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Culture - Photographie

Le festival Beirut Photo, « une forme de résistance » pour Patrick Baz

Porté par le Beirut Center for Photography (BCP), son président Patrick Baz ainsi que l'association Soura et sa fondatrice Marine Bougaran, l’évènement s'engage à défendre la diversité des expressions photographiques au Liban.

Le festival Beirut Photo, « une forme de résistance » pour Patrick Baz

Avec l’aimable autorisation des photographes (de gauche à droite et de haut en bas) : Ieva Saudargaite Douaihi, Élie Bakhazi, Mayssa Khoury, Laura Menassa, Elsie Haddad et Marie-Noëlle Fattal. DR

Initialement prévu en novembre, le festival Beirut Photo avait été reporté sine die en raison de la situation dans la région. Mais pour le photographe Patrick Baz, il n’est plus question d’attendre ni de faire attendre cette nouvelle génération plombée par une crise économique et qui tire des enseignements précieux de cet événement annuel. « On n’a pas le droit de s’arrêter, c’est une forme de résistance, la vie continue, donc avec Marine Bougaran, nous avons décidé d’y aller coûte que coûte, nous en avons parlé à l’Unesco qui a donné son feu vert. » « Si l’on peut encore faire la fête dans certaines régions alors on peut aussi défendre la culture », déclare Patrick Baz à L’OLJ. Avec le soutien du projet Beryt et de l’Institut français du Liban, le festival Beirut Photo Week revient du 3 au 9 juin. Porté par le Beirut Center for Photography (BCP) son président Patrick Baz ainsi que l’association Soura et sa fondatrice Marine Bougaran, ce festival s’engage à défendre la diversité des expressions photographiques au Liban.

Face aux crises globales et aux avancées technologiques, les organisateurs réaffirment ainsi leur volonté de soutenir les artistes en leur offrant une plateforme qui leur permet de présenter leur talent et leur créativité. L’un des thèmes récurrents du festival est l’intelligence artificielle qui touche ce secteur de très près et auquel, pour ne citer que lui, Thierry Van Biesen photographe consacre un atelier et une conférence. Patrick Baz et Paul Zougheib débattront de la désinformation sur les réseaux sociaux, des images artificielles et autres, en langue arabe, « parce que nous tenions à cibler un public plus large », explique le photographe. Le festival, qui contribue à promouvoir la photographie en tant que forme d’art, vise également à encourager les artistes émergents à exposer leur travail aux côtés de professionnels confirmés. Marine Bougaran, cofondatrice de Soura, explique que plusieurs associations se sont réunies autour de valeurs communes comme l’éducation, le soutien, l’accompagnement et la diffusion, et que Beirut Photo constitue une opportunité pour les professionnels comme les amateurs de développer des compétences dans ce domaine ».

Photo Booth, foire et exposition

Le festival lance cette année le Beirut Photo Booth avec Marie-Noëlle Fattal, Élie Bekhazi et Thierry Van Biesen. Un moment ludique bienvenu dans ces temps troublés qui permettra au public de se faire photographier dans des décors fantaisistes seul, en famille ou entre amis, et de repartir avec un tirage unique.

Autre rendez-vous, familial cette fois, qui rencontre de nombreux adeptes, la foire avec quelque trente photographes qui exposeront leurs œuvres et leurs livres à Station les 8 et 9 juin, de 12h à 20h. Le public aura l’occasion de rencontrer les artistes, de les soutenir et d’acheter leurs clichés. Un pourcentage des ventes sera comme à chaque fois reversé au BCP et à Soura pour soutenir la photographie libanaise.

Cette année, grâce au soutien du projet Beryt de l’Unesco et de l’Institut français, l’exposition Fragments voit le jour à Rebirth Beirut jusqu’au 9 juin. Trois photographes émergents présentent trois projets inédits développés en étroite collaboration avec Patrick Baz, Gilbert Hage et Caroline Tabet autour de cette notion de fragments qui rassemble trois univers radicalement différents.

Patrick Baz ne manque pas de souligner la soif d’apprendre des participants et l’enthousiasme de tous ceux qui contribuent à ce festival, depuis Picto Concept – qui prête des appareils photo à ceux qui n’en possèdent pas, à Rebirth Beirut, qui prête ses locaux pour ne citer qu’eux, tous sont dans un esprit de don en retour, ce qui le contraint d’une certaine façon à poursuivre le chemin qu’il avait emprunté en 2014 et qui le mène avec Marine Bougaran à tendre la main aux autres.

Tous les détails de Beirut Photo Week sont disponibles ici 

www.bcplebanon.org

Les recommandations de « L’OLJ »
Beirut Photo est aussi l’occasion de proposer des ateliers adaptés à différents niveaux d’expérience dont : photojournalisme et photographie documentaire qui aborde du 3 au 7 juin à Fabrika, de 14h à 18h, la création de récits structurés, les considérations éthiques et les techniques de retouche avec notamment Aline Manoukian, Georges Azar et Patrick Baz.
Élie Bekhazi anime les 3, 4 et 5 juin à Art Nub, de 14h à 18h, « Débuter en photographie », un atelier destiné aux débutants qui propose un apprentissage technique et une ouverture créative.
Frédéric Stucin, un photographe français spécialiste du portrait, qui a tenu, malgré le contexte, à venir au Liban et obtenu l’aval de l’Institut français, se charge de l’atelier consacré au portrait les 5, 6 et 7 juin à Fabrika, de 14h à 18h. Il aidera les participants à développer une écriture personnelle et à s’adapter aux contraintes de lieu.
Thierry Van Biesen dirigera l’atelier « Photographie commerciale » et Intelligence artificielle » les 5, 6 et 7 juin à Fabrika, de 14h à 18h. Il explorera l’identité visuelle, la construction d’une clientèle et les nouveaux outils d’IA.
Myriam Boulos, jeune photographe auréolée de multiples prix, animera une session le 5 juin à Rebirth Beirut, de 14h à 18h, sur la valorisation des séries et les techniques de montage.
Les plus jeunes n’étant jamais en reste dans la Beirut Photo Week, Clara Abi Nader pilotera un atelier pour enfants, avec des sessions les 8 et 9 juin à Station, de 14h à 15h, autour du photomontage et de la notion de hors-champ.
En outre, plusieurs tables rondes ponctuent ce festival dont :
- le marché de la photographie avec Frédéric Stucin et Vicky Mokbel, à Rebirth Beirut, le 4 juin de 19h à 20h30 ;
- images, infos et fake news en 2024 avec Paul Zgheib et Patrick Baz, à Rebirth Beirut le 5 juin de 19h à 20h30 ;
- Conflict Photography : une discussion entre Patrick Baz et Rami Shatah, sous forme de talk/podcast, à Aliya’s Bookstore, le 6 juin de 19h à 20h30.
- IA : les nouveaux enjeux : une conférence de Thierry Van Biesen à Rebirth Beirut le 7 juin de 19h à 20h30.

Initialement prévu en novembre, le festival Beirut Photo avait été reporté sine die en raison de la situation dans la région. Mais pour le photographe Patrick Baz, il n’est plus question d’attendre ni de faire attendre cette nouvelle génération plombée par une crise économique et qui tire des enseignements précieux de cet événement annuel. « On n’a pas le droit de...
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