Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Vatican

Excuses du pape François après l'emploi d'un terme insultant pour désigner les homosexuels

Le pape François quitte les lieux après avoir célébré une messe à l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 26 mai 2024. Photo AFP/FILIPPO MONTEFORTE

Le pape François a présenté mardi ses excuses, après avoir employé un terme considéré en italien comme vulgaire et insultant envers les gays lors d'une rencontre à huis clos avec les évêques italiens.

« Le pape n'a jamais eu l'intention d'offenser ou de s'exprimer avec des propos homophobes et adresse ses excuses à ceux qui se sont sentis offensés par l'utilisation d'un mot », selon ce communiqué.

Ce mot appartenant au dialecte de Rome, « frociaggine », est difficile à traduire. C'est un dérivé de « frocio », une insulte signifiant « pédé » en romain, et qui désigne de manière péjorative un environnement conditionné par les « pédés ».

Ce mot avait été prononcé par le souverain pontife de 87 ans le 20 mai au cours d'une rencontre à huis clos avec 250 évêques de la Conférence épiscopale italienne (CEI). Le pape les avait invités à ne pas accueillir dans les séminaires religieux les personnes ouvertement gays, estimant qu'il y avait déjà trop de « frociaggine ».

Ces propos avaient été rapportés lundi par plusieurs journaux italiens, notamment le quotidien de référence Il Corriere della Sera.

« Selon les évêques contactés » par le Corriere, « il est évident que le souverain pontife n'était pas conscient de combien ses propos étaient insultants en italien », avait écrit le principal quotidien italien sur son site internet. « Plus que de l'embarras, ses propos ont été accueillis par quelques rires incrédules car la gaffe » du pape, dont l'italien n'est pas la langue maternelle, « était évidente », toujours selon ce journal.

Ces paroles controversées ont été reprises par les médias du monde entier, suscitant déception et indignation chez les associations de défense des droits des LGBTQ, d'autant que le pape avait surpris par son ouverture à cette communauté au début de son pontificat en 2013: « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? » avait-il lancé.

« Coup de poing » 

Le communiqué du Saint-Siège ne confirme pas que le pape argentin a bien utilisé ce terme mais se borne à faire référence aux articles de presse le citant.

Le Vatican prend soin par ailleurs de rappeler que Jorge Bergoglio a assuré à de nombreuses reprises que, « dans l'Eglise, il y a de la place pour tous, pour tous ! Personne n'est inutile, personne n'est superflu, il y a de la place pour tous ».

François, un jésuite ayant la réputation d'utiliser un langage direct sans fioritures, n'en est pas à sa première sortie de route.

En janvier 2015, dans l'avion qui le ramenait à Rome des Philippines, il avait affirmé que les catholiques ne devaient pas se reproduire « comme des lapins ». « L'ouverture à la vie est une condition du sacrement de mariage », mais « cela ne signifie pas que les chrétiens doivent faire des enfants en série ».

Toujours en 2015, interrogé sur la liberté d'expression des caricaturistes, après l'attentat jihadiste qui avait décimé la rédaction de Charlie Hebdo à Paris, il avait répondu: « si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s'attendre à un coup de poing, et c'est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision ! »

Pour Francis DeBernardo, chef de l'organisation américaine de défense des catholiques LGBTQ New Ways Ministry, « le pape François n'a pas toujours été clair dans ses propos sur les personnes LGBTQ+ ».

« Nous espérons que cet incident l'encouragera à en apprendre davantage sur le langage qu'il utilise, et comment un mauvais usage peut faire du mal », a-t-il réagi auprès de l'AFP.

Dans le centre de Rome mardi, quelques touristes exprimaient leur perplexité face au langage utilisé par le chef des 1,3 milliard de catholiques.

« Je suis choquée, la religion consiste à unir (...) rapprocher les gens », réagit Caterina Constantinava, en provenance de Londres. « Une personne aussi puissante ne devrait pas utiliser un langage grossier (...) c'est irrespectueux », renchérit sa fille de 14 ans, Alexandria.

Le pape François a présenté mardi ses excuses, après avoir employé un terme considéré en italien comme vulgaire et insultant envers les gays lors d'une rencontre à huis clos avec les évêques italiens.« Le pape n'a jamais eu l'intention d'offenser ou de s'exprimer avec des propos homophobes et adresse ses excuses à ceux qui se sont sentis offensés par l'utilisation...