Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a exhorté mardi les 27 à trouver un équilibre entre crainte d'une escalade et nécessité pour les Ukrainiens de se défendre, jugeant que Kiev devait pouvoir frapper le sol russe avec des armes occidentales.
« Selon les lois de la guerre, c'est parfaitement possible, et il n'y a pas de contradiction, je peux riposter ou me battre contre celui qui m'attaque depuis son territoire », a-t-il affirmé avant une réunion des ministres de la Défense de l'UE à Bruxelles. « Il faut un équilibre entre le risque d'escalade et le besoin des Ukrainiens de se défendre », a ajouté Josep Borrell.
Le débat sur l'usage ou non sur le sol russe des armes occidentales fournies à l'Ukraine agite Washington et les capitales européennes.
Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg s'y est déclaré favorable, mais plusieurs pays alliés de l'Ukraine, dont les Etats-Unis, y sont beaucoup plus réticents, redoutant un conflit direct avec Moscou.
Réaffirmant l'opposition catégorique de Berlin, la secrétaire d'Etat allemande à la Défense Siemtje Möller a indiqué qu'il s'agissait d'une « décision souveraine » de son pays.
« Le fait d'envoyer du matériel en Ukraine n'implique pas l'Otan dans le conflit. Nous avons le droit d'aider l'Ukraine sans devenir partie au conflit, parce que nous aidons l'Ukraine à maintenir son droit à se défendre », a répondu M. Stoltenberg à son arrivée à la réunion des ministres de la Défense de l'UE.
L'Ukraine fait régulièrement pression sur ses partenaires occidentaux, en particulier sur Washington, son premier fournisseur d'armes, pour qu'ils l'autorisent à utiliser les armes à plus longue portée occidentales contre des cibles en Russie.
Lors de son étape à Madrid lundi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé l'Occident à contraindre la Russie à la paix « par tous les moyens ».
Kiev « a le droit de se défendre » et a donc « le droit de frapper des objectifs militaires légitimes en dehors de l'Ukraine », avait déclaré M. Stoltenberg lundi à Sofia. Mardi, il a également souligné qu'une fois livrées, les armes occidentales deviennent « des armes ukrainiennes ».
Plusieurs pays européens, dont l'Estonie ou les Pays-bas, se sont montrés favorables à cette option. « Je ne l'ai jamais exclu (...) et j'espère que d'autres pays qui ont une position différente en changeront », a déclaré la ministre néerlandaise de la Défense Kajsa Ollongren, à son arrivée à Bruxelles.
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