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Jour 6 : « Raïssi qui ? Et Selena Gomez alors ? »

Cette année encore, « L’Orient-Le Jour » vous raconte les coulisses du plus grand festival du cinéma au monde. Des cancans de bistrot au tapis rouge guindé, en passant par les soirées alcoolisées. 

Jour 6 : «  Raïssi qui ? Et Selena Gomez alors ? »

Selena Gomez, Édgar Ramírez et Zoe Saldaña lors de la montée du film de Jacques Audiard, le 18 mai 2024. Photo AFP

Il est presque 15 heures qu’il ne s’est toujours pas changé. En costard léopard et talons de douze en cuir noir, Sam est depuis la soirée de la veille encore en vadrouille. Debout, pochette-fourrure en main, devant une camionnette à glace, ce styliste italien de 33 ans attire tous les regards. « Et ils ont bien raison d’admirer ma fabulosité ! », crie l’extravagant jeune homme après un dîner arrosé, à essayer de guetter Justine Triet, qu’il ambitionne d’habiller.

La lauréate de la plus récente Palme d’or ne se montrant guère intéressée, le natif de Naples continue à se pavaner sur une Croisette endimanchée, pleine à craquer.

Lendemain de soirée compliqué sur la Croisette. Photo Téa Ziadé/L’Orient-Le Jour

« J’essaye de me faire repérer pour ensuite pouvoir créer ma marque », lance Sam, les yeux cernés, le fond de teint ruisselant. « Se faire un nom dans l’industrie de la mode est plus compliqué qu’avant. Le seul moyen de se faire respecter est de travailler avec des célébrités bébé ! », ajoute l’aficionado du style d’une Sophia Loren à qui on prédit un passage express sur la Riviera. Peut-être pour remettre un prix samedi lors de la cérémonie de clôture.

Ces bruits de couloirs, les transalpins n’y croient pas. À presque 90 ans, l'icône « se repose chez elle. Ne quitte plus que rarement son immense villa romaine », raconte une contributrice du Vanity Fair, ultime confesseuse de l’égérie Dolce & Gabbana, quelques minutes avant le coup d’envoi d’une conférence de presse qui aurait pu ne jamais se faire.

Passion Karla Sofía

Dans une grande salle du troisième étage d’un Palais vrombissant de cinéphiles et de curieux accrédités, une centaine de journalistes attendent l’arrivée du casting du dernier Jacques Audiard.

La veille, le film avait reçu la plus longue ovation post-projection de cette quinzaine. Neuf belles minutes au total.

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Encensée par la critique, recommandée par les plus frileuses plumes américaines, Emilia Perez - un thriller musical sur fond de trafic de drogue au Mexique - tire clairement son épingle du jeu en cette fin de première semaine.

« Je ne sais pas si ce sera suffisant pour décrocher la Palme mais ce sera un sérieux concurrent au moment des négociations des jurés », estime un des experts ciné de Libé dans la file d’attente plus conséquente que celle pour Coppola.

Selena Gomez pendant la conférence de presse d’Emilia Perez, le 19 mai 2024. Photo Téa Ziadé/L’Orient-Le Jour

C’est ensuite avec plus d’un quart d’heure de retard qu’atterrissent du photo-call Zoe Saldaña, Édgar Ramírez, Adriana Paz et Selena Gomez qui, semble-t-il, ne voulait aucunement médiatiser ce séjour forcé en France.

Si ces figures hollywoodiennes réjouissent le parterre d’envoyés spéciaux latino-américains, c’est une parfaite inconnue qui en met plein la vue. Karla Sofía Gascón, actrice transgenre espagnole, enchaîne les jeux de mots aguicheurs, confond ses réponses avec des discours militants et politiques, jusqu’à faire sourire son metteur en scène, réputé pour sa froideur.

Karla Sofía Gascón, révélation de ce week-end. Photo Téa Ziadé/L’Orient-Le Jour

À côté, Selena, enfoncée dans son siège la tête baissée, n'énonce que deux courtes phrases mal articulées. Moins de 24 heures après avoir été excessivement huée par un public d’adolescents ayant attendu des heures pour un signe de la main qu’elle ne s’est même pas efforcé de leur accorder. 31 ans et déjà méga-blasée…

Dimanche d’après-soirée

Sur les chaînes d’information en continu diffusées en fond sur les télévisions du 1, Boulevard de la Croisette, on dit que la vie du président iranien Ebrahim Raïssi « est en danger ». À l'heure où d'intenses recherches sont en cours pour retrouver l'hélicoptère disparu du chef d’État de la République islamique, la principale montée des marches de la journée se poursuit pour les photographes et fans, naturellement plus nombreux en cette fin de week-end.

« Raïssi qui ? C’est grave pour la planète ou on s’en fout ? », se demande Suzie, une assistante de production au teint cramé par les UV. « M’en parle pas, ça va dévier l’attention de mon commentaire de demain sur Margaret Qualley. Et Selena Gomez alors ? », lui répond une chroniqueuse beauté travaillant pour un média émirati. Y a-t-il une vie en dehors de ce festival ? Shocking !

L’actrice Julianne Moore a monté les marches pour la projection de "Horizon : an American Saga". Photo Valery Hache/AFP

Loin de l’atmosphère pesante des austères rédactions couvrant l’actualité depuis un territoire inconnu aux festivaliers, c’est une Isabelle Huppert tout de blanc vêtue et une Julianne Moore tout en vert Cetelem qui ouvrent le bal de cette sixième journée de festivités en attendant les innombrables soupers pailletés auxquels elles seront conviées.

Alors que s'apprêtent à affluer les stars de Horizon: An American Saga, superproduction de plus de 100 millions de dollars - où sera racontée la conquête de l’Ouest en quatre volets -, Michelle Yeoh trouve à peine le temps de signer un autographe qu’elle se fait rappeler à l'ordre par son agent. Kevin Costner et Sienna Miller - stars de la distribution du soir - attendent dans leurs limos, il est temps de faire s'asseoir les invités.

Kevin Costner, acteur-producteur sur les marches, le 19 mai 2024. Photo Sameer Al Doumy/AFP

Sous les hurlements des mamies en transe et des amoureux du 7e art engagé, l’éternel Bodyguard de Whitney Houston crée l’hystérie aux alentours du tapis rouge moins foulé ce soir. Au cœur de la Salle Lumière, les chaleureux applaudissements de spectateurs admiratifs font même larmoyer l’acteur-réalisateur, d’habitude figure stoïque émérite…

Sous le ciel teinté de rose, Sam, en débardeur rouge sang et pantalon bleu ciel, continue son lobbying devant les entrées des plages privées. « J’ai eu mes deux heures de sieste, je suis ressorti pour faire nuit blanche ! », annonce l’apprenti designer à son amie perplexe. « À Cannes tout est possible », scande le Napolitain. « J’irais à Hollywood, c’est certain ! » Il est gratuit de rêver.

Il est presque 15 heures qu’il ne s’est toujours pas changé. En costard léopard et talons de douze en cuir noir, Sam est depuis la soirée de la veille encore en vadrouille. Debout, pochette-fourrure en main, devant une camionnette à glace, ce styliste italien de 33 ans attire tous les regards. « Et ils ont bien raison d’admirer ma fabulosité ! », crie l’extravagant jeune homme...
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