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Politique - Focus

Les élèves officiers attendent toujours la fin du feuilleton Maurice Slim-Joseph Aoun

Au vu de la grogne qui monte parmi les recrues en suspens de l’École militaire, une mission de bons offices est actuellement menée par le groupe de la Modération nationale.

Les élèves officiers attendent toujours la fin du feuilleton Maurice Slim-Joseph Aoun

Le ministre sortant de la Défense, Maurice Slim, et le commandant en chef de l’armée, Joseph Aoun, au ministère de la Défense, le 4 septembre 2023. Photo tirée du site web du ministère

Ils étaient nombreux à manifester mardi près du Sérail, où se tenait un Conseil des ministres. Il s’agit des nouvelles recrues de l’École militaire qui attendent d’être officiellement admises au sein de cette institution. Sauf que leur sélection, relevant de la compétence du Conseil militaire (organe décisionnel de l’armée présidé par son commandant en chef), se heurte encore à l’opposition du ministre sortant de la Défense, Maurice Slim (proche du Courant patriotique libre). Une position rigide qui s’inscrit dans le prolongement des rapports tendus entre le ministre et le numéro un de l’institution militaire, Joseph Aoun (bête noire du CPL). Mais au vu de la grogne qui monte parmi les recrues, une mission de bons offices est actuellement en cours en quête d’un dénouement heureux.

Tout a commencé en septembre dernier, lorsque l’armée a organisé un concours d’entrée à l’École militaire afin de recruter de nouveaux officiers, conformément à une décision prise en Conseil des ministres en août 2023. En vertu de cette décision, le commandement de l’armée devait sélectionner 173 candidats sur un total de 800 qui se sont présentés aux examens. Or le commandement de la troupe n’a choisi que les 118 (sur 173) qui ont réussi les épreuves sans note éliminatoire (en respectant le principe de la parité islamo-chrétienne). Et c’est là que le bât blesse pour le ministre de la Défense. Maurice Slim reproche en effet au chef de la troupe d’avoir finalisé le processus alors que, selon lui, il aurait dû donner la possibilité à de nouveaux candidats de présenter les examens, de sorte à ce qu’on parvienne au final au chiffre de 173. « C’est principalement pour cette raison que le ministre s’abstient toujours de signer les résultats », précise une source proche de M. Slim à L’Orient-Le Jour. On peut y ajouter des motifs politiciens évidents chez les deux parties, dans la mesure où le divorce est pratiquement consommé entre le chef du CPL, Gebran Bassil, et le patron de l’armée.   

Un nouveau concours ?
Face à cette impasse, le bloc de la Modération nationale (députés ex-haririens), notamment Sajih Attiyé, s’active pour une médiation. Il s’agirait d’obtenir de M. Slim qu’il accepte, dans un premier temps, d’avaliser la sélection des 118, en échange de quoi le commandement de l’armée organiserait un nouveau concours pour compléter le groupe d’élèves, explique le député du Akkar à L’OLJ. Or jusqu’ici, le commandement de l’armée ne voit pas l’utilité d’un nouveau concours. Celui-ci « ne changera rien », estime une source proche du dossier.

Pour mémoire

L’école militaire, nouvelle pomme de discorde entre Maurice Slim et Joseph Aoun

Le problème n’a toujours pas été résolu, confirme Sajih Attiyé. « Nous attendons que le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, intervienne auprès de MM. Slim et Aoun », dit-il. D’autant plus que le ministre de la Défense persiste et signe : il n’accepte d’évoquer le sujet qu’avec le chef du gouvernement et le commandant de l’armée, comme le confie une source proche du ministre aouniste. Mais du côté du Sérail, on se dit « étonné » de voir les médias évoquer une « médiation » de Nagib Mikati. « C’est un dossier qu’ils devraient résoudre ensemble, tout en préservant l’intérêt de l’institution militaire et son bon fonctionnement », lâche un proche du Sérail.  

Ils étaient nombreux à manifester mardi près du Sérail, où se tenait un Conseil des ministres. Il s’agit des nouvelles recrues de l’École militaire qui attendent d’être officiellement admises au sein de cette institution. Sauf que leur sélection, relevant de la compétence du Conseil militaire (organe décisionnel de l’armée présidé par son commandant en chef), se heurte...
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