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Vacance présidentielle : le conseil des muftis du Liban dénonce une « obstruction » interne

« Comment un Etat peut-il rester sans président alors que ses institutions constitutionnelles s'effondrent ? », s'interrogent les muftis.

Vacance présidentielle : le conseil des muftis du Liban dénonce une « obstruction » interne

Le Conseil des muftis réuni jeudi sous la présidence du mufti de la République Abdellatif Deriane. Photo ANI

Le Conseil des muftis du Liban, réuni sous la houlette du mufti de la République, Abdellatif Deriane, à Dar el-Fatwa, siège de la plus haute instance sunnite, a appelé jeudi à l'élection rapide d'un nouveau président de la République, un poste vacant depuis plus de deux ans, et dénoncé une « obstruction » interne.

A l'issue de sa réunion, le Conseil a dénoncé dans un communiqué le fait que la vacance présidentielle était due à « l’obstruction » faite par « certaines forces politiques ». Il a espéré que les efforts du groupe des cinq pays impliqués dans le dossier libanais (France, États-Unis, Arabie saoudite, Qatar et Égypte) « se poursuivront » et appelé les protagonistes concernés à « organiser une ou plusieurs séances consultatives, afin de sortir de l'impasse constitutionnelle ». Une initiative visant à réunir les députés à de telles séances de dialogue avait été présentée aux différents acteurs par les députés sunnites ex-haririens de la Modération nationale, mais est rejetée par le tandem chiite Amal-Hezbollah qui refuse que ces députés appellent et président des concertations parlementaires plutôt que le président de la Chambre, Nabih Berry. « Comment un Etat peut-il rester sans président alors que ses institutions constitutionnelles s'effondrent ? Comment les autres pays du monde le perçoivent-ils », se sont interrogés les muftis.

Dernière initiative en date pour tenter de sortir de cette impasse politique, la visite de l'émissaire français Jean-Yves Le Drian. Au cours de sa tournée de deux jours auprès des responsables politiques, M. Le Drian a notamment eu des mots durs face à l'inertie de la classe politique et déclaré que « si un président n’est pas élu très vite (en été et avant la présidentielle US, Ndlr) ce sera la fin du Liban politique. Il ne restera que le Liban géographique. »

Pour plusieurs sources concordantes, la crise présidentielle est partie pour durer, aucune perspective de résolution n’étant visiblement possible avant que la situation à Gaza et dans le sud du Liban ne soit réglée. Concernant cette question et les affrontements le long de la frontière entre le Liban et Israël, qui se poursuivent depuis le 8 octobre, le Conseil des muftis a dénoncé les « crimes contre l'humanité » de l'État hébreu dans les territoires palestiniens occupés, dans l'enclave assiégée et au Liban, « en dépit des résolutions et condamnations » de la justice internationale. La Cour internationale de justice a notamment enjoint à plusieurs reprises à Tel Aviv de mettre un terme à son offensive, tandis que la Cour pénale internationale a demandé des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et des responsables du Hamas. Les religieux ont appelé les pays arabes et musulmans à « faire pression pour mettre un terme aux massacres sionistes » et à faire parvenir d'urgence des aides humanitaires à Gaza. 

Le Conseil des muftis du Liban, réuni sous la houlette du mufti de la République, Abdellatif Deriane, à Dar el-Fatwa, siège de la plus haute instance sunnite, a appelé jeudi à l'élection rapide d'un nouveau président de la République, un poste vacant depuis plus de deux ans, et dénoncé une « obstruction » interne.A l'issue de sa réunion, le Conseil a dénoncé dans un...