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Politique - Frontière Sud

Deux frères bergers tués dans une frappe israélienne

Les affrontements entre Israël et le Hezbollah sont montés d’un cran depuis samedi, avec des attaques contre le Golan et la Békaa.

Deux frères bergers tués dans une frappe israélienne

Un homme éteignant un incendie à Katzin, dans le Golan occupé par Israël, suite à une attaque en provenance du Liban-Sud, le 2 juin 2024. Reuters/Gil Eliyahu

Dimanche, un avion de guerre israélien a ciblé une moto à Houla au Liban-Sud, tuant deux frères, Ali Kassem, 31 ans, et Mohammad Kassem, 43 ans, devant leur habitation, selon notre correspondant Mountasser Abdallah citant plusieurs sources locales.

Ces deux victimes sont considérées comme civiles par nos sources, mais le Hezbollah identifie parfois des victimes civiles comme des martyrs membres du parti. Des habitants ont déclaré que ces deux frères promenaient leur bétail avant de rentrer chez eux en moto. Le missile qui les a tués a également détruit une grande partie de leur maison. « Ils ont refusé de quitter le village et ont continué à travailler, produisant du lait et du yaourt qu’ils distribuaient aux habitants des villages voisins », a déclaré un habitant à L’OLJ. Un autre riverain raconte que les deux frères « subvenaient aux besoins de leur famille, y compris leurs autres frères et leur père âgé... ». « Qui va s’occuper d’eux maintenant ? » s’est-il lamenté.

Outre cette attaque, Israël a lancé dimanche des frappes d’artillerie à la périphérie de Naqoura, Tallet el-Hamamès et Khiam, selon des habitants. Ces frappes au phosphore blanc ont provoqué des incendies dans la plaine de Khiam et dans les forêts de Mari et de Helta. L’aviation israélienne a également frappé les villages de Taïr Harfa et Aïta el-Chaab, en plus d’avoir survolé de façon répétée plusieurs secteurs de la zone frontalière en passant le mur du son à basse altitude au-dessus de la Békaa occidentale, de Nabatiyé et de Tyr, provoquant la panique parmi les habitants.

Le porte-parole arabophone de l’armée israélienne Avichay Adraee a affirmé qu’un « dépôt d’armes du Hezbollah situé à Meis el-Jabal, dans une zone utilisée pour lancer des obus en direction de la région de Margaliot », avait été détruit, « tuant un terroriste ». Aucune des factions combattant au Liban-Sud n’a annoncé la mort d’un des siens.

Un Hermès 900 abattu

La veille, l’armée israélienne avait intensifié ses attaques contre le territoire libanais, notamment tard la nuit. Ainsi, des tirs d’artillerie et de mitrailleuse ont visé les villages de Kfar Kila et de Khiam, ainsi que l’hôpital gouvernemental de Meis el-Jabal, endommagé au niveau d’un de ses murs extérieurs.

L’aviation israélienne a visé une habitation située à proximité du stade et l’école publique de la localité de Hnaouay, visée pour la première fois depuis le début des affrontements le 8 octobre, ainsi qu’une maison du village de Baraachit et une autre dans le village de Siddiqine. Fait notoire, une frappe en profondeur a visé l’ouest de la région de Baalbeck, dans la Békaa, ciblant l’un des villages de la zone de Beit Mcheik, à plus de 80 kilomètres de la frontière sud.

Ces attaques ont fait plusieurs blessés. Tel-Aviv affirme avoir mené ses opérations après qu’un drone de type Hermès 900 a été abattu samedi alors qu’il survolait l’est de Tyr. « En réponse à l’abattage d’un drone qui opérait dans l’espace aérien libanais par un missile sol-air appartenant au Hezbollah, nos avions de combat ont attaqué un complexe militaire utilisé par le Hezbollah dans la région de la Békaa », a écrit Avichay Adraee. Israël répond généralement aux attaques contre ses drones en visant la Békaa, où le Hezbollah cacherait ses armes les plus sophistiquées.

