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Dernières Infos - Gaza

L'OMS déplore un arrêt complet des évacuations médicales depuis 3 semaines

Des femmes palestiniennes tiennent les corps enveloppés d'enfants tués lors de bombardements israéliens, alors qu'elles sont assises devant un sac mortuaire contenant une autre victime, dans une clinique de santé dans la zone de Tel al-Sultan à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 26 mai 2024. Photo AFP/Eyad BABA

Davantage de Palestiniens vont mourir en raison de l'arrêt complet des évacuations médicales de la bande de Gaza depuis le début des bombardements israéliens sur Rafah il y a trois semaines, a déploré mardi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

L'OMS plaide depuis longtemps pour un accès permettant d'évacuer davantage de personnes gravement malades ou blessées du territoire palestinien ravagé par la guerre.

Alors que des milliers de Palestiniens ont besoin d'une évacuation médicale urgente, très peu de personnes y ont jusqu'ici été autorisées.

Après l'entrée des chars israéliens le 7 mai dans le secteur de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, « toutes les évacuations médicales ont brusquement cessé » le lendemain, signifiant que davantage de personnes meurent dans l'attente de soins, a déclaré la porte-parole de l'OMS, Margaret Harris.

Avant que la guerre n'éclate, 50 à 100 personnes sortaient chaque jour de Gaza afin de bénéficier de traitements complexes, pour le cancer notamment, non disponibles dans le territoire palestinien.

« Ces personnes ne sont pas parties simplement parce que le conflit a commencé, elles ont donc besoin d'un suivi », a déclaré Mme Harris aux journalistes à Genève.

Les infrastructures sanitaires de Gaza ayant été dévastées, un plus grand nombre de personnes ont besoin de partir pour accéder à des traitements (chimiothérapie, dialyse...), a-t-elle ajouté.

En outre, des milliers d'autres Palestiniens gravement traumatisés par la guerre doivent être évacués.

Selon l'OMS, « quelque 10.000 personnes doivent être évacuées (...) pour recevoir le traitement médical dont elles ont tant besoin », a déclaré Mme Harris.

Parmi elles, plus de 6.000 souffrent de traumatismes et au moins 2.000 sont atteintes de maladies chroniques graves.

Depuis l'arrêt total des évacuations médicales de Gaza le 8 mai, s'y est ajouté un millier de patients gravement malades ou blessés, a indiqué Mme Harris.

« S'ils ne reçoivent pas de traitement, ils meurent malheureusement », a-t-elle déclaré.

Combien d'autres « erreurs » ? 

Avant cet arrêt, l'OMS avait reçu l'autorisation de procéder à 5.800 évacuations médicales, soit environ la moitié de celles demandées depuis le début de la guerre il y a près de huit mois. Seuls 4.900 patients avaient effectivement pu être évacués, a précisé Mme Harris.

Et davantage de personnes ont besoin d'une évacuation médicale après la frappe israélienne qui a fait, selon le ministère de la Santé à Gaza, 45 morts dimanche dans un camp de réfugiés à Rafah, ville frontalière avec l'Egypte.

Des centaines de civils ont été brûlés et blessés par des éclats d'obus, selon des responsables et des médecins de Gaza.

Les brûlures graves nécessitent « un traitement très, très complexe » et « si l'on ne reçoit pas ce traitement, on meurt », a souligné Mme Harris

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé que ces décès étaient un « accident tragique », une affirmation rejetée par James Elder, porte-parole de l'Unicef.

« Je suppose que la question est de savoir comment appeler les attaques féroces qui ont tué des milliers et des milliers d'enfants », a-t-il demandé. « Je pense que la question à se poser est: + Combien d'autres +erreurs+ le monde va-t-il encore tolérer ?+ », a ajouté M. Elder.

La guerre a débuté le 7 octobre après l'attaque sur le sol israélien de commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza, entraînant la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza, où le Hamas, classé organisation « terroriste » par Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis notamment, a pris le pouvoir en 2007.

Au moins 36.096 Palestiniens, essentiellement des civils, ont été tués, selon le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Davantage de Palestiniens vont mourir en raison de l'arrêt complet des évacuations médicales de la bande de Gaza depuis le début des bombardements israéliens sur Rafah il y a trois semaines, a déploré mardi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).L'OMS plaide depuis longtemps pour un accès permettant d'évacuer davantage de personnes gravement malades ou blessées...