne fait pas de distinction entre nous, que nous soyons journalistes ou civils, a-t-il clamé dans un message enregistré au milieu des décombres à Gaza. Nous comptons sur vous pour faire entendre notre voix et connaître la nature des crimes commis à notre encontre. »

Comme chaque année, la Fondation Samir Kassir a organisé au palais Sursock, à Beyrouth, sa traditionnelle cérémonie de remise des prix récompensant les meilleurs articles de l’année publiés dans la presse arabe. Cette 19e édition a été encore plus particulière que les précédentes puisqu’elle se déroulait pour la première fois sans la présence de sa créatrice, Gisèle Khoury,...
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