Ce dernier a revendiqué une vingtaine d’attaques entre samedi et dimanche. Dans un communiqué, il a notamment affirmé avoir lancé un escadron de drones-suicide en direction du quartier général d’un bataillon israélien dans la caserne de Yarden, dans le Golan syrien occupé, visant « un radar du Dôme de fer et les endroits où ses officiers et soldats étaient stationnés et positionnés ». Ces drones « ont atteint leurs cibles avec précision, ce qui a conduit à la destruction et à la désactivation du radar. Plusieurs officiers et soldats ont été tués et blessés », ajoute le texte. Depuis le début de la guerre, le Hezbollah répond en général aux frappes dans la Békaa en attaquant le Golan.

La milice chiite a également revendiqué une attaque contre des véhicules militaires israéliens sur la colline de Abad, en face du village libanais de Houla. « L’un des véhicules a été touché et détruit, brûlant tous ceux qui se trouvaient à l’intérieur », affirme le Hezb dans un communiqué. Il dit aussi avoir lancé plusieurs dizaines de missiles Katioucha en direction de la localité israélienne de Kiryat Shmona, grande ville frontalière avec le Liban, mais vidée de ses habitants depuis le 8 octobre. Le groupe pro-iranien a revendiqué plusieurs attaques menées « en riposte à l’agression israélienne sur la Békaa » contre « le siège de la 210e division du Golan à Nafah » par des dizaines de missiles Katioucha, ainsi que des tirs d’obus sur les sites israéliens de Marj, Hanita et Hadeb Yarine.

Le « nouveau quartier général du bataillon d’artillerie 411 de l’armée israélienne », situé à Ga’aton (un village situé à environ 10km de la frontière à l’intérieur du territoire israélien), a également été visé par des tirs de roquettes. Dimanche, plusieurs sirènes d’alerte ont retenti dans le nord d’Israël, rapporte le Haaretz. Ce media rapporte qu’un missile antichar a frappé une maison dans la localité de Metoula et que des équipes de pompiers ont été déployées dans le nord d’Israël pour lutter contre des incendies provoqués par les combats, sauvant trois personnes des flammes.

« Escalade et aggressions »

Dans ce contexte inflammable, l’armée israélienne a – encore – annoncé avoir mené de nouveaux exercices militaires « pour accroître sa préparation sur le front nord », selon une publication de Avichay Adraee sur le réseau social X. « Cette semaine, des exercices dans les sièges de l’état-major ont été menés, inclus dans les préparatifs des forces de défense pour la bataille sur le front nord », a-t-il écrit. Les soldats « se sont entraînés à de nombreux scénarios, y compris des scénarios d’élargissement de la zone de guerre sur le front nord », a-t-il ajouté.

De l’autre côté de la frontière, le cheikh Nabil Kaouk, membre du conseil central du Hezbollah, a affirmé que « l’escalade des agressions et assassinats israéliens ne changera rien à la réalité de l’échec de l’ennemi sur le champ de bataille ». Et d’ajouter : « Cela ne mettra pas fin au front de soutien et ne ramènera pas les colons dans leurs colonies. » Le cheikh s’exprimait à l’occasion d’une cérémonie d’hommage à la mère du secrétaire général du parti Hassan Nasrallah, décédée il y a une semaine. « Après huit mois de confrontations continues avec l’ennemi, la résistance est aujourd’hui plus forte qu’elle ne l’était le 8 octobre », a-t-il promis.

Dimanche, un avion de guerre israélien a ciblé une moto à Houla au Liban-Sud, tuant deux frères, Ali Kassem, 31 ans, et Mohammad Kassem, 43 ans, devant leur habitation, selon notre correspondant Mountasser Abdallah citant plusieurs sources locales. Ces deux victimes sont considérées comme civiles par nos sources, mais le Hezbollah identifie parfois des victimes civiles comme des martyrs...
commentaires (1)

Et encore un prétexte pour le Hezbollah de ne pas se retirer du Sud Liban, Ces bergers ne sont pas des combattants et encore moins possédant des armes.

Mohamed Melhem

01 h 15, le 03 juin 2024

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Commentaires (1)

  • Et encore un prétexte pour le Hezbollah de ne pas se retirer du Sud Liban, Ces bergers ne sont pas des combattants et encore moins possédant des armes.

    Mohamed Melhem

    01 h 15, le 03 juin 2024

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