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Des députés aux couleurs du drapeau palestinien, Paris campe sur son refus de reconnaître l'Etat de Palestine



La présidente de l'Assemblée nationale française, Yael Braun-Pivet, réagit lors d'une soirée contre la montée de l'antisémitisme en Europe, à Paris, le 3 juin 2024. Photo GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Des députés français se sont présentés mardi au Parlement habillés en noir, rouge, blanc et vert, les couleurs du drapeau palestinien, alors que le gouvernement français campe sur son refus de reconnaître dans l'immédiat un Etat de Palestine.

Les échanges se sont envenimées lorsque la députée du parti La France Insoumise (gauche radicale) Rachel Kéké, elle-même vêtue en rouge, vert, blanc et noir, a brandi un drapeau palestinien.La présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet a immédiatement prononcé un rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal - la plus forte sanction prévue au règlement de l'Assemblée qu'elle peut décider de son propre chef, et décidé une suspension de séance. « L'hémicycle est le lieu du débat, le lieu du débat démocratique et l'expression des parlementaires s'effectue exclusivement à l'oral », a insisté la présidente de la chambre basse du Parlement. « S'agissant de la reconnaissance bilatérale de l'État de Palestine, la position de la France est (...) claire. Le Président de la République (Emmanuel Macron) l'a rappelé, ce n'est pas un tabou », a quant à lui souligné Jean-Noël Barrot, ministre chargé de l'Europe, interrogé lors des questions à l'Assemblée nationale. « Cette décision doit être utile. Le Premier ministre (Gabriel Attal) le disait la semaine dernière, des reconnaissances sont intervenues ces dernières semaines sans qu'elles n'apportent de solution au conflit ».

L'Espagne, l'une des voix les plus critiques au sein de l'UE à l'égard d'Israël depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, avait reconnu la semaine dernière l'Etat de Palestine de façon coordonnée avec l'Irlande et la Norvège, s'attirant les foudres du gouvernement de Benjamin Netanyahu. La France estime, elle, que cette reconnaissance « doit intervenir au bon moment pour qu'il y ait un avant et un après », a souligné Jean-Noël Barrot.

Le faire pour l'aspect symbolique ou en raison d'un enjeu de positionnement politique « ne serait pas un service à rendre aux Palestiniens qui réclament des avancées concrètes », a-t-il également réagi, suscitant l'irritation des députés de La France insoumise (LFI).

En réponse aux habits aux couleurs du drapeau palestinien affichées par les députés de la gauche radicale, mais aussi écologistes et communistes, des députés de droite et du parti présidentiel Renaissance ont ceint leur écharpe tricolore, aux couleurs du drapeau français.

Plusieurs députés de la majorité ont manifesté leur désapprobation auprès de la presse. « C'est de la politique spectacle, ils ne font pas progresser la paix d'un millimètre », a réagi le député Renaissance Mathieu Lefèvre, président du groupe d'amitié France-Israël. « Après ce qui s'est passé (à Rafah) il était important de réaffirmer un soutien au peuple palestinien. Une autre voix est possible en France, elle s'exprime aussi par des symboles comme celui-ci », a justifié la députée écologiste Sabrina Sebaihi, robe verte, veste noire et keffieh autour du cou.

Dans la foulée, les députés ont entonné sur tous les bancs l'hymne national. La séance a ensuite pu reprendre dans le calme.

Des députés français se sont présentés mardi au Parlement habillés en noir, rouge, blanc et vert, les couleurs du drapeau palestinien, alors que le gouvernement français campe sur son refus de reconnaître dans l'immédiat un Etat de Palestine.Les échanges se sont envenimées lorsque la députée du parti La France Insoumise (gauche radicale) Rachel Kéké, elle-même...