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Monde - Diplomatie

La reconnaissance de l'Etat de Palestine actée par l'Espagne, l'Irlande et la Norvège

Ces trois pays européens - dont deux sont membres de l'UE (Espagne et Irlande) - veulent croire que leur initiative a une forte portée symbolique, à même d'amener d'autres Etats à les rejoindre.

La reconnaissance de l'Etat de Palestine actée par l'Espagne, l'Irlande et la Norvège

Une plaque à l'entrée de l'ambassade palestinienne à Madrid, le 22 mai 2024, alors que le Premier ministre espagnol a annoncé que l'Espagne reconnaîtra la Palestine comme un État le 28 mai. Photo AFP/THOMAS COEX

L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu mardi l'Etat de Palestine dans le but d'avancer, selon eux, vers la paix au Proche-Orient, une décision qui a mis en fureur les autorités israéliennes.

Annoncée le 22 mai dernier de façon coordonnée par les Premiers ministres de ces trois pays européens, cette reconnaissance a pris effet mardi.

C'est « une nécessité » pour « parvenir à la paix », a déclaré le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, devenu l'une des voix les plus critiques à l'égard d'Israël au sein de l'UE depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza et qui était à la manœuvre depuis des mois pour rallier d'autres pays à la décision de Madrid de reconnaître un Etat palestinien.

Cette décision n'est prise « contre personne, et encore moins contre Israël », a-t-il ajouté.

Son homologue irlandais Simon Harris a estimé, pour sa part, qu'il s'agissait de « maintenir l'espoir en vie » au Proche-Orient, où la guerre provoquée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël est la plus meurtrière en plus de 70 ans de conflit israélo-palestinien.

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A la mi-journée, la porte-parole de son gouvernement, Pilar Alegría, a annoncé que le conseil des ministres avait formellement adopté le décret actant cette reconnaissance.

Furieuses, les autorités israéliennes ont accusé M. Sánchez de se rendre « complice des appels au génocide du peuple juif », dans un message sur X du chef de la diplomatie Israël Katz, faisant référence à cette reconnaissance, mais aussi à des déclarations controversées de la numéro trois du gouvernement espagnol, Yolanda Díaz, qui a appelé récemment à libérer la Palestine « du fleuve à la mer ».

Ce slogan - qui fait référence aux frontières de la Palestine sous mandat britannique, qui s'étendait du fleuve Jourdain à la mer Méditerranée, avant la création de l'Etat d'Israël en 1948 - est interprété par ses détracteurs, dont le gouvernement israélien, comme un appel à l'élimination d'Israël.

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« J'appelle de nouveau le Premier ministre (israélien Benjamin) Netanyahu à écouter le monde et à arrêter la catastrophe humanitaire » dans la bande de Gaza, a-t-il poursuivi, alors que le chef de la diplomatie norvégienne Espen Barth Eide a jugé « regrettable que le gouvernement israélien ne montre aucun signe d'engagement constructif ».

« Complice des appels au génocide » 

Furieux, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, s'en est pris mardi à Pedro Sánchez, qu'il a accusé, dans un message sur X, de se rendre « complice des appels au génocide du peuple juif. »

M. Katz a multiplié les messages rageurs ces derniers jours sur les réseaux sociaux contre les dirigeants de ces trois pays européens dont deux, l'Espagne et l'Irlande, sont membres de l'UE.

Il a notamment mis en ligne des vidéos mêlant des images du 7 octobre à d'autres faisant référence à l'Espagne, à l'Irlande ou à la Norvège, affirmant que le Hamas pouvait en remercier les dirigeants.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a assuré que Madrid, Dublin et Oslo allaient apporter ensemble « une réponse ferme » à la « désinformation exécrable » et aux « attaques sur les réseaux sociaux » d'Israël Katz.

« Personne ne peut nous intimider », a poursuivi M. Albares, qui doit recevoir mercredi des ministres qatari, jordanien, saoudien ou turc pour célébrer la reconnaissance de l'Etat de Palestine par l'Espagne.

Effet d'entraînement espéré 

L'Espagne, l'Irlande et la Norvège considèrent que leur initiative a une très forte portée symbolique, à même d'amener d'autres Etats à les rejoindre.

Ils mettent en avant le rôle joué par la Norvège et l'Espagne dans le processus de paix des années 1990 au Proche-Orient. Madrid avait accueilli une Conférence de paix israélo-arabe en 1991, deux ans avant les accords d'Oslo de 1993.

Si la Slovénie devrait, elle aussi, reconnaître très prochainement l'Etat de Palestine, la question suscite de profondes divergences au sein de l'UE.

D'autres Etats membres, comme la France, jugent ainsi que ce n'est pas le bon moment, tandis que l'Allemagne n'envisage une telle reconnaissance qu'à l'issue de négociations entre les deux parties.

Interrogé mardi à l'Assemblée nationale, le Premier ministre français Gabriel Attal n'a pas répondu, lors d'une séance perturbée par un député de La France insoumise (gauche radicale) qui a brandi un drapeau palestinien, ce qui lui a valu une exclusion de 15 jours.

En incluant l'Espagne, l'Irlande et la Norvège, l'Etat de Palestine est désormais reconnu par 145 des 193 Etats membres de l'ONU, selon des chiffres donnés par l'Autorité palestinienne. La plupart des pays d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord, l'Australie, le Japon ou encore la Corée du Sud sont absents de cette liste.

L'attaque du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un comptage de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza, où le Hamas, classé organisation « terroriste » par Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis notamment, a pris le pouvoir en 2007.

Au moins 36.096 Palestiniens, essentiellement des civils, ont été tués, selon le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.




L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu mardi l'Etat de Palestine dans le but d'avancer, selon eux, vers la paix au Proche-Orient, une décision qui a mis en fureur les autorités israéliennes.Annoncée le 22 mai dernier de façon coordonnée par les Premiers ministres de ces trois pays européens, cette reconnaissance a pris effet mardi.C'est « une...
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Bel exemple d'opportunisme : Israël prétend combattre le Hamas et non les Palestiniens. Par contre quand des états reconnaissent la Palestine, il parle d'un cadeau au Hamas. Cherchez l'erreur!

Politiquement incorrect(e)

10 h 56, le 28 mai 2024

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Commentaires (1)

  • Bel exemple d'opportunisme : Israël prétend combattre le Hamas et non les Palestiniens. Par contre quand des états reconnaissent la Palestine, il parle d'un cadeau au Hamas. Cherchez l'erreur!

    Politiquement incorrect(e)

    10 h 56, le 28 mai 2024

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