![Un jeune de 17 ans tué par une balle perdue lors d’une dispute familiale à Beddaoui Un jeune de 17 ans tué par une balle perdue lors d’une dispute familiale à Beddaoui](https://s.lorientlejour.com/storage/attachments/1417/Beddaoui_548884.jpeg/r/800/Beddaoui_548884.jpeg)
Le jeune Kassem, 17 ans, qui a perdu la vie lors d'une dispute familiale dans le camp de Beddaoui, le 3 juin 2024 au soir. Photo envoyée par Michel Hallak
Le nom de Kassem Chehadé al-Hassan, 17 ans, s’est ajouté lundi soir à la longue liste de personnes tuées par des balles perdues dans des disputes ou des célébrations qui leur sont totalement étrangères. Le jeune homme a été mortellement atteint d’une balle lorsqu’une dispute a éclaté entre les familles Saleh et Abdel Wahab, dans le camp palestinien de Beddaoui, au Liban-Nord.
Selon notre correspondant au Liban-Nord Michel Hallak et des sources au sein du camp, la fusillade qui a éclaté entre les deux clans a fait deux autres blessés, dont un atteint grièvement et emmené à l’hôpital al-Hilal.
Toujours selon une source palestinienne responsable au camp de Beddaoui qui a désiré rester anonyme, cet incident est individuel et n’a pas d’implications politiques. Il s’agit d’un ancien conflit qui date d’un mois environ, autour d’un conteneur placé par l’une des familles dans l’une des rues du camp, et qui a provoqué la colère de l’autre. La dispute s’est brusquement ravivée lundi, entraînant la fusillade et ses conséquences.
Le responsable sécuritaire palestinien précise que la force sécuritaire commune dans le camp et les différentes factions palestiniennes ont œuvré à ramener le calme dans la rue. Malgré cela, les tensions persistent et la famille du jeune tué refuse de procéder à l’enterrement de sa dépouille tant que les responsables de la fusillade ne sont pas mis sous les verrous.
A cette fin, des contacts ont été effectués par les responsables palestiniens du camp et les forces de sécurité libanaises en vue de conjuguer les efforts pour faire arrêter les tireurs et les suspects, poursuit ce responsable.
Réagissant à cet incident, les cheikhs du camp ont condamné dans un communiqué « l'usage non contrôlé des armes qui déstabilise la sécurité ». « Nous appelons à rejeter la sédition par respect du sang des enfants de Gaza », ont-ils ajouté. Ils ont enfin appelé les factions palestiniennes à « jouer un rôle actif dans le rétablissement du calme ».
La prolifération des armes individuelles plus ou moins lourdes, le plus souvent illégales (sans permis), frappe non seulement les camps palestiniens mais tout le territoire libanais. Qu’elles soient utilisées dans des disputes comme c’est le cas dans cet incident à Beddaoui, ou qu’elles servent à tirer en l’air pour célébrer ou commémorer des occasions joyeuses ou douloureuses, ces armes sont à l’origine de balles perdues qui blessent ou coûtent la vie à de nombreuses personnes chaque année. Toutes les promesses de mettre un terme par les autorités à ce phénomène sont jusque-là restées lettre morte.
Les camps palestiniens, plus précisément, ont généralement leur propre système de sécurité et échappent au contrôle de l’Etat libanais. L’armée libanaise en garde généralement les entrées